dimanche 21 octobre 2018

Les Belles sœurs - plus dynamique que jamais!!!





Sylvie Ferlatte, Kathleen Fortin, Sonia Vachon et Monique Richard


Texte original: Esther Hardy
Crédits photos: Mélany Bernier



La pièce Belles soeurs musicale est présentée au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts dans une adaptation et une mise en scène débordante de vie signée René-Richard Cyr, jusqu’au 27 octobre.  La tournée se poursuit pour cette pièce d'anthologie québécoise avec une distribution enthousiaste et talentueuse : Kathleen Fortin dans le rôle de Germaine Lauzon, Évelyne Gélinas dans celui de sa jeune soeur Pierrette et Sonia Vachon personnifie son autre sœur et complice Rose Ouimet, sans oublier toutes les voisines et amies interprétées par Hélène Major, Monique Richard, Geneviève Alarie, Frédérick Bédard, Michelle Labonté, Jade Bruneau, Édith Arvisais, Sylvie Ferlatte et Geneviève St-Louis. 
                                                                                                    

La scène se présente sur deux niveaux superposés. Tandis que l’action se passe au premier, toutes les comédiennes se retrouvent à l’étage en attente d’entrer dans l’action.  Néanmoins très présentes du début jusqu’à la fin, elles chantent et rythment les partitions musicales avec la complicité des quatre musiciens (piano, guitare, trompette, accordéon et percussions). Aussi présents sur scène, ces derniers jouent la musique de Daniel Bélanger sur les carnets créés spécialement par René Richard Cyr.




Hélène Major, Geneviève St Louis, Sylvie Ferlatte, Jade Bruneau, Édith Arvisais, Kathleen Fortin, Monique Richard, Sonia Vachon, Éveline Gélinas 



On retrouve tous les personnages qu’on connaît, mais dans un dynamisme étonnant. Naturellement, la pièce reste du Michel Tremblay adaptée par René Richard Cyr et souligne les moments clefs en chansons. Néanmoins, une grande partie du pathos qu’on connaît en est exempt. On a affaire ici à une vraie comédie musicale sur fond de terroir québécois des années ‘60. Une excellente alternative à toutes les grandes comédies de Broadway, festoyant notre culture… avec humour et enthousiasme!


“Je t’ai dit que je faisais un party de femmes, rien que des femmes. C’est toujours ben pas un fifi ton Robert!»  Germaine Lauzon en parlant à sa fille Linda Lauzon.


On se rappelle l’histoire : le petit train-train quotidien de Germaine Lauzon est bouleversé lorsqu’elle gagne un million de timbres primes. Alors, elle invite les femmes de son entourage, famille et amies, à une soirée de collage pour festoyer son avenir qu’elle voit transformée. Naturellement, c’était sans prévoir la jalousie que l’étalage de son bonheur susciterait!... Et tout ça, avec les drames, les joyeuses couleurs des différents tempéraments de chacune d’elle en voix et musiques! 




Édith Arvisais, Sonia Vachon, Kathleen Fortin, Monique Richard et  Michelle Labonté 



Assise confortablement entre Michel Tremblay quelques sièges à ma gauche et René Richard Cyr juste devant nous, la soirée est plutôt bien partie… et l’enthousiasme des interprètes est communicatifs. Le public manifeste son plaisir avec des ovations après chaque chanson de la première partie…


“Moi c’est ben simple, vous m’émouvez jusques-aux-larmes!»


Comme un poisson dans l’eau, Kathleen Fortin s’éclate avec un plaisir contagieux et nous présente une Germaine Lauzon joviale et exubérante! Elle entre dans ce personnage et s’y marie comme à une deuxième peau. Elle réinvente ce rôle mythique avec une candeur qui lui va comme un gant! Nous avions très hâte de voir son travail, elle est vraiment dans son élément!




Katleen Fortin



Assumant déjà ce rôle dans la précédente distribution, Hélène Major nous a beaucoup fait rire dans sa délicieuse Lisette de Courval! Roulant ses « r » comme le faisait les gens de l’époque pour bien paraître, hilarante avec une voix exceptionnellement haute dans son solo d’ouverture, elle perle magnifiquement et nous amuse! Le talent, l’expérience et le professionnalisme sont ici conjugués harmonieusement. Bravo Hélène!!

Un langage qu’on connaît, des rires, taquineries, jalousie, mesquineries, papotages et folichonneries qu’on a déjà côtoyés dans nos familles… c’est bien la beauté de l’univers de Tremblay!




 Geneviève St Louis et Kathleen Fortin, Geneviève Alarie et  Éveline Gélinas



De sa voix grave, Monique Richard tranche avec tous les autres personnages dès son entrée. Son interprétation de Rhéauna Bibeau est dramatique à souhait! Sa différence colore d’autant plus l’action dramatique dans ce remue-ménage spontané et émotif.

D’ailleurs toute la distribution et impeccable, chacune assumant son rôle avec aisance et brio.


Et on saisit tout de suite à quel point ces douze interprètes ont un plaisir fou à incarner ces personnages de la pièce la plus jouée de l’univers de Tremblay, et à nous faire revivre avec humour, chansons et conviction ses paroles!!!   René Richard Cyr a fait une superbe job par cette œuvre d’art de mise en scène où tout est pensé dans le moindre détail!!


“C’est mon mari qui a découvert ça! Un petit coup sur la tête et on est tranquille pour un moment!»  Thérèse Dubuc, en parlant de sa belle-mère, Olivine Dubuc.





Éveline Gélinas (Pierrette Guérin)




Une excellente soirée…
Vite, si vous ne l’avez vu, il reste encore quelques représentations à la Place des Arts….
Puis, elles repartent en tournée :



2018 Vendredi 26 octobre 20 h 00, Montréal - Théâtre Maisonneuve
2018 Samedi 27 octobre 20 h 00, Montréal - Théâtre Maisonneuve

2018 Mercredi 7 novembre 20 h 00, Québec, Théâtre Capitole
2018 Jeudi 8 novembre 20 h 00 min, Québec, Théâtre Capitole
2018 Vendredi 9 novembre 20 h 00, Québec, Théâtre Capitole
2018 Samedi 10 novembre 20 h 00, Québec, Théâtre Capitole
2018 Dimanche 11 novembre 20 h 00, Québec, Théâtre Capitole
2018 Mercredi 14 novembre 20h00, Québec, Théâtre Capitole
2018 Jeudi 15 novembre 20 h 00, Québec, Théâtre Capitole
2018 Vendredi 16 novembre 20h00, Québec, Théâtre Capitole
2018 Samedi 17 novembre, 20h00, Québec, Théâtre Capitole
2018 Dimanche 18 novembre 20 h 00, Québec, Théâtre Capitole
2018 Mercredi 21 novembre 20 h 00, Québec, Théâtre Capitole
2018 Jeudi 22 novembre 20 h 00, Québec, Théâtre Capitole
2018 Vendredi 23 novembre 20 h 00, Québec, Théâtre Capitole
2018 Samedi 24 novembre 20 h 00, Québec, Théâtre Capitole
2018 Dimanche 25 novembre 20 h 00, Québec, Théâtre Capitole

2019 Vendredi 4 janvier 20 h 00, Sherbrooke, Salle Maurice O\'Bready
2019 Samedi 5 janvier 20 h 00, Sherbrooke, Salle Maurice O\'Bready



Belles-sœurs, théâtre musical • d’après Les Belles-Sœurs de Michel Tremblay, livret, paroles et mise en scène René Richard Cyr, musique de Daniel Bélanger.



Interprétation :

Kathleen Fortin (Germaine Lauzon),
Sonia Vachon (Rose Ouimet),
Éveline Gélinas (Pierrette Guérin),
Geneviève Alarie (Thérèse Dubuc),
Édith Arvisais (Linda Lauzon),
Frédérike Bédard (Olivine Dubuc),
Sylvie Ferlatte (Angéline Sauvé),
Jade Bruneau (Desneiges Verrette),
Michelle Labonté (Yvette Longpré),
Hélène Major (Lisette de Courval),
Monique Richard (Rhéauna Bibeau),
Geneviève St Louis (Marie-Ange Brouillette).


Directeur musical et vocal, Chris Barillaro ;
Assistance à la mise en scène et régie, Lou Arteau ;
Scénographie, Jean Bard ;
Costumes, Mérédith Caron ;
Éclairages, Martin Labrecque ;
Accessoires, Francis Farley-Lemieux ;
Perruques, Rachel Tremblay.

lundi 15 octobre 2018

Le pouvoir harmonieux de Fiel…Aux Écuries



 

Texte original: Esther Hardy
Crédits photos:  Eugene Holtz


Le Théâtre aux Écuries présente la pièce Fiel de l’autrice et  metteuse en scène Marilyn Perreault jusqu’au 27 octobre dans une distribution de comédiens très versatiles: Harou Davtyan, Marie Fannie Guay, Nora Guerch, Xavier Malo, Marc-André Poliquin et Lesly Velázquez. 


Fiel raconte la frénésie des relations entre adolescents à la fin de l’école secondaire et les préparatifs de leur bal de graduation, avec les invitations qu’on voudrait tellement plus séduisantes pour eux… Naturellement viendront la jalousie, les envies, le dépit qui mène à la colère et aux gestes regrettables! Avec bien sûr, toute l’excitation de ce grand rite de passage et ses conséquences dans la vie d’adolescents inconscients de leurs futurs et éternels regrets…







Avec son langage poétique, l’harmonie qui se dégage de ce spectacle nous surprend, puisque relater l’agressivité entre ces jeunes adultes peut parfois être extrêmement difficile, surtout lorsque arrivée à son paroxysme, elle mène au viol. En utilisant la beauté symétrique d’une danse, Marilyn est arrivée à nous émouvoir. Ainsi, le propos nous bouleverse sans nous choquer ou nous traumatiser le moindrement. Elle a eu ce raffinement et cette délicatesse de nous montrer sans souligner de traits rouges et ainsi nous évoquer malgré tout avec fureur l’extrême violence des actes.









On l’a souvent dit, lorsqu’on a enfin le temps de répéter adéquatement un spectacle, toute l’œuvre en elle-même en est tellement enrichie! C’est bien ce qu’a réussi à faire Marilyn dans cette mise en scène de Fiel, ce dernier texte qu’elle a écrit sur mesure pour sa distribution. Chaque comédien a d’abord été sélectionné dans un but précis et choisi avec un soin particulier afin qu’il se marie parfaitement à l’expertise artistique de Marilyn et serve son propos adéquatement. Cette distribution faite sur mesure de trois gars et trois filles est composée de comédiennes et comédiens, danseuses et danseurs de performance physique impressionnante. C’est en alliant une quarante d’heure d’ateliers pour pousser le travail et fignoler le propos qu’ils ont accompli en amont des 180 heures de répétitions que Marilyn est arrivée au résultat espéré.







En plus des projections d’images et de mots pour exprimer les idées maîtresses, des narrations nous nourrissent de détails du propos tandis que les six acteurs et actrices se succèdent en mouvements chorales, gestes harmonieux et en paroles sur cette danse parfois même acrobatique…


Comment assumer la lourdeur de ses gestes… comment aurait-on pu prévenir…
Des questions qu’on verra à explorer dans Fiel, cette œuvre à voir au Théâtre Les Écuries jusqu’au 27 octobre.


Texte et mise en scène Marilyn Perreault
Assistance à la mise en scène et régie Amélie-Claude Riopel
Avec Harou Davtyan, Marie Fannie Guay, Nora Guerch, Xavier Malo, Marc-André Poliquin et Lesly Velázquez
Décor Patrice Charbonneau-Brunelle
Conception vidéo HUB Studio / Antonin Gougeon Moisan
Éclairages Stéphane Ménigot
Costumes Marjolaine Provençal
Musique Laurier Rajotte
Direction de production Maude St-Pierre
Direction technique Mélanie Whissel

Production Théâtre I.N.K.

dimanche 7 octobre 2018

Au cœur de l’amérindienne…Okinum



Texte original d'Esther Hardy 
Crédits photos: Claudia Chan Tak, Christian Blais, Valérie Remise


Les Productions Onishka présentent la pièce Okinum, une création d'Émilie Monnet, à la salle Jean-Claude Germain du Centre du théâtre d’Aujourd’hui jusqu’au 20 octobre et déjà deux supplémentaires sont prévues. Interprétée par l’autrice elle-même en résidence pour deux spectacles, Okinum nous immerge dans la forêt et ses mystères…

Dans ce récit autofiction biographique selon ses termes, Émilie alterne entre le français, l’anglais et l’anishnabemowin (l'algonquin) sa langue d’origine, qu’elle a eu la chance d’apprendre auprès d’un professeur.  Elle n'a pu l’apprendre à la maison auprès de sa mère ou de sa grand-mère, car malheureusement l’anishnabemowin  s’est perdue au fil des générations avec les déboires qu’on connaît. Elle nous transmet la sagesse qu’elle a acquise par ses expériences et réflexions sur ses origines et sa maladie.





Née d’une mère amérindienne et d’un père français, Émilie a fait un travail intense pour retrouver ses racines et mieux connaître la vision de ses ancêtres. Suite à un cancer de la gorge, les remises en question l’ont emmené dans un chemin initiatique de grandes réflexions qu’elle présente au public.


« Les histoires ont le pouvoir de guérir! »


Inspirée par son rêve d’un castor géant, duquel elle a choisi le titre de la pièce Okinum qui signifie barrage, elle nous raconte sa quête entre les visites médicales et celle avec la nature, ses rêves et intuitions…elle recherche sa culture et repense à toutes les blessures subies par son peuple au cours des âges…





Un arôme de tabac nous accueille dès l’arrivée dans la petite salle où le public s’assoit de tous les côtés autour d’une scène surélevée et ornée de peaux de castor luisantes. Le lieu est empreint d’un sens du sacré…


« Mon arrière arrière-grand-mère s’appelait Mani et elle était connectée au monde de l’invisible. C’est pourquoi j’entends des voix… dans mes rêves… une intuition qui ne trompe pas. »


Comédienne très expressive, tantôt à quatre pattes, elle émet des sons tel un animal qui grogne, tantôt elle chante magnifiquement comme une déesse aux hymnes évocateurs de la nature, et nous imprègne de cette ambiance forestière où on entend le vent dans les arbres, les oiseaux volés et les animaux ajouter leur cri à ce concert…





En parlant de la chasse, elle dit :

« Le sacrifice est nécessaire pour que la vie reprenne. Une vie pour une vie. »


Regardant le public droit dans les yeux, elle siffle sa douleur pour son peuple et les blessures qu’il a subies, accusant ouvertement l’homme blanc…




« Mes ancêtres ont appris à se taire pour survivre… Moi aussi je survivrai! »


Avec Okinum, le temps s’arrête et nous sommes immergés dans cet autre monde où nous parlent les éléments et leur symbolisme…


D’abord présenté Aux Écuries dans une autre résidence d’écriture, Okinum est maintenant à la Salle Jean-Claude Germain jusqu’au 20 octobre….



Texte, co-mise en scène et interprétation: Émilie Monnet
Co-mise en scène et direction d'acteur: Emma Tibaldo
Co-mise en scène et direction du mouvement: Sarah Williams
Conception sonore et interprétation: Jackie Gallant
Assistance à la mise en scène et direction de production: Elaine Normandeau
Scénographie: Simon Guilbault
Éclairages: Lucie Bazzo
Costumes: Swaneige Bertrand
Vidéo: Clark Ferguson
Conseil dramaturgique: Élizabeth Bourget, Sara Dion
Conseil culturel et en langue anishnabemowin: Véronique Thusky
Sonorisation et direction technique: Frédéric Auger
Régie générale HUB Studio:  Gaspard Philippe






vendredi 5 octobre 2018

Pantagruel au TDP…complètement déjanté!!!



Nathalie Claude, Paul Ahmarani, Cynthia Wu-Maheux et Renaud Lacelle-Bourdon


Texte original d’Esther Hardy
Crédits photos:Hugo B. Lefort
 


Dans un texte et une adaptation de Gabriel Plante et une mise en scène de Philip Cyr (J'aime Hydro), Prouesses et épouvantables digestions du redouté Pantagruel, une pièce inspirée des écrits de Rabelais, déjantée et surprenante est présentée au Théâtre Denise Pelletier jusqu’au 20 octobre. 

Avec une distribution aussi colorée que paritaire : Paul Ahmarani, Nathalie Claude, Renaud Lacelle-Bourdon, Cynthia Wu-Maheux et la voix de Dany Laferrière, nous emporte dans cette folle aventure colorée où l’on passe de la haute philosophie au burlesque en un souffle…bruyant! Dans ses écrits, Rabelais met en parallèle l’ingestion de la connaissance et de toutes substances incluant naturellement la nourriture. Questionnant la façon de tout prendre, il désire réformer notre manière de les assimiler! 


Nathalie Claude, Cynthia Wu-Maheux et Paul Ahmarani.



« Ronger jusqu’à l’os pour en dégager la substantifique moelle! » 


Accompagné par la voix posée et grave de Dany Laferrière qui incarne l’auteur Rabelais, c’est un pèlerin personnifié par Renaud Lacelle-Bourdon (L’Idiot, Le miel est plus doux que le sang, La logique du pire) qui recherche un sens à la vie, nous guide dans son aventure au creux de l’estomac de Pantagruel. Il y rencontre Panurge joué par Paul Ahmarani (L’Idiot), étonnement heureux en ces lieux et qui se délecte dans des extrêmes de goinfrerie. La suite sera pleine d’excès qui provoqueront toutes sortes de mésaventures dans cet estomac géant.   



« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. »



Paul Ahmarani et Cynthia Wu-Maheux



Loufoque et juvénile, Cynthia Wu-Maheux nous étonne beaucoup par la fantaisie et la folie de son personnage, aussi coquine qu’étonnante dans le spectre de ses réactions et ses folles envolées gastriques. On ne l’avait jamais vu dans un rôle aussi créatif et original! 



Nathalie Claude et Paul Ahmarani



Nathalie Claude est impeccable dans son personnage drôle, affirmé, simplet et direct! Comme toujours, elle nous fait rire avec ses airs candides et clownesques… Un coup de cœur assuré!


                                                         « Moi, je n’apprends pas, j’émule. » 


La scénographie du gigantesque estomac de Pantagruel est surprenante, l’imagination pour créer l’illusion de la salive et du suc gastrique est franchement très intelligente. Les comédiens baignent dans des bulles de savon, y marchent et s’y couchent… On mesure leurs efforts dans une pièce pleine d’aventure dans tous les sens du terme… des êtres que je qualifierais « empreint du sens du devoir et d'une réelle vocation ! »



« L’étincelle de beauté réside dans l’homme, même dans la période la plus noire. »



Cynthia Wu-Maheux  et Renaud Lacelle-Bourdon



Avec ses airs naïfs et idéalistes de pureté, Renaud Lacelle-Bourdon est parfait dans le rôle du pèlerin chercheur et philosophe. Les magnifiques pensées philosophiques viennent d’ailleurs de son personnage.


« Le vrai travail est de savoir quand s’écouter et quand écouter les autres. » 



L’aspect plus raffiné des textes classiques se mêle au jeu et aux écrits plus burlesques où on peut même entendre des citations bibliques! Une pièce surprenante, loufoque, drôle et très inattendue pour qui ne connaît pas l’œuvre de Rabelais, où les extrêmes entre les réflexions de grande sagesse côtoient les actes enfantins et la façon de parler d’excréments, de flatulence, de nourriture et tout ce qui l’entoure!


Nathalie Claude, Renaud Lacelle-Bourdon, Cynthia Wu-Maheux et  Paul Ahmarani


À voir! 
Particulièrement pour les amoureux d'originalité et de philosophie!
Détendez-vous et riez de bon cœur!


AVEC

Paul Ahmarani, Nathalie Claude, Renaud Lacelle-Bourdon, Cynthia Wu-Maheux et la voix de Dany Laferrière 

CONCEPTEURS - COLLABORATEURS

Assistance et régie: Émilie Gauvin
Scénographie: Odile Gamache
Assistance décor et accessoires: Étienne René-Contant
Costumes: Elen Ewing
Assistantes aux costumes : Chantal Bachand et Robin Brazill
Conception maquillage : Véronique St-Germain
Lumières : Martin Labrecque
Conception sonore : Frédéric Auger
Conseil dramaturgique : David Paquet

mardi 2 octobre 2018

Les Fées ont toujours soifs...incontournable!!!



Pascale Montreuil, Caroline Lavigne et Bénédicte Décary

Texte original d'Esther Hardy
Crédits photos: Jean-François Hamelin



Le Théâtre du Rideau Vert reprend la controversée pièce de Denise Boucher,  Les Fées ont soif, dans une mise en scène de Sophie Clément avec les généreux talents de Bénédicte Décary, Caroline Lavigne et Pascale Montreuil, présentée jusqu'au 31 octobre et déjà en supplémentaire jusqu'au 10 novembre. C'est en chanson avec musiciennes sur scène, en dialogue et en monologue que la sainte, la mère et la putain, les trois modèles de femmes des années '70: nous ouvrent leur cœur et leurs entrailles. Malgré les références de plus de quarante ans, c’est un spectacle toujours d’actualité qui a bien vieilli, qui fait encore réfléchir sur nos racines, nous faisant voyager entre le rire et les larmes... un vrai plaisir!


Avant de lire ces lignes, je vous conseille fortement d'aller immédiatement réserver vos billets pour voir la pièce au Théâtre du Rideau Vert.  Ce serait dommage de manquer ce spectacle d'exception par manque de place, car les billets se font de plus en plus rares.  Avant même la première, les représentations affichaient déjà complet et on a ajouté une vingtaine de supplémentaires au programme! Du jamais vu!!!


Pascale Montreuil, Caroline Lavigne et Bénédicte Décary


Les Fées ont soif est un texte touchant et percutant, social et universel; une pièce intelligente et drôle à la fois qui nous rappelle d’où on vient avec humour, réflexions percutantes sur les mœurs et exigences qu’étaient demandées à nos mères et à toutes les femmes par les autorités religieuses.



 Caroline Lavigne

"Aujourd'hui, je commence à déchanter l'angélus!"

Caroline Lavigne nous a beaucoup amusé et fait rire avec son personnage de sainte, traitée avec un délicieux humour. Elle est hilarante et juste! Pascale, la mère, nous a bouleversée tellement on pouvait reconnaître les limites psychologiques des jeunes mères de cette époque. Et la fougueuse Bénédicte Décary nous a rappelé à quel point la femme est un objet à  toutes les époques…


Pascale Montreuil

"La douce Pénélope a son voyage."


Bénédicte Décary


"Ne craignez rien! Je n'ai plus de désir que ceux que vous me donnez!"

Chapeau à Nadine Turbine pour la direction musicale et les arrangements musicaux avec Catherine Gadouas et Patricia Deslauriers, de plus, pour la création musicale des nombreuses chansons, ainsi que pour les répétitions des comédiennes qui nous surprennent par leur belles voix…

Quarante ans après la production initiale, l'église ne manifeste plus devant le théâtre pour empêcher ses représentations et comme on peut le voir, le public accourt, car il sait qu'il a un petit bijou à l'affiche!


Bénédicte Décary

Vu sa réputation, je m'attendais à être au moins, un peu... chamboulée!  Pas le moins du monde... au point de me demander ce qui a bien pu être si bouleversant à l’époque pour que l’église mette le livre de la pièce à l’index...   En fait, j'ai été touchée, émue, bouleversée dans le bon sens, très amusée et chavirée... et tout ça à la fois! 



"On m'a donné un oiseau comme mari! "


Nous ouvrant ses intimes convictions dans un grand cri du coeur, Denise Boucher a écrit un texte à la fois intime et universel, politique et social, une ode à la femme moderne des années '70 qui tente de trouver un issu pour sortir des stéréotypes sclérosés de la cuisine, du couvent ou du trottoir. En fait, elle cherche à briser les limitations dans lesquelles elle ne peut et ne veut plus évoluer! Les modèles manquent affreusement et la femme se bat pour trouver sa place, un peu de respect et de dignité afin de se déployer...


Pascale Montreuil, Caroline Lavigne et Bénédicte Décary



Traité avec humour et intelligence Les Fées ont soif plonge au coeur de notre éducation dans l’intimité de nos racines québécoises, là où se tapie les modèles qui se sont transmis dans le contexte d’une éducation religieuse stricte, inhumaine de droite, qui ont fait de notre société et de la femme ce qu'elles sont.   Soyez sans crainte, les hommes y trouvent aussi leur compte, car nous avons le même héritage moral d'erreurs et d'idéaux.





Pascale Montreuil, Bénédicte Décary et Caroline Lavigne



Aujourd'hui, la bonne mère de famille québécoise est sortie de sa cuisine et la putain a toujours les mêmes problèmes, la sainte n'existe plus comme modèle, mais on en retrouve de très larges traces dans la nouvelle mère de famille, femme moderne à qui elle a donné son héritage en lui insufflant ses idéaux de perfections impossibles à atteindre... Des idéaux qui bien sûr, ont changé, mais malheureusement le désir de les atteindre coûte que coûte pour se donner bonne conscience reste le même!

Un texte poétique moderne et actuel qui fait un grand écho chez le public et qui apporte des réflexions pertinentes d'actualité autant sur le passé, le chemin parcouru depuis et ce qui nous a menés au présent...

Courez-y!!!





Une pièce de DENISE BOUCHER
Mise en scène SOPHIE CLÉMENT
Assistante à la mise en scène Alexandra Sutto
Avec Bénédicte Décary, Caroline Lavigne, Pascale Montreuil

Supplémentaires :
6 octobre, 20h

16 octobre, 19h30 - COMPLET
17 octobre, 19h30 – COMPLET
20 octobre, 20h
23 octobre, 19h30 - COMPLET
24 octobre, 19h30 - COMPLET
27 octobre, 20h - COMPLET
30 octobre, 19h30
31 octobre, 19h30
1er novembre, 20h 
2 novembre, 20h - COMPLET
3 novembre, 16h - COMPLET
3 novembre, 20h – NOUVELLE DATE
6 novembre, 19h30 - NOUVELLE DATE
7 novembre, 19h30 - NOUVELLE DATE
8 novembre, 20h - NOUVELLE DATE
9 novembre, 20h - COMPLET
10 novembre, 16h