dimanche 7 octobre 2018

Au cœur de l’amérindienne…Okinum



Texte original d'Esther Hardy 
Crédits photos: Claudia Chan Tak, Christian Blais, Valérie Remise


Les Productions Onishka présentent la pièce Okinum, une création d'Émilie Monnet, à la salle Jean-Claude Germain du Centre du théâtre d’Aujourd’hui jusqu’au 20 octobre et déjà deux supplémentaires sont prévues. Interprétée par l’autrice elle-même en résidence pour deux spectacles, Okinum nous immerge dans la forêt et ses mystères…

Dans ce récit autofiction biographique selon ses termes, Émilie alterne entre le français, l’anglais et l’anishnabemowin (l'algonquin) sa langue d’origine, qu’elle a eu la chance d’apprendre auprès d’un professeur.  Elle n'a pu l’apprendre à la maison auprès de sa mère ou de sa grand-mère, car malheureusement l’anishnabemowin  s’est perdue au fil des générations avec les déboires qu’on connaît. Elle nous transmet la sagesse qu’elle a acquise par ses expériences et réflexions sur ses origines et sa maladie.





Née d’une mère amérindienne et d’un père français, Émilie a fait un travail intense pour retrouver ses racines et mieux connaître la vision de ses ancêtres. Suite à un cancer de la gorge, les remises en question l’ont emmené dans un chemin initiatique de grandes réflexions qu’elle présente au public.


« Les histoires ont le pouvoir de guérir! »


Inspirée par son rêve d’un castor géant, duquel elle a choisi le titre de la pièce Okinum qui signifie barrage, elle nous raconte sa quête entre les visites médicales et celle avec la nature, ses rêves et intuitions…elle recherche sa culture et repense à toutes les blessures subies par son peuple au cours des âges…





Un arôme de tabac nous accueille dès l’arrivée dans la petite salle où le public s’assoit de tous les côtés autour d’une scène surélevée et ornée de peaux de castor luisantes. Le lieu est empreint d’un sens du sacré…


« Mon arrière arrière-grand-mère s’appelait Mani et elle était connectée au monde de l’invisible. C’est pourquoi j’entends des voix… dans mes rêves… une intuition qui ne trompe pas. »


Comédienne très expressive, tantôt à quatre pattes, elle émet des sons tel un animal qui grogne, tantôt elle chante magnifiquement comme une déesse aux hymnes évocateurs de la nature, et nous imprègne de cette ambiance forestière où on entend le vent dans les arbres, les oiseaux volés et les animaux ajouter leur cri à ce concert…





En parlant de la chasse, elle dit :

« Le sacrifice est nécessaire pour que la vie reprenne. Une vie pour une vie. »


Regardant le public droit dans les yeux, elle siffle sa douleur pour son peuple et les blessures qu’il a subies, accusant ouvertement l’homme blanc…




« Mes ancêtres ont appris à se taire pour survivre… Moi aussi je survivrai! »


Avec Okinum, le temps s’arrête et nous sommes immergés dans cet autre monde où nous parlent les éléments et leur symbolisme…


D’abord présenté Aux Écuries dans une autre résidence d’écriture, Okinum est maintenant à la Salle Jean-Claude Germain jusqu’au 20 octobre….



Texte, co-mise en scène et interprétation: Émilie Monnet
Co-mise en scène et direction d'acteur: Emma Tibaldo
Co-mise en scène et direction du mouvement: Sarah Williams
Conception sonore et interprétation: Jackie Gallant
Assistance à la mise en scène et direction de production: Elaine Normandeau
Scénographie: Simon Guilbault
Éclairages: Lucie Bazzo
Costumes: Swaneige Bertrand
Vidéo: Clark Ferguson
Conseil dramaturgique: Élizabeth Bourget, Sara Dion
Conseil culturel et en langue anishnabemowin: Véronique Thusky
Sonorisation et direction technique: Frédéric Auger
Régie générale HUB Studio:  Gaspard Philippe






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