jeudi 13 juillet 2017

Le St-Denis rock avec « Footloose »



Publié par Esther Hardy le Jeu. 13 juillet 2017 à 15h15 - Contenu original
Produite par Juste pour rire, la dynamique comédie musicale Footloose est présentée au Théâtre St-Denis jusqu’au 5 août. Mis en scène par le talentueux Serge Postigo, ce petit ouragan de plaisir et de drame humain est franchement une belle réussite! Les chanteurs Philippe Touzel (Ren McCormack ) et Éléonore Lagacé (Ariel Moore), qu’on a découverts grâce à La Voix, sont très convaincants dans leur interprétation. Et avec eux, les nombreux autres personnages qui chantent, dansent et jouent comme un orchestre bien dirigé font honneur à ce spectacle parfaitement rodé.



Philippe Touzel et Éléonore Lagacé 


Si vous avez vu le film, vous vous souvenez sûrement que Footloose raconte l’histoire d’un jeune homme de Chicago idéaliste et un peu turbulent, Ren McCormack (Philippe Touzel). Avec sa mère Ethel McCormack (Annie Éthier), ce dernier est forcé d’emménager chez son oncle Wes Warnicker (Sylvain Scott) et sa tante Lulu Warnicker (Hélène Major), qui habitent dans une petite ville isolée nommée Beaumont. Malheureusement, quelques années auparavant, Beaumont a été le théâtre d’un grand drame qui la transforme en un dortoir où la jeunesse n’a plus le droit de vivre librement ses plaisirs légitimes. Heureusement, Ren McCormack viendra bousculer ce beau monde emprisonné par ses blessures de vie, et se fera complice de la belle Ariel Moore, fille révoltée du révérend.


Dès l’ouverture du rideau, une magnifique structure métallique similaire au pont Jacques Cartier décore la scène et devient le fondement sur lequel cette comédie dramatique prend place.


Une scène se déroulant à l’école nous a particulièrement impressionnés avec un jeu d’ouverture et de fermeture de casiers, en même temps qu’une apparition de comédiens, et tout cela joué en chantant. C’était un exercice de coordination bien maîtrisé et ludique à la fois. À plusieurs reprises, la très agile Éléonore Lagacé est grimpée aux montants du pont comme une acrobate! Impressionnant! L'énergie que déploie Philippe Touzel et la troupe de danseurs dynamisent toute la salle, au point de nous donner l’envie de nous lever et de danser avec eux.




Éléonore Lagacé 


Malgré son jeune âge, Éléonore Lagacé a déjà une belle feuille de route. Après avoir incarné Patty Simcox dans Grease, assumé deux rôles dans Québecissime et plusieurs apparitions dans diverses prestations au petit écran autant que sur scène, la voici dans un rôle très intéressant pour elle. Avant son passage à La Voix, j’ai eu la chance de la croiser, alors qu'elle interprétait une étudiante en musique dans la quotidienne 30 Vies et que je jouais son professeur de musique.




Philippe Touzel 


Philippe Touzel est tout aussi admirable, après son rôle de Kenickie dans Grease qui a été très apprécié du public, ainsi qu’un rôle dans Québecissime, La Mélodie du Bonheur et plusieurs autres comédies musicales. Il a aussi roulé sa bosse comme chanteur avec son groupe jusqu’aux États-Unis, et a assuré plusieurs prestations sur nos écrans. À vingt-six ans, il cumule déjà quinze solides années d’expérience…


Comme on le sait, Serge Postigo offre des auditions ouvertes à tous. Il se fait un point d’honneur de rencontrer plusieurs personnes et de bien sélectionner chacun des participants à ses spectacles. La distribution expérimentée en comédie musicale confirme le talent sur scène de Footloose, ce très bon spectacle. Des gens comme Dominique Côté (Révérend Samuel Moore), Émilie Josset (Anne Moore), Danièle Lorain (Betty Blast), Marie-Ève Pelletier (Éléanor Dunbar), Hélène Major (Lulu Warnicker) et Joseph Bellerose (Directeur Harry Clark) sont des comédiens expérimentés qui ont des carrières enviables.






Dominique Côté en révérend, et son épouse Émilie Josset, nous ont beaucoup touchés par leur jeu talentueux et bien nuancé. Le digne directeur d’école qu'interprète avec justesse Joseph Bellerose met en valeur sa proverbiale prestance qu'on aime voir à l'écran comme sur scène! La talentueuse Hélène Major incarne une tante Lulu à la fois sympathique et un brin naïve, ce qui souligne son délicieux tempérament espiègle. Danièle Lorain est savoureuse en gérante du casse-croûte, elle nous a d'ailleurs beaucoup fait rire. Les jeunes comédiens ne sont pas en reste. Pensons à Tommy Joubert, touchant et hilarant en Willard Hewitt, l’ami de Ren. Geneviève Bournival en Rusty et Tanya Brideau en Wendy Jo, nous ont beaucoup amusés, ce sont de jeunes comédiennes talentueuses et pleines de ressources.


D'ailleurs, la distribution est solide, autant chez les musiciens, les comédiens-chanteurs que chez les danseurs. Voici la liste de ces nombreux talents:

Philippe Touzel , Éléonore Lagacé , Dominique Côté, Émilie Josset, Tommy Joubert, Hélène Major, Sylvain Scott, Annie Éthier, Geneviève Bournival, Tanya Brideau, Laurie M. LeBlanc, David Coriveau, Martin Rouette, Simon Labelle-Ouimet, Dominic Lorange, Marie-Ève Pelletier, Danièle Lorain, Joseph Bellerose, Tim Brink, Kathline Gréco, Tommy Tremblay, Frédérique Brunet, Rahmane Belkebiche, Raphaël Gagnon, Kiana Smith, Sunny Boisvert, Laura Piccinin, Jessy Gauthier, Édith Collin-Marcoux, Carol-Anne Vézina, Mathieu-Philippe Perras, Élise Cormier.





Comme pour la comédie musicale Grease, Serge Postigo s’est entouré de la même équipe de production pour son excellent travail. Nous saluons leur présence sur scène pour la révérence finale avec tous les artistes. Artisans importants de ce spectacle, nous avons peu l'occasion de souligner leur travail exemplaire. C’était donc un choix judicieux de mise en scène.


Musiciens, danseurs, chanteurs et équipe technique performent avec brio. Malgré ses obligations dues aux exigences de l’auteur, qui encadre avec rigidité les paramètres de la production de ce spectacle, le travail de traduction et d’adaptation de Serge fonctionne très bien.


Avec sa nouvelle façon de travailler la mise en scène, Serge Postigo est en train de marquer sa génération. Soulignons sa droiture, sa générosité, sa consécration et sa courtoisie exemplaire.




Serge Postigo 


Comme un bon père de famille, il prend à sa charge tous les tracas qu’une production de cette envergure peut comporter, sans jamais laisser son humeur se teindre des difficultés de tout acabit que cette grande responsabilité comporte. Il dirige toute son équipe avec une abondance d’encouragements; et jamais il ne se montre déçu, accablé ou laisse transparaître la moindre trace de découragement dans tout ce processus. Comédien de métier, il a cette attitude de délicatesse et sait préserver les artistes de toute forme d’inquiétude, afin de les garder concentrés dans l’essentiel de leur travail…


Naturellement, ses efforts portent fruit! Alors ne manquez pas l’occasion de voir Footloose, encore présenté jusqu'au 5 août 2017 au Théâtre St-Denis.