Crédits photos: Caroline Laberge
Publié par Esther Hardy le 5 juin 2017 à 16h00 - Contenu original
C’est profondément touchée, estomaquée même que je me suis
levée pour applaudir à la fin de ce spectacle exceptionnel à l’Usine C. «La fureur de ce que je pense» est une pièce
qui touche les profondeurs de notre noirceur. Elle semble prendre
naissance en nous et on se surprend de comprendre à quel point elle était
nécessaire. La metteure en scène, Marie Brassard, a su trouver
le ton juste pour illustrer le cœur écorchée et l’intelligence vive de cette
femme incroyable qu'est Nelly Arcan (Isabelle Fortier). Sa capacité à
comprendre les tenants et aboutissants du « marchandising » de la
femme est vraiment exceptionnel!
Nelly Arcan
"La fureur de ce que je pense" raconte l'histoire en pièces détachées et en coup de poing au coeur de Nelly Arcan qui a bouleversé le Québec avec ses écrits. Cette femme raconte avec une promptitude et une mise à nue sans artifice, ses expériences de femme de joie et de douleurs. Et pour ce plongeon dans les abîmes de sa féminité blessée, sept comédiennes incarnent tous ces aspects. Elles représentent l’archétype de celle qu’on désire et qui sait accepter ce désir que dans la mesure où elle exerce son pouvoir de séduction…
Évelyne de la Chenelière et Sophie Cadieux
Un texte puissant, un voyage initiatique dans un red light surprenant...
Initialement présenté en 2013, Sophie Cadieux alors en
résidence de création à l’Usine C, avait le désir de travailler sur les textes
de Nelly Arcan, elle a demandé à Marie Brassard de faire la
sélection des extraits des textes et la mise en scène qui plonge dans l’univers de cette intelligente
et audacieuse auteur récemment décédée.
Sophie Cadieux
D’ailleurs Sophie Cadieux offre une incarnation de cette
femme brisée absolument exceptionnelle.
On sent les montagnes russes d’émotions et l’assurance qui se confronte,
puis perd pied dans son discours.
L’attitude physique tantôt provocante et forte, tantôt brisée et
repliée, ainsi que la voix, le ton, le regard défiant, arrogant presque ou le
retour vers soi contribuent dans l’incroyable impact qu’elle provoque en nous. Comme
un chat en cage, elle voudrait briser ses chaînes…
Christine Beaulieu, Julie Le Breton, Évelyne de La Chenelière, Sophie Cadieux, Larissa Corriveau, Johanne Haberlin et Anne Thériault… toutes les comédiennes nous ont touché par l'intensité de leur jeu...
Fureur légitime, intelligence aiguisée et affûtée, qui a
longuement mûri chacune de ses réflexions.
Incarnée dans un entourage trop
religieux pour arriver à assumer adéquatement une puissance aussi drue que ce qu’elle portait, ses proches ont été totalement dépassés. Donc, elle s'est retrouvé seule pour comprendre, assumer et canaliser un tel pouvoir explosif.....
On voudrait la voir heureuse et apaisée…ce fut
malheureusement une vie qui avait peu de ces bonheurs...
Christine Beaulieu et Évelyne de la Chenelière
Excellent spectacle!!!
CRÉDITS
Un spectacle de Infrarouge
Textes Nelly Arcan
Adaptation et mise en scène Marie Brassard
Idéation et développement Sophie Cadieux
Collaboration à l’adaptation et dramaturgie Daniel Canty
Interprétation Christine Beaulieu + Sophie Cadieux + Larissa Corriveau + Johanne Haberlin + Evelyne de la Chenelière + Julie Le Breton + Anne Thériault
Scénographie et accessoires Antonin Sorel
Assistance aux accessoires Alex Hercule Desjardins
Lumières Mikko Hynninen
Musique Alexander MacSween
Son Frédéric Auger
Costumes Catherine Chagnon
Assistance aux costumes Éric Poirier
Maquillages Jacques-Lee Pelletier
Coiffures Patrick G. Nadeau
Direction de production Anne MacDougall
Direction technique décor Jean François Landry
Régie son Frédéric Auger + David Blouin
Direction technique Mateo Thebaudeau
Traduction anglaise Oana Avasilichioaei
Agent de tournée Menno Plucker
Rédaction Philippe Couture
Traduction Neil Kroetsch
Vidéo de promotion Les Productions Lombric
Coproduction Festival TransAmériques + Théâtre français du Centre national des Arts du Canada (Ottawa) + PARCO (Tokyo)
Présentation en collaboration avec Usine C
Création au Théâtre ESPACE GO, Montréal, le 9 avril 2013
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