mercredi 14 décembre 2016

Chronique radio du 14 décembre 2016


Comme toujours, en complicité avec l'animateur Charles Gaudreau, Esther donne sa nouvelle chronique radio au 103,3 fm diffusée le 14 décembre 2016.

Esther rencontre en entrevue Pierre Doré de Québec Issime.  

Voici les sujets couverts lors de cette chronique:

  • Sorties et activitées culturelles dans l'esprit du temps des fêtes
  • Entrevue avec Pierre Doré de Québec Issime
  • Son spectacle "Décembre"

Voici le lien pour accéder à la chronique:

mercredi 7 décembre 2016

Chronique radio du 7 décembre 2016 au 103,3 fm

Chronique radio du 7 décembre 2016.

Esther interview une copine comédienne et auteur, Élisabeth Locas.

Les sujets parcourues dans cette chronique:

  • Entrevue avec Élisabeth Locas, auteur et comédienne 
  • Ses activités professionnelles: film Désert, Les Argonautes, livre, etc... 
  • Sorties culturelles.
Voici le lien pour accéder à la chronique:

lundi 5 décembre 2016

Gloucester : intelligemment loufoque



Publié par Esther Hardy le Lun. 5 décembre 2016 à 15h00 - Contenu original

Crédit photos: Isabelle Jetté

Un spectacle, éclaté, enlevant, drôle… Du plaisir du début à la fin!!!

Du théâtre écrit par des comédiens pour être joué par des comédiens! Des comédiens passionnés de leur art qui connaissent les plaisirs extrêmes de la scène et qui partagent leur délire intelligent et bien conçu avec un public conquis dès les premières minutes... Voilà ce qu'est Gloucester !!!

Une coproduction de La Bordée, du Théâtre Les Enfants Terribles, de Simoniaques Théâtre, du Théâtre des Ventrebleus et de la Place des Arts présentée à la 5e  salle jusqu'au 17 décembre, avec une généreuse distribution: Marie-Josée Bastien, Emmanuel Bédard, Geneviève Bélisle, David Bouchard, Simon Boudreault, Eloi Cousineau, Jonathan Gagnon, Jean-Guy Legault, Catherine Ruel et Alexandrine Warren. Gloucester a été adroitement mis en scène par Marie-Josée Bastien, un travail intense de précision, de justesse de rythme et d’adresse pour créer ce feu roulant qui nous tient du début jusqu'à la fin. Tout ce plaisir délirant est signé Simon Boudreault et Jean-Guy Legault, les auteurs passionnés!

Jean-Guy Legault, Simon Boudreault et Marie-Josée Bastien


Et comme si ce n’était pas déjà assez, Marie-Josée a aussi remplacé la comédienne principale pour la version « montréalaise » de ce spectacle. La pièce ayant été présentée plus tôt cet automne à Québec et a eu un franc succès qui s'explique très bien. Érika Gagnon l’interprète de la reine Goneril ne pouvait faire partie de la distribution montréalaise, Marie-Josée a courageusement enfilé le costume de la reine et a fait sa première à la 5e salle dans un feu roulant d’une troupe déjà bien rodée… Et elle a très bien tiré son épingle du jeu.


L’histoire : « Après une victoire sanglante contre les Écossais, Édouard, roi d’Angleterre, partage le royaume d’Écosse en trois parts entre ses généraux Gloucester et York, ainsi que son épouse, Goneril. La reine, qui espérait devenir régente unique de l’Écosse, nourrit d’ambitieux projets de vengeance. Avec la complicité d’Edmond, un des fils bâtards d’Édouard, elle manigance un plan machiavélique ayant pour but de semer la discorde entre Gloucester et York. »


Éloi Cousineau et Simon Boudreault

Gloucester est « la guerre des tuques » version théâtre avec des comédiens au cœur d'enfant avoué et assumé. Vous le devinerez, l’enthousiasme des interprètes se transmet au public immédiatement séduit par ce joyeux délire de plaisirs contagieux. Et tout y est: justesse de jeu, mise en scène impeccable et bien ficelée, interprètes assumés, confortables...que du bon-bon!!
Les auteurs Simon Boudreault et Jean-Guy Legault ont longuement travaillé ce texte pour le rendre aussi solide que déjanté. Et ça fonctionne au quart de tour! Même l’adaptation shakespearienne est renversante, tout y est…on reconnaît les clins d’œil aux classiques et on s’en réjouit d’autant plus! La précision de chaque mouvement sur scène est calculée dans un texte bien conçu, car on ne peut espérer créer une cascade de rebondissements aussi intenses sans avoir minutieusement fignolé chaque scène avec rigueur, dans un travail d’écriture que je qualifierais de scolaire. Les ricochets, les surprises et l’efficacité de leur texte se confirment par l’enthousiasme de sa grande popularité.




L’ensemble de la scénographie est une belle complice à ce texte rocambolesque, les entrées des personnages provoquent de nombreux fous rires avec l’originalité de leurs accessoires, alliant chevaux de bois à bien d’autres astuces que je garde pour vous laisser le plaisir d'en faire la découverte en voyant la pièce. Le décor nous situe au cœur de l’action et sied à tous les aspects de ce délire shakespearien.


Soulignons la force du cœur, incarné par les comédiennes Geneviève Bélisle, Catherine Ruel et Alexandrine Warren, des sorcières puissantes, aussi magnétiques que loufoques. Sans compter que hormis la reine, elles interprètent tout l’éventail des personnages féminins, ce qui demande non seulement une excellente concentration, mais une rapidité impressionnante à se changer de costume et surtout à se mettre dans la peau du nouveau personnage avec aplomb et sans hésitation.



Les personnages masculins sont loin d’être en reste avec leur gaieté, leur dynamisme, leur bouffonnerie, leur justesse de jeu éclatée et leur solide engagement à l’œuvre. La camaraderie et la complicité sont au cœur de leur travail et teinte toute la production. La distribution forme donc un groupe d’interprètes qui portent ce texte avec légèreté et plaisir!

En résumé, Bravo à cette production et chapeau aux auteurs!! Un excellent travail! Maintenant, il ne reste qu’au public à venir jouir de ce plaisir shakespearien, à l’affiche à la 5e salle de la Place des Arts jusqu’au 17 décembre!

Courrez voir ça! Plaisir assuré!





Texte : Simon Boudreault et Jean-Guy Legault


Mise en scène : Marie-Josée Bastien, assistée d’Amélie Bergeron


Distribution : Marie-Josée Bastien, Emmanuel Bédard, Geneviève Bélisle, David Bouchard, Simon Boudreault, Eloi Cousineau, Jonathan Gagnon, Jean-Guy Legault, Catherine Ruel et Alexandrine Warren


Conception : Marie-Renée Bourget Harvey / Sébastien Dionne / Stéphane Caron / André Rioux




samedi 3 décembre 2016

Norge - l'aventure d'une quête essentielle





Publié par Esther Hardy le Sam. 3 décembre 2016 à 13h00 - Contenu original

En coproduction avec le Théâtre du Trident, le Théâtre Humain présente la pièce Norge de Kevin McCoy, à l'Espace Go jusqu'au 10 décembre, avec Kevin McCoy lui-même. Norge est une quête qu'a entrepris ce québécois d'adoption pour retrouver les origines norvégiennes de sa grand-mère.

Parti avec très peu d'information, il a voyagé à l'aventure de lui-même vers l'inconnu.








Une très belle pièce qui nous touche tous, interprétée avec la douce ferveur d'un désir qui guide le chemin au-delà du compréhensible, à l'Espace Go jusqu'au 10 décembre.

Texte et mise en scène:
Kevin McCoy

Distribution: 
Kevin McCoy et Esther Charron (pianiste)

Conception: 
Lionel Arnould, Esther Charron, Yasmina Giguère, François Leclerc, Nicolas Léger, Jenny Montgomery, Laurent Routhier et Arielle Warnke St-Pierre

Coproduction: 
Théâtre Humain et le Théâtre du Trident



jeudi 1 décembre 2016

NIYAZ: envoûtant


Publié par Esther Hardy le Jeu. 1 décembre 2016 à 17h00 - Contenu original


Dans le cadre du festival « Mundial Montréal », un public provenant de partout, aussi éclectique qu’enthousiaste, se bousculait courtoisement et fiévreusement à l'entrée du Théâtre Outremont dans une belle soirée de ce vendredi de novembre très particulier. L'amour pour leur artiste et le plaisir anticipé étaient palpables. Azam Ali et son époux tous deux membres du groupe NIYAZ, montaient sur scène pour nous présenter en première mondiale: The Fourth Light Project, un spectacle savamment mûri pendant huit années de travail et d’intenses recherches. NIYAZ performait sur un fond de danse soufi (derviche tourner), d’arabesques tournoyantes par Tanya Evanson, rare occasion où cette danse traditionnelle soufie est exécutée par une femme.






Une expérience multimédia alliant projections de lumière et images évocatrices, dans The Fourth light Project Niyaz a su adroitement nous introduire dans une musique du monde comme ils sont les seuls à savoir le faire. Le producteur Patrick Darby a présenté cette expérience des sens exceptionnelle comme un « work in progress ».

Si ce spectacle est toujours en progression, je ne peux imaginer ce que sera la beauté du projet final, puisque ce que Niyaz nous a présenté ce soir-là était réellement remarquable.





Nous avons été bombardés d'images, de musique et de danse sur la puissante et envoûtante voix d’Azam Ali, cette chanteuse unique qu’on a pu entendre pour la première fois dans plusieurs bandes originales : Fight Club (1999), Prince of Persia: Les sables du temps (2010), Thor : Le monde des ténèbres (2013), ainsi que de nombreux autres, soit en tant que soliste, auteure et interprète avec l’un de ses groupes (Vas ou Niyaz).


La musique étant un langage universel, NIYAZ nous a raconté l'histoire de la femme à la genèse du soufisme (mouvement mystique islamique basé sur l’enseignement des grands maîtres religieux), ce récit prenant une forme organique plutôt que littéraire. Donc, même si le langage iranien chanté par Azam Ali était étranger à la majorité du public, la beauté du sens des paroles appuyée par la musique, évoquait néanmoins de puissantes images qui prenaient tout leur sens en nous par son interprétation.







Malgré leurs 25 ans de carrière, tous les membres du groupe NIYAZ étaient très nerveux de nous présenter ce spectacle qui leur tenait à cœur et auquel ils ont mis beaucoup de soins. Leur travail a été long et très pointu, voyageant dans l’histoire, le symbolisme, les grands mouvements spirituels, recherchant les images les plus évocatrices et la musique qui serait la plus puissante pour accompagner leurs intentions, ils espéraient beaucoup de cet accouchement artistique. La réaction du public enthousiaste a été concluante et c’est un verre de vin à la main qu’ils nous ont accueillis à la fin du spectacle. Distribuant généreusement les « selfie », les accolades et les conversations enjouées avec leur public.






Azam Ali est intriguée par la voix humaine et par son habileté à rendre toutes choses transparentes par son pouvoir de transformation. Pour elle : "La voix humaine est non seulement un conduit pour les mots, mais elle est aussi comme un rêve abstrait dans lequel chaque chose à un sens parfait.” C’est dans cet espace onirique que les sentiments du public et sa voix se rencontrent. Lorsqu’on l’écoute, on a souvent l’impression d’entrer dans un espace-temps qui n’existe pas ailleurs, un lieu où des sentiments se déploient pour notre édification personnelle.



Née à Téhéran en 1977, Azam Ali a grandi en Inde, elle a ensuite immigré aux États-Unis durant son enfance, puis est devenue citoyenne canadienne. Elle vient tout juste de retourner vivre en Californie. Sa voix est d’une rare beauté, la découverte de son talent s’est passé lors de son adolescence. Pendant une classe de musique où elle éprouvait de la difficulté à s'exprimer avec son instrument, son professeur l’a entendu chanter pour la première fois et a été très étonné de la rare qualité émotionnelle de sa voix. Il l’a alors incitée à opter pour cet instrument exceptionnel comme moyen d’expression.






Incluant les trames sonores, on peut entendre la voix fascinante d’Azam Ali sur des albums à son propre nom ou avec ses deux groupes : Niyaz et Vas. Je vous conseille fortement de découvrir toute sa musique et sa voix envoûtante pour vous évader dans un univers onirique où la puissante beauté de La Femme vous subjuguera.


The Fourth Light Project:

Loga Ramin Torkian et Azam AliVoix Azam Ali | Saz, Kamaan Loga Ramin Torkian | Kanoun Didem Basar | Claviers et programmation Gabriel Éthier | Percussions Bertil Schulrabe | Concepteur visuel Jérôme Delapierre | Danseuse derviche Tanya Evanson.

mercredi 30 novembre 2016

Chronique radio du 30 novembre 2016

Nous sommes à jour dans l'ordre des chroniques radio et écrites ou vidéos.  Donc, voici la chronique radio du 30 novembre 2016.

Esther poursuit la transmission de son coup de coeur de l'auteur Éric-Emmanuel Schmitt et de sa pièce.

Voici en détails les sujets parcourues dans cette chronique radio:

  • Évoque une entrevue avec Éric-Emmanuel Schmitt

  • Sa pièce: "Monsieur Ibrahim et les fleurs du coran"

  • Son fil culturel "Esther aux premières loges" sur le site d'ATUVU

  • Sorties culturelles.

  • Pièce "Norge" de Steven McCoy

Voici le lien pour accéder à la chronique:

lundi 28 novembre 2016

Éric-Emmanuel Schmitt, artiste fascinant en tournée au Québec



Publié par Esther Hardy le Lun. 28 novembre 2016 à 22h00 - Contenu original

L'auteur le plus lu de la francophonie, Éric-Emmanuel Schmitt présente sa pièce «Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran» dont il interprète le rôle titre, en tournée québécoise (voir les dates en bas de page) jusqu'au 17 décembre. Nous l'avons rencontré pour connaitre les secrets de cet amoureux du Québec. Le prolifique auteur a généreusement ouvert l'intimité de sa vie d'artiste. Amoureux des humains en général et du Québec en particulier, ces moments partagés empreints d'authenticité ont beaucoup touché toute l'équipe d'Esther aux premières loges.

À déguster maintes fois...






Courrez-y !


Ses dates de tournée:


25 nov. / ST-HYACINTHE / Centre des Arts Juliette-Lassonde

26 novembre / TERREBONNE / Théâtre du Vieux-Terrebonne

27 novembre / MONTMAGNY / Salle Edwin-Bélanger

29 novembre / L’ASSOMPTION / Théâtre Hector-Charland

30 nov. / DRUMMONDVILLE / Maison des Arts Desjardins

1er décembre/ LAVAL / Salle André-Mathieu

2 et 3 décembre / LONGUEUIL / Théâtre de la Ville

5 décembre / VAL-D’OR / Théâtre Télébec

6 décembre / AMOS / Théâtre des Eskers

7 décembre / ROUYN-NORANDA / Théâtre du Cuivre

9 décembre / BELOŒEIL / Centre culturel

10 décembre / VALLEYFIELD / Salle Albert-Dumouchel

13 décembre / BAIE-COMEAU / Centre des Arts

15 décembre / VICTORIAVILLE / Le Carré 150

16 et 17 déc. / ST-JEAN-SUR-RICHELIEU / Th. des Deux-Rives


Représentation scolaires disponibles en après-midi.


TEXTE ET INTERPRÉTATION

Éric-Emmanuel Schmitt


MISE EN SCÈNEAnne Bourgeois


PRODUCTIONDidier Morissonneau

mercredi 2 novembre 2016

Chronique radio du 2 novembre 2016

Esther poursuit ses belles chroniques radio, voici déjà la quatrième du 2 novembre 2016 toujours au 103,3 fm.

Esther parle du groupe la Nef qui célèbre ses 25 ans de création.

Voici dans l'ordre, le sommaire de la chronique:

  • Le groupe de musique La Nef, la genèse du groupe et ses 3 univers musicaux
  • Dans leur univers pour enfant la chanson "Pirates"
  • Leurs spectacles, dates...
  • Évelyne de la Chenelière, comédienne et auteur
  • La pièce "Une femme à Berlin" à l'Espace Go 

Voici le lien pour écouter la chronique complète d'Esther du 2 novembre 2016:


jeudi 27 octobre 2016

Evelyne de la Chenelière : Une femme à Berlin




Publié par Esther Hardy le Jeu. 27 octobre 2016 à 14h00 - Contenu original

Crédit photos: Yanick MacDonald



Esther aux premières loges rencontre Évelyne de la Chenelière pour s'entretenir de la pièce : Une Femme à Berlin, dernière production du théâtre de création SIBYLLINES en coproduction avec l'Espace Go et le Théâtre français du CNA. Rédigée d'après le journal de Marta Hillers, Une Femme à Berlin est un texte actuel, un cri du cœur de la femme qu'on utilise! Une vraie survivante!






Mise en scène par Brigitte Haentjens, la pièce est présentée jusqu'au 19 novembre à l'Espace Go avec une brochette de comédiens de choix : Sophie Desmarais, Évelyne de la Chenelière, Louise Laprade, Frédéric Lavallée et Évelyne Rompré.





Louise Laprade, Sophie Desmarais, Évelyne de la Chenelière et Élise Rompré


Extrait :

« Soudain un doigt sur mes lèvres. J’ouvre les yeux. Les deux mains étrangères me desserrent les mâchoires. Puis, penché sur moi, il laisse tomber lentement, dans ma bouche, la salive accumulée dans la sienne. Je suis pétrifiée. Aucun dégoût, j’ai seulement froid. » – Marta




Élise Rompré, Sophie Desmarais, Louise Laprade et Évelyne de la Chenelière.


À voir absolument!

mercredi 19 octobre 2016

Chronique radio du 19 octobre 2016

Suite des chroniques radio d'Esther, voici déjà la troisième du 19 octobre 2016 toujours au 103,3 fm.


Esther parle de la fameuse exposition "Une bibliothèque la nuit" et elle reçoit la charmante Marie-Josée Longchamps en entrevue.


Voici dans l'ordre, le sommaire de la chronique:

  • Exposition au Musée de la civilisation à Québec: "Une bibliothèque la nuit" 
  • Sorties rive sud. 
  • Pièce "Des fraises en janvier"
  • Spectacle "Marie-Josée Longchamps... dans l’univers de Raymond Lévesque". 
  • Entrevue avec Marie-Josée Longchamps. 
  • Pièce d'Éric Emmanuel Schmitt "Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran". 


Voici le lien pour écouter la chronique complète d'Esther du 19 octobre 2016:

mardi 18 octobre 2016

11 bibliothèques la nuit, fabuleuse visite virtuelle signée Lepage


Publié par Esther Hardy le Mar. 18 octobre 2016 à 16h50 - Contenu original

Crédit photos: Stéphane Audet

Le Musée de la civilisation à Québec présente l’exposition « La Bibliothèque la nuit » du 13 octobre au 2 avril 2017. Ce grand voyage autour du monde à travers un regard sur ces dix fascinantes institutions livresques réelles ou imaginaires, est une suite de la célébration des dix ans de la BANQ avec en prime, un ajout essentiel, une onzième bibliothèque. Robert Lepage avec sa compagnie Ex Machina et Alberto Manguel sont les artisans de cette formidable aventure virtuelle qui s’incarne dans le concret avec un ajout à la version initiale présentée à Montréal en 2015.


Si vous avez manqué ce regard intérieur dans dix bibliothèques prestigieuses du monde présenté l’an passé à la Grande Bibliothèque, vous avez une seconde chance de vivre cette belle expérience immersive, et cette fois, en une version enrichie par les trésors ancestraux de la précieuse Bibliothèque du Séminaire de Québec. Une chance en effet, car cette grande exposition se prépare à faire ensuite le tour du monde : Paris, Amsterdam, Barcelone, etc.




Alberto Manguel dans sa bibliothèque


Robert Lepage s’est inspiré de l'essai «La bibliothèque la nuit» œuvre de son ami et écrivain Alberto Manguel qu’il a visité il y a une quinzaine d’années et avait été frappé par son impressionnante bibliothèque de 35 000 livres. Auteur, essayiste et journaliste, Alberto Manguel a publié de nombreuses anthologies, romans, traductions et essais pour lesquels il a reçu une vingtaine de prix et distinctions soulignant son talent.



Une expérience sensorielle…



Ce qui distingue « La Bibliothèque la nuit » des expositions conventionnelles est que la majorité de cette exposition se fait dans un voyage au cœur d’une forêt virtuelle en utilisant la technologie VR 3D 360 degrés. On entre d’abord dans l’antichambre. Cette première pièce de l’exposition est une reproduction de la magnifique bibliothèque personnelle d’Alberto Manguel. Tout a été pensé, on se sent dans l’antre de l’auteur. Des gouttelettes tambourinent les fenêtres nous inspirant à la découverte et au confort de la lecture, tandis que nous entendons Alberto lui-même nous expliquer qu’une bibliothèque est un boisé de spectre de mots.


La visite se poursuit ensuite dans une forêt virtuelle. On s’assoit, on enfile le casque de vision « Oculus Rift », les écouteurs et on est alors immergé dans ce monde virtuel sensoriel où on peut sélectionner une à une chacune les dix bibliothèques autour du monde et visiter ces lieux réels d’où les images ont été prises en 360 degrés.


D’Ottawa à Paris, en passant par Copenhague, Kamakura au Japon, Sarajevo, Mexico, Alexandrie, Washington, Admont en Autriche puis la visite de la bibliothèque imaginée de Jules Verne, nous voyageons au cœur de chacune des cultures de ces lieux prestigieux. Chaque visite d’une durée approximative de cinq à dix minutes nous fait découvrir l’histoire, l’architecture, les mésaventures, et même les fantômes des gens qui ont fréquenté ces lieux!





L’aventure se poursuit ensuite par la découverte de précieux livres choisis de la remarquable collection du Séminaire de Québec. On peut ainsi admirer de visou ces fabuleux livres historiques! Ce qui fait la rareté de cette collection est la conservation de tous les livres et manuels utilisés lors des études à l’institution qui est à l’origine de la première université en Amérique du Nord. Donc, de nombreux documents précieux tels que l’édition de 1605 de « Don Quichotte » de Cervantes, l’œuvre complète de Shakespeare publiée en 1873, les « Métamorphoses » d’Ovide traduite et publiée en 1651, d’un manuel d’astronomie scientifique de Kepler qui date de 1627… et bien d’autres trésors.


L’exposition débute à peine et elle a déjà reçu une récompense! Dans le cadre des Prix de la Société des musées du Québec 2016, le prix de l’Audiovisuel et multimédia de Télé-Québec lui a été remis le 6 octobre dernier.

Cette remarquable exposition est une richesse culturelle impressionnante qui vaut le détour! À voir!

lundi 17 octobre 2016

Vous en serez ...C.R.A.Z.Y. - archives


Marc-André Grondin (Zachary Beaulieu) et Michel Côté (Gervais Beaulieu)


Publié le 17 octobre 2005

Texte d'Esther Hardy




Le drame psychologique C.R.A.Z.Y. est un film bouleversant! Un vrai un miroir culturel vient ébranler le mouton noir en nous! On retient notre souffle jusqu'à ce qu'on touche le fond et on remonte. C.R.A.Z.Y. ne laisse personne indifférent. Vous n’entendrez aucun écho de critique négative au sujet de ce film. Il nous fait vibrer dans les fibres mêmes de nos racines québécoises.







Marc-André Grondin (Zachary Beaulieu)




Le résumé de l'intrigue: au coeur des années '60, on retrouve une famille tricotée serrée et on les suivra durant une vingtaine d'années. D'abord, très près de son père, un homme plutôt dominant et de ses frères durant l'enfance, le personnage central, l'ado devient celui qu'on désapprouve, car il sort des sentiers battus. Rejeté avec force, il part en quête de lui-même et revient quelques années plus tard, assumé, triomphant!



Danielle Proulx (Laurianne Beaulieu) et Zachary Beaulieu enfant (Émile Vallé)





Donc, sur un fond de préjugés stigmatisés et tellement traditionnels des années soixante dix,  le personnage principal, Zachary Beaulieu grandit et se bat... avec les oppositions de caractères entre enfants d'une même famille, incompréhension du père, des désirs d'identification, des compétitions et du favoritisme des enfants, puis finalement de la maman qui tente de composer avec tout son petit monde.  Rien que ça, et on est déjà dans notre patrimoine culturel québécois, mais on y ajoute un drame déchirant comme des centaines d'ados en ont vécu un, alors on a LE film culte pour tous les moutons noirs québécois.



Michel Côté (Gervais Beaulieu)



Avec en prime, un jeu absolument impeccable de Michel Côté! Comme on l'a souvent mentionné et cette fois encore, il est "à son meilleur ". Sans oublier, Danielle Proulx, le pôle maternel parfait, la délicieuse maman qui touche et console plus souvent qu'à son tour.  Puis le personnage principal, Zachary, l'ado qu'on espère incarné par un comédien qui est un vraie révélation: Marc-André Grondin qu'on a déjà très hâte de revoir.





Michel Côté (Gervais Beaulieu), Marc-André Grondin (Zachary Beaulieu) et Danielle Proulx (Laurianne Beaulieu)



Le talentueux réalisateur Jean-Marc Vallé qui en est aussi l'auteur fait une petite apparition dans la scène à l'église...!



Danielle Proulx (Laurianne Beaulieu), Zachary Beaulieu enfant (Émile Vallé), Michel Côté (Gervais Beaulieu), Catherine Sénart (tante), etc.


La recréation de l'ambiance des années '60 est parfaite! Nos partys de Noël : sandwich aux oeufs, canapés au « Cheez Whiz », cornichons, « Cool aid », etc., tout y est! Exactement comme on mangeait chez ma tante les jours de fêtes.  On prendrait un cliché et ce serait identique à nos souvenirs et ceux de toutes les familles québécoises!!! C'est criant de vérité.


Le film C.R.A.Z.Y. s'invite dans nos maisons québécoises et dépeint avec vérité nos moeurs de l'époque! On s'y identifie d'amblé et on est touché! En Marc-André Grondin, on reconnaît la souffrance d'un ami, d'un parent ou même la sienne. Ce film est un tremplin qui aidera l'ensemble des écorchés à purger des blessures jamais guéries, un genre de purification de l'inconscient collectif québécois.




C.R.A.Z.Y. est une ode à l'acceptation, à la tolérance et à la compassion.



À voir, définitivement!




Distribution:

Michel Côté : Gervais Beaulieu, le père
Marc-André Grondin : Zachary Beaulieu
Émile Vallée : Zachary Beaulieu 6 à 8 ans
Danielle Proulx : Laurianne Beaulieu, la mère
Pierre-Luc Brillant : Raymond Beaulieu 22 à 28 ans
Antoine Côté-Potvin : Raymond Beaulieu 13 à 15 ans
Emmanuel Raymond : Raymond Beaulieu enfant
Maxime Tremblay : Christian Beaulieu 24 à 30 ans
Jean-Alexandre Létourneau : Christian Beaulieu 15 à 17 ans
Charles-Édouard Tanguay : Christian Beaulieu enfant
Alex Gravel : Antoine Beaulieu 21 à 27 ans
Sébastien Blouin : Antoine Beaulieu 12 à 14 ans
Émile Gagnon-Girard : Antoine Beaulieu enfant
Felix-Antoine Despatie : Yvan Beaulieu
Gabriel Lalancette : Yvan Beaulieu 8 à 9 ans
Natasha Thompson : Michelle 15 à 22 ans
Marie-Michelle Duchesne : Michelle enfant
Marie Yong Godbout-Turgeon : Minh
Johanne Lebrun : Doris
Mariloup Wolfe : Brigitte 15 à 20 ans
Élizabeth Adam : Brigitte enfant
Francis Ducharme : Paul
Hélène Grégoire : Madame Chose
Michel Laperrière : Psychothérapeute
Jean-Louis Roux : Prêtre
Claude Gagnon : Narrateur


vendredi 14 octobre 2016

Anka incarne l'intense Marina


Publié par Esther Hardy le Ven. 14 octobre 2016 à 15h00 - Contenu original
Crédit photos: Olivier Sylvestre


Les Productions Drôles de Monde présente "Marina le dernier rose aux joues" à L'espace La Risée jusqu'au 15 octobre.

Entrevue avec les deux comédiennes, Anka Rouleau, Marie-Ève Charbonneau et la metteur en scène Maya Gobeil dans le décor de leur pièce: "Marina, le dernier rose aux joues" à L'Espace La Risée.






Lorsque la pièce commence, nous sommes entre Paris et Moscou en 1917, Marina Tsvétaïéva, poète, épouse et mère de famille, désire déployer son art et marquer son époque avec ses écrits, mais elle est contrainte aux bouleversements de cette période révolutionnaire où même survivre comme artiste et encore plus, en tant que femme est déjà un défi. Cette femme à la fois généreuse et téméraire peine à intéresser ses contemporains, néanmoins elle provoque une admiration sans bornes de ses successeurs. C’est avec fougue, humour et instinct que l’on assiste à ses longues nuits blanches passées aux côtés de Sonetchka et Volodia, deux acteurs moscovites, dont la rencontre marquera à jamais sa destinée.





Avec Anka Rouleau et Samuel Bleau


Démarche artistique
La metteur en scène, Maya Gobeil qui est à la tête des Productions Drôle de Monde, poursuit également une démarche autour du thème de la féminité depuis plus de dix ans, suite à la création de l’événement annuel Paroles de Femmes et dans le cadre duquel elle explore différentes auteures afin de faire découvrir au public des voix engagées, nouvelles ou peu connues. Elle parvient à faire ressortir l’humour des plus grands drames et le drame des plus hilarantes situations, voilà toute l’essence de sa démarche. Maya Gobeil se reconnait en Marina Tsvétaïéva. Ce sentiment d’impuissance, ce besoin de prendre la parole et cette nécessité de créer relient ces deux femmes artistes. Toutes deux sont influencées par leurs prédécesseurs : Tsvétaïéva n’a d’yeux que pour Pouchkine, Maïakovski et Pasternak, alors que Gobeil ne jure que par Chaplin, Lecoq et Magritte ! Elles se nourrissent de ces artistes pour trouver leur voie à elle, unique et inimitable. C’est sur ces inspirations que Maya Gobeil fonde ses mises en scène, en faisant de chaque tableau une œuvre à la fois physique, cinématographique et picturale.




Marie-Ève Charbonneau et Anka Rouleau


L'auteure est Michèle Magny
Avec les comédiens: Anka Rouleau, Marie-Eve Charbonneau et Samuel Bleau
Mise en scène de Maya Gobeil
Costumes de Leïlah Dufour Forget
Décor et éclairages d'Alexandra Lebeau

Vous pouvez vous procurer les billets sur La Vitrine ou sur place.

mercredi 5 octobre 2016

Chronique radio du 5 octobre 2016

Suivant ses chroniques radio, voici déjà la deuxième le 5 octobre 2016 toujours au 103,3 fm.

Esther parle des dernières productions théâtrales et cinéma "Embrasse-moi comme tu m'aimes".

Voici dans l'ordre, le sommaire de la chronique:

  • Cinéaste André Forcier

  • Son film: "Embrasse-moi comme tu m'aimes"

  • La pièce: "Tartuffe" au TNM

  • Sorties culturelles rive sud.

Voici le lien pour écouter la chronique complète d'Esther du 5 octobre 2016:

Qui aurait cru Tartuffe à gogo !


Publié par Esther Hardy le Mer. 5 octobre 2016 à 22h00 - Contenu original

Crédit photos: Yves Renaud


Le Théâtre du Nouveau Monde, en collaboration avec la compagnie UBU présente « Tartuffe » de Molière jusqu’au 22 octobre prochain, dans une mise en scène de Denis Marleau et avec une distribution de comédiens judicieusement sélectionnés pour faire honneur à cette œuvre classique, soit: Monique Miller, Benoît Brière, Anne-Marie Cadieux, Emmanuel Schwartz, Carl Béchard, Bruno Marcil, Violette Chauveau, Rachel Graton, Jérôme Minière, Nicolas Dionne-Simard, Anne Éthier, Maxime Genois et Denis Lavalou. 




Bruno Marcil, Rachel Graton, Anne-Marie-Cadieux et Jérôme Minière

Le rideau s’ouvre sur un tableau tout droit sorti de la fin des années ‘60. On ne peut deviner si l’action se situe dans une commune un peu déglinguée ou tout simplement dans le salon d’un appartement chic d’une famille…plutôt ouverte d’esprit… Et hop, les répliques de la langue de Molière se succèdent avec ses vers et nous plongeons au cœur de l’intrigue de cette célèbre tragi-comédie bellement mise en scène.

Le choix d’adapter cette œuvre dans les années à gogo, qui disons-le se situe trois cents ans après sa création initiale de 1669, nous étonne d’abord. Néanmoins la surprise passée, on se délecte de ce choix audacieux! Particulièrement en voyant le faux dévot Tartuffe gratouillé de la guitare électrique, accompagnée de son ami Laurent, incarné par nul autre que le talentueux Jérôme Minière. Et ça tient la route…Orgon incarné par Benoît Brière s’accroche dans un aveuglement total pour ce Tartuffe mystificateur d’Emmanuel Schwartz, faussaire et profiteur parfait et drôle!




Anne-Marie Cadieux


Le mélange des époques nous séduit d’autant plus, en revoyant le style et les costumes des femmes de ces années, les airs mi bourgeois et mi hautain du personnage d’Anne-Marie Cadieux. Cette superbe comédienne qu’on aime depuis toujours nous séduit par la justesse de son jeu! Au point de devenir un coup de cœur artistique avec son interprétation de l’épouse d’Orgon! Elle est drôle, coquine, ratoureuse, sobre, et tout cela, avec en prime sa classe légendaire!
Voilà! Son interprétation d’Elmire, victime calculée de Tartuffe est tout simplement savoureuse!



Emmanuel Schwartz et Anne-Marie Cadieux


Le Tartuffe d’Émmanuel Schwartz n’a rien à voir avec tout ce qu’on a pu visiter au théâtre auparavant. Son talent de métamorphose nous a impressionnés dans “En attendant Godot”, cette fois cette qualité plastique de caméléon très particulière prend son envol dans ce menteur et profiteur illustre. Emmanuel nous offre un Tartuffe craquant, délicieux comme je ne l’ai jamais vu auparavant.





Benoît Brière et Monique Miller


Benoît Brière m’a encore une fois conquis dans un Orgon aveuglé par son désir de pureté qui voue une confiance utopique à Tartuffe, prêt à donner tous ses biens en échange de cette fausse amitié. Son travail technique et sa verve légendaire coulent dans un naturel désarmant qui nous charment. Benoît Brière est un grand comédien!




Emmanuel Schwartz et Anne-Marie Cadieux


Naturellement, la mise en scène précise de Denis Marleau ordonne tout ce talent avec brio. D’ailleurs, la scène de la table entre Tartuffe et Elmire, l’épouse d’Orgon, cette seule scène d’anthologie vaut le déplacement. Pour l’avoir vu à plusieurs reprises, c’est incontestablement la mise en scène de Denis Marleau qui m’a le plus emballée. Emmanuel et Anne-Marie m’ont littéralement fait craquer! Ils sont fougueux, ratoureux, originaux et franchement très drôles.


Mme Monique Miller, actrice d’un âge vénérable, interprète une puissante mère d’Orgon, solide, bien articulée et toujours pleine de vigueur. Elle était surprenante avec son jeu toujours aussi précis. Sa connaissance de la pièce est étonnante puisque cette grande dame du théâtre a interprété tous les rôles féminins de la pièce Tartuffe : de Marianne à Dorine et maintenant Madame Pernelle, son rôle actuel.




Monique Miller




Janine Sutto


Le TNM célèbre le 9 octobre, ses 65 ans d’existence. Sa première production en 1951 était aussi une pièce centrale du répertoire de Molière : « l’Avare » et cette première distribution comprenait nos célèbres actrices, Mme Monique Miller et Mme Janine Sutto. Elles bouclent la boucle…un hommage bien mérité à leur talent a été offert juste avant la représentation.

L’histoire de cette œuvre maîtresse du répertoire de Molière est toujours aussi délicieuse à voir. Et cette fois, l’époque inusitée, l’interprétation des comédiens alliés à la mise en scène tout en humour de Denis Marleau créent un spectacle qui va bien au-delà de nos attentes!

Une pièce bien modernisée, des personnages bien campés, du talent en grande quantité, un excellent spectacle, ne manquez pas ça!!!!

dimanche 25 septembre 2016

Anne Hébert, pionnière de la plume fémine au FIL



Publié par Esther Hardy le Dim. 25 septembre 2016 à 0h00 - Contenu original

Crédit photos: Fonds Anne Hébert, Service des bibliothèques et archives de l’Université de Sherbrooke. 1964


Le Festival International de la Littérature a souligné le centenaire d’Anne Hébert en un spectacle « Le chant de la cigale crépite comme un feu de bois », un hommage à sa foisonnante œuvre à la Place des Arts vendredi le 23 septembre à la 5esalle. Evelyne de la Chenelière comédienne québécoise qui porte son œuvre depuis longtemps et Azyadé Bascunana comédienne française lisaient ensembles des extraits de ses romans et de sa poésie.




Portrait d'Anne Hébert

Par Monique Bosco




Sous un éclairage tamisé, les deux comédiennes ont, de leur souffle, transmis les paroles de cette auteure éprise de liberté dans une salle où on pouvait entendre un cellulaire très discret sonner dans le fin fond d’une sacoche… Enfin, une salle religieusement silencieuse par un public attentif très intéressé.




Anne Hébert



Le FIL connaît son art et sait judicieusement mettre en valeur les textes d’Anne Hébert dans une sobriété de scène qui laisse toute la place à la grandeur des mots, à la profondeur de leur sens, à la beauté et aux émotions qu’elles suscitent. D’un calme olympien, Évelyne de la Chenelière a lu avec la chaleur et la suavité de sa douce voix d’alto, dans un contrôle et une profondeur confirmant ses talents de comédiennes et son expertise d’auteure amoureuse des lettres. Très spontanée, Azyadé Bascunana d’une voix qui dégage de belles notes naïves témoignant de ses jeunes années formait une complice bien agencée pour déployer l’œuvre d’Anne Hébert qui a vécu en France.




Évelyne de la Chenelière





Azyadé Bascunana


Tout en délicatesse, la mise en lecture de Karine Assathiany est intelligente, artistique et nuancée, soulignant d’autant plus la qualité de l’œuvre qu’elle sert.


Je vous ai réservé quelques extraits pour vous mettre l’eau à la bouche :

« Mes deux petites mules aux pieds se balancent comme deux oiseaux. »

« Toi qui te lamentes dans mes veines comme une blessure! »

« Toi l’amour de ma vie, mat de mon voilier… »

« La perpétuité du silence où je sombre. »




Anne Hébert



Sur cette grande dame de la littérature québécoise :

Native de Ste-Catherine-de Fossambeault, d’une famille d’auteurs et de poètes, Anne Hébert a baigné dans la littérature dès son jeune âge. Son père poète, critique littéraire et animateur radio l’a guidé et lui faisant découvrir des œuvres d’ici. Sa mère éprise de théâtre lui a donné le goût de découvrir l’écriture pour la scène. Dans sa jeunesse, Anne a passé de nombreux étés à créer des pièces de théâtre et à les monter avec ses cousins. Le poète Hector de Saint-Denys Garneau, son aîné de quatre ans, faisait partie de la bande. Très important dans sa vie, il l’initiera à d’autres auteurs tels qu’Eluard, Supervielle, Claudel, Reverdy, Ramuz et à la poésie.





Anne Hébert
Crédit: Gilbert Duclos


Cette pionnière de la plume féminine au Québec parle d’elle-même en ces termes : « Je crois que, foncièrement, je suis une révoltée. Je n’accepte pas les choses telles qu’elles sont. Quand on a une fois dans sa vie désirée l’absolu, on ne peut pas se contenter de la réalité telle qu’elle est. » Très édifiant!


Malgré ses trente-deux ans passés en France, elle disait ne jamais s’être exilée, mais simplement y avoir habité pour prendre un recul afin de mieux raconter le Québec. De retour à Montréal, elle a ensuite écrit sur la France.





Anne Hébert


Cette prolifique auteure a publié dix romans, cinq recueils de poésie, cinq pièces de théâtre, a écrit neuf scénarios de film, etc. Elle a reçu vingt prix littéraires, dont le prix de l'Académie royale de Belgique, pour Kamouraska, le prix du Gouverneur général, pour Les Enfants du sabbat et le prix Femina, pour Les Fous de Bassan. Elle a reçu un doctorat honoris causa de l'Université Laval en 1983, qui s'ajoutait aux précédents : Toronto en 1969, Guelph en 1970, UQAM en 1979 et McGill en 1980.


Une impressionnante documentation de près de 6000 documents qui comporte l’intégralité de l’œuvre hébertienne est savamment conservée au Centre Anne-Hébert de l’Université de Sherbrooke. Veillant sur sa mémoire, ils ont aussi souligné son centenaire en tenant un colloque international en juin dernier.


Maintenant, il ne nous reste qu’à replonger dans ses inspirants écrits et nous nourrir de son verbe et de sa poésie.





mercredi 21 septembre 2016

À la radio - chroniqueuse culturelle au 103,3 fm

Esther débute une chronique culturelle à la radio du 103,3 fm de Longueuil sur l'émission matinale «De bonheur le matin» animée par Charles Gaudreault, elle est en onde de 9h00 à 10h00  les mercredis aux 2 semaines.

Le travail de chroniqueuse lui plait énormément...

Sa première était le 21 septembre!

Elle a parlé de la célèbre auteur québécoise Anne Hébert:

  • sa vie

  • son oeuvre 

  • son centenaire de naissance (1916-2016)

  • la pièce «Clara» de Pierre Yves Lemieux, une création scénique inspirée de son roman
    «Aurélien, Clara, Mademoiselle et le lieutenant anglais» 
  • activité hommage au Festival de la littérature

Voici le lien pour écouter la chronique complète d'Esther :




Bon écoute!!!

Ne vous gênez pas pour laisser vos critiques et commentaires.

C'est le début de tout et on veut s'améliorer...


mardi 13 septembre 2016

Clara : Pierre Yves Lemieux incarne la poésie d'Anne Hébert


Publié par Esther Hardy le Mar. 13 septembre 2016 à 9h00 - Contenu original

Crédit photos: Marie-Andrée Lemire


Le théâtre de l’Opsis présente la pièce Clara à l’Espace Go jusqu’au 1er octobre, dans une mise en scène de Luce Pelletier, avec Émilie Bibeau, Étienne Pilon, Alice Moreault et François Xavier Dufour. Tirée du roman d’Anne Hébert Aurélien, Clara, Mademoiselle et le lieutenant anglais, cette magnifique création pour la scène signée Pierre Yves Lemieux est une ode à la poésie de la célèbre auteure québécoise.
D’une harmonie artistique remarquable, Pierre Yves Lemieux a su peaufiner une œuvre touchante, sensible et tout en finesse. De plus, la mise en scène intelligente et raffinée de Luce Pelletier, la distribution de comédiens judicieusement agencée, les talentueux artistes sur scène, les techniciens, combinés à la superbe plume d’Anne Hébert et au travail d’orfèvre de Pierre Yves contribuent à nous offrir un spectacle profondément humain et d’une puissante facture artistique.


Clara est un mélange harmonieux de talent, de beauté, de poésie avec un soupçon de génie, une œuvre d’art simple, humaine et de haute qualité artistique.



Anne Hébert


Je paraphrase les paroles d’Anne Hébert, dont nous célébrons cette année le 100e anniversaire de naissance : « On peut brasser le monde à grand coup de gueule ou le changer avec la beauté. »


L’histoire…Clara naît entre deux guerres, celle(s) du monde (1914-18 et 1939-45) et celle de son père qui se bat pour survivre après la mort de son épouse en couche. Il arrivera à guider sa prodigieuse jeune fille Clara, malgré la détermination de celle-ci, à suivre ses élans quoiqu’il lui en coûte. Déjà endeuillée de deux mères à 14 ans, Clara est une de ces personnes qui connaît sa voie au-delà de tous les conseils des adultes. Pleine d’espoir, fraîchement emplie de connaissances, de rêves et d’aspirations légitimes, elle découvre les joies adultes bien avant son heure…



Clara et Le Lieutenant


« Mon Dieu je vous connais pas mais faites que le Lieutenant ne me prenne pas comme un chat prend une chatte. En lui enfonçant ses crocs dans la nuque. » dixit Clara.


La puissance d’évocation de la mise en scène et de l’écriture de Pierre Yves Lemieux est indéniable. Clara a un grand souffle qui malgré la trame très dramatique de l’histoire, vient se déposer tout en douceur en nous, spectateurs.


Pierre Yves Lemieux réussit à garder l’exactitude des ambiances, des intentions et de la poésie du magnifique roman. Et friande de son talent, je l’ai rencontré pour en savoir plus. Entrevue avec le prolifique Pierre Yves Lemieux.




Pierre Yves Lemieux
Crédits: Mario St-Jean


Moi :
Je suis curieuse de connaître les répliques des acteurs tirées du roman et celles que tu as peaufinées de ta plume, car la poésie du texte de la pièce est exceptionnelle.

PY :
Dans le roman, il y a uniquement 15 lignes de dialogue. Donc, j’ai dû creuser dans le matériel que j’avais dans le roman, soit les descriptions de la nature, la narration et d’autres écrits d’Anne Hébert, pour laisser les personnages s’exprimer et nous guider dans l’histoire. Dans le roman, l’ambiance décrite par les descriptions de la nature présente l’action qui va suivre. Je les ai utilisées pour illustrer la vie intérieure des personnages, créer les ambiances afin d’introduire ou de terminer une scène.

Ensuite, j’ai dû beaucoup réfléchir pour déterminer quel personnage allait donner chacune des répliques. Le choix allait être déterminant pour la trame dramatique et la logique de l’action. Alors, les décisions se sont imposées. Néanmoins, il n’y a aucune ligne de texte qui est inutile. Tout est réfléchi, testé et approuvé.


Moi :
Le roman doit être très poétique alors, car plusieurs lignes m’ont beaucoup touchée, c’est très beau.

PY :
Oui en effet, l’écriture d’Anne Hébert est très particulière. Elle a fait beaucoup de poésie et ses romans en sont aussi teintés. J’ai lu le roman Aurélien, Clara, Mademoiselle et le lieutenant anglais en 1999 et je n’ai pas arrêté d’y penser, de songer à la structure, à le transformer pour le théâtre. Le roman m’a beaucoup inspiré…




Aurélien et Le Lieutenant


Moi :
Tu as développé une technique que je n’avais jamais vue sur scène. Arrivant à faire dialoguer deux personnages qui ne sont pas dans le même lieu, puis les voir se retrouver au même endroit l’instant suivant. C’est innovateur et génial comme effet dramatique!


PY :
Oui c’est difficile à expliquer, il faut le voir. Ma trame narrative est empreinte de rencontres de deux personnages dans le même lieu et qui sont à la fois dans deux lieux différents! Et ça marche, on comprend très bien.

C’est d’une adresse et d’une cohésion remarquable. Il illustre les liens intérieurs des personnages… démontrant que même s’ils ne sont pas ensemble physiquement, ils le sont de cœur et en pensées! C’est magnifique. Une très belle pièce, empreinte d’une profonde humanité qui bouleverse tout en beauté…


Et une superbe rencontre avec Pierre Yves. Comme il le dit si bien : « on est toujours seul derrière son ordinateur, alors on va se reprendre pour parler théâtre! »


Pierre Yves Lemieux a plus d’une trentaine de pièces à son actif. Ce processus narratif qu’il innove est extrêmement puissant sur scène.



Clara et Mademoiselle


Soulignons le talent de l’interprète de Clara, la jeune comédienne Alice Moreault tout fraîchement sortie de l’École Nationale. Elle a incarné Fifi Brindacier tout l’été et déjà la voici de nouveau sur scène avec un jeu à la fois raffiné, minutieux et spontané. Émilie Bibeau est parfaite dans le rôle de Mademoiselle, intelligente et émouvante à la fois. François Xavier Dufour, un talentueux comédien incarne Le Lieutenant qui nous surprend par la précision de son jeu autant en anglais qu’en français, il n’a aucun accent… que de la justesse. Et Étienne Pilon campe un Aurélien touchant, aimant et bouleversé à souhait.





Luce Pelletier




J’ai beaucoup apprécié la courtoisie de la mise en scène qui a savamment évoqué les scènes les plus bouleversantes avec d’autant plus de beauté, évitant ainsi de rendre le public voyeur avec des scènes de nudités crues lorsqu’il est possible avec le talent de Luce Pelletier d’illustrer ces moments clefs avec art.


La volonté du théâtre de l’Opsis d’offrir des spectacles hautement achevés sur le plan artistique est éminemment atteinte avec la pièce Clara. Contrairement au penchant actuel qui est de chercher à valoriser l’image, la compagnie donne priorité à la parole d’auteurs et à la direction d’acteurs. Défi plus que réussi!