vendredi 30 mars 2018

Tibz : charisme et dynamisme





Publié par Esther Hardy le Ven. 30 mars 2018 à 16h00 - Contenu original

Crédit photos: Archives



C’est en feu que Tibz a sauté sur la scène de l’Olympia mercredi dernier. Vibrant, son enthousiasme tranchait avec sa fébrilité, et on sentait tout autant sa joie que son désir de plaire à un public heureux de l’accueillir.


D’entrée de jeu, avec sa chanson « Laisse parler la jeunesse… on tiendra nos promesses », Tibz nous a rappelé les blessures de toute une génération de jeunes français qui se battent pour prendre leur place dans une société rendue hermétique.


Engagé, charmant, rassembleur, plein de vitalité, de douceur et d’enthousiasme, Tibz est craquant! Ses textes sont bien ficelés et bien assumés. Malgré l’ouverture évidente du public, la salle avait besoin de se réchauffer un peu pour devenir complice.


D'un certain côté, il me rappelait Alex Nevsky pour sa jeunesse et son enthousiasme; néanmoins, son style est plus près du chansonnier dynamique pop, quoique très différent.


Avec « Dieu est une femme », il nous a offert un témoignage d’admiration pour toutes les femmes qui l’ont élevé. Et quel beau texte : « Dieu est une femme, sa beauté est une larme »... D’une superbe poésie, on sent sa sensibilité à fleur de peau!





Charmant dans ses interventions avec le public, il était d’une grande délicatesse dans tous ses rapports, autant avec ses collaborateurs, ses musiciens qu'avec son audience. On pouvait voir qu’on avait affaire ici à une personne recherchant la qualité dans ses relations, et qui pour cela y met beaucoup de soins. Ce respect pour tout un chacun est franchement fort inspirant. Et pour compléter le personnage, il faisait tout ça sans oublier de taquiner, avec beaucoup d'humour bien sûr!


Tout en s'accompagnant à la guitare, Tibz était entouré de ses trois musiciens : Hugo Lab (directeur musical et clavier-basse), Laurent Pisula (guitare-ukulele) et Flavien Ayrault (batterie-percussion) ne donnaient pas leur place non plus.


Avec son 3e titre, « Mon sud », Tibz a parlé de son attachement à son Périgord natal. On sentait sa volonté de créer un contact avec le public, créant cet échange et ensuite, présentant un fort sens de la gratitude à l’écho de celui-ci.


Puis, avec « Ton sourire », on est allés dans un style plus folk-pop avec des rythmes enthousiasmants et une voix qui nous transportait dans son univers, tout en nous enveloppant. On sentait en lui un grand amoureux… de la vie, de l’humain, de la musique…




Gabriella


Et il nous a offert une surprise! Gabriella, avec son mélodieux violon qu’on a découvert dans « The Voice » en France et qui a précédemment fait l’objet d'une chronique (Fascinante Gabriella), nous a fait elle aussi le plaisir de quelques chansons à ses côtés. Nous étions très contents de la revoir. Son talent s'est à nouveau confirmé! Elle a d’abord chanté « Paris-Montréal » avec Tibz. Puis, Alexe Gaudreault s'est jointe à eux pour entonner : « On leur a fait croire », créant un beau trio! C'était un des moments forts du spectacle.


Puis, celle que tous attendait, « Nation », a fait son apparition! Avec la ferveur délirante du public, c'était le pic de la soirée! Tibz sait sans aucun doute allumer le feu dans une salle, grâce à son charme et ses chansons dynamiques! Et il est très généreux! Il nous a offert quinze titres en tout... Le public enthousiaste en a redemandé, alors l'artiste est revenu sans plus attendre et a offert : « Gala » et « Home » en rappel. Ce sont d’excellentes chansons à fredonner dans la joie, et un brin de nostalgie pour certaines.



Alexe Gaudreault



Alexe Gaudreault, avec sa voix puissante qu’on a découverte grâce à « La Voix », nous a offert une prestation digne de son grand talent en première partie. Elle a chanté six titres, et le public déjà présent a beaucoup apprécié sa prestation.

Nous avons passé une excellente soirée!

mardi 27 mars 2018

« Le Porteur » - Perpétuelle fascination à la Maison Théâtre

Crédit photos: Léon Gniwesch


Publié par Esther Hardy le Mar. 27 mars 2018 à 16h00 - Contenu original 


Vingt ans après sa création initiale et la visite de cent pays sur quatre continents, la pièce « Le Porteur » est présentée par le Théâtre de l’Œil. Cette légendaire production est à l'affiche à la Maison Théâtre jusqu’au 31 mars, et des supplémentaires ont déjà été ajoutées à l’horaire. André Laliberté (directeur artistique du Théâtre de l’Œil) en assume la mise en scène
et, même si ce spectacle est destiné aux cinq à dix ans, les plus petits comme les plus grands y trouvent leur compte!


Marionnettes à fil, à bâton et de toutes dimensions se côtoient agréablement dans ce castelet géant, où l’ombre et la lumière se succèdent là où l’aventure mène les attachants personnages. Les enfants et même leurs parents réagissent dès les premiers instants… La beauté des marionnettes nous touche et l’attachement est instantané... L’histoire comme une douce aventure nous surprend et nous touche
par ces petits clins d’œil tellement coquins.


Moi qui suis habituée à l’action des grands drames sur scène, la lenteur du dénouement du « Porteur », avec les petits pas de Pierrot, la légèreté des poissons-accordéons et les coquineries de Pretzel me plaisent. Je suis sous le charme.






Assise tout près d’un jeune bambin d’à peine quatre ans, j’ai eu droit à toutes ses impressions de sa petite voix aiguë avec une abondance de commentaires colorés. Je suis étonnée de sa compréhension, puisque chaque étape de l’histoire est claire dans son esprit et tout l’amuse. Craquant!


On comprend le succès de cette production du Théâtre de l’Œil, avec ses dizaines de récompenses! Ils possèdent à leur actif vingt ans de tournée internationale dans des villes aussi variées que New York, Séoul, Mont-Laurier, Tokyo, Toulouse, Magdebourg, toutes sur quatre continents où ils ont émerveillé les enfants… Il ne leur reste donc qu’à visiter l’Afrique pour avoir fait le tour du monde!


« Théâtre d’images, d’ombres et de lumières, le monde de Pretzel est peuplé de personnages rigolos, étonnants, attachants : une araignée qui fait des claquettes dans le ventre d’un homme-théâtre, une sirène qui fait sa coquette au bal des poissons, une famille d’hippocampes en pique-nique, un bébé
capricieux, une très, très vieille dame digne… »





Graham Soul et Belle Lurette
Crédits: Esther Hardy


Graham Soul et Jean Cummings, deux des quatre marionnettistes qui assument cette habile distribution, sont du spectacle depuis ses tout débuts. Anne Lalancette et Stéphane Heine se sont joints à l’équipe en cours de production. Les voix et onomatopées originales des personnages sont faites « live » par les
marionnettistes eux-mêmes. C’est dire à quel point leur talent non seulement de manipulateur, mais aussi d’interprète sont mis à contribution.



Je crois que le succès de cette production réside à la fois dans la dextérité des marionnettistes et l’expertise des auteurs à nous plonger dans un monde imaginaire, simple et touchant. J’ajouterais que le talent des créateurs de chacune des marionnettes, et leur caractère en soi, l’aspect bonhomie, touchant et raffiné du geste et des voix de ces personnages hétéroclites (qui vont du petit homme lent à la jolie vieille dame grognonne, de l’araignée agile de grand talent au géant avec un estomac très surprenant...), créent tout le charme!


Je vous conseille d’y aller accompagner d’un jeune amateur de théâtre… et de tenter d’avoir des billets le plus en avant possible afin que vous puissiez admirer la beauté des marionnettes. Sinon, de vous attarder à la fin du spectacle pour les voir de plus près…


Bon spectacle !