mercredi 30 mai 2018

FTA - Non Finito - Guérison!



Crédits photos: Jonathan Lorange
Texte original d'Esther Hardy


Dans le cadre du FTA, Système Kangourou présente Non Finito au Théâtre Aux Écuries jusqu’au 2 juin. Non finito  pousse à l’extrême l’art constructif d’utiliser ses désirs inachevés et les blessures qui en découlent pour aider d’autres personnes, tout en bouclant la boucle avec ses propres démons.


Anne-Marie Guilmaine, créatrice du projet, nous surprend avec ce sujet très inusité pour la scène. Traité comme du théâtre documentaire, l’interprète Claudine Robillard qui sera aussi la narratrice de la pièce, débute par des projections d’images de souvenirs où elle relate de multiples œuvres inachevées et leurs espoirs de réussite. Autant d’avortements où poussée par ses désirs, elle entame sans jamais terminer ses rêve. Voyant alors sa vie comme une longue suite de défaites où jamais elle n'arrive à atteindre l'objet de ses désirs…


 Claudine Robillard



Durant l'évocation de ces innombrables défaites, elle prend le temps de bien nous raconter d’où elle vient, avant de faire le bilan de ses capacités avec une grande humilité et une grande humanité…

Blessée par ces innombrables avortements qui au départ lui tenaient profondément à cœur, cette comédienne entrepreneuse a choisi la résilience. Puis, elle a trouvé une façon de sublimer ses défaites en s’enrichissant des partages d’expériences similaires avec d’autres personnes...des gens comme elle, comme nous tous, qui ont des rêves dans des domaines variés. Chacun nourrit d'espoir jusqu’au déploiement de ses rêves ou dans l’attente d’un coup de pouce de la vie, espère sans jamais trouver le moyen d'atteindre ses objectifs…



 Abolfazl Habibi, Niloufar Khalooesmaeili et Claudine Robillard




« On vit toujours dans le non fini, sinon c’est la mort! » 


Le rythme de ce spectacle est étonnant… Habitué aux mises en scène serrées, ici on est complètement dans une autre dimension. Le poids de chaque mot faisant une grande résonance, on prend bien le temps de les prononcer avec lenteur, avec des silences parfois lourds de sens, mais qui sont toujours motivés. Pour accepter totalement le processus en cours, on laisse le sens de chaque parole provoquer un écho chez le public, car le but recherché dans cette résonance est l’ultime processus sacré de l’acceptation.

Par l’accumulation de ces frustrations, Non finito incite une prise de conscience et un questionnement sain de ce qui est nécessaire pour arriver au bout d’un projet… Du courage? Un désir puissant? L’inspiration? Une intention de béton?...Ou simplement une grande capacité d’adaptation aux écueils sur la route…



 Claudine Robillard


Dans ce spectacle très intrusif, on comprend la vision de l’auteur Anne-Marie Guilmaine face à la résilience et on découvre sa passion pour la complexité de l’être humain dans un quotidien qui n’est pas nécessairement jonché de fleurs et de délices; mais où avec un peu de volonté, on peut arriver à l’adoucir par le partage du fardeau…



Anne Marie Guilmaine et  Claudine Robillard
Crédits: Alexandre Perron
  

Étonnement, en tant que public, on se surprend à désirer aider les protagonistes à se dépasser pour qu’enfin ils obtiennent l’objet de leur désir. Car, on partage tous cette soif passionnée d’atteindre nos rêves…et tout paraît tellement plus simple quand on est à l’extérieur…



Crédits

Un spectacle de Système Kangourou

Idéation et direction artistique Anne-Marie Guilmaine + Claudine Robillard

Interprétation Evangelos Desborough + Abolfazl Habibi + Niloufar Khalooesmaeili + Jonathan Morier + Claudine Robillard + Richard Touchette

Texte Collectif

Mise en scène Anne-Marie Guilmaine

Accompagnement dramaturgique Mélanie Dumont

Scénographie Julie Vallée-Léger

Éclairages Marie-Aube St-Amant-Duplessis

Conception sonore Thomas Sinou

Création avec le soutien de Théâtre Aux Écuries + Maison de la culture Côte-des-Neiges + Maison de la culture Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension + Maison de la culture Frontenac + Centre Turbine Création au Théâtre Aux Écuries, Montréal, le 18 avril 2017

vendredi 25 mai 2018

FTA - Kings of War - Une épopée colossale!




 Texte original d'Esther Hardy


Dans le cadre du Festival Trans Amérique, les productions Toneelgroep Amsterdam présente la trilogie shakespearienne Kings of War du metteur en scène belge Ivo van Hove. Ce grandiose marathon théâtral de quatre heures trente est la réunion de trois célèbres pièces du plus grand auteur anglais de tous les temps, William Shakespeare présenté au Théâtre Denise Pelletier jusqu’au 27 mai. Lors de sa précédente visite au FTA en 2010, Ivo van Hove s’était également donné le même type de défi avec d’autres œuvres shakespeariennes dans Tragédies romaines et comme à cette époque, il a réussi à nous impressionner. 

Trois grandes  pièces Henry V, Henry Vl et Richard lll  relatent la succession des rois d’Angleterre sur le trône, débutant par leur couronnement, les grandes guerres anglaises, les rois qui engendrent d’autres rois, combattent pour le trône, se font la guerre entre clan, jalousie et traîtrise… tout cela sur un fond adapté, que je situerais dans les années cinquante avec une touche de technologie actuelle! 

 Ivo van Hove


Mettre en scène trois pièces en une seule reste un énorme défi, cela demande de réduire un dix heures de textes en quatre heures. Ivo van Hove choisit des codes clairs pour bien situer le public et éviter la redondance tout en maintenant l’attention et la compréhension. Une œuvre colossale!!

Kings of War est présentée dans la langue des comédiens, le néerlandais, avec sous-titres français et anglais. Notre regard alterne entre leur visage, l’action sur scène, leurs expressions et le tableau des traductions… une danse à laquelle on s’accoutume aisément en visitant le FTA, la conséquence d’un désir légitime de rendre accessibles les œuvres d’artistes étrangers. Et pour nous, c’est un privilège exceptionnel de goûter au théâtre international dans sa propre ville. Le FTA nous permet de découvrir les arts et particulièrement un théâtre différent, en fait, connaître comment on aborde l'art ailleurs… On explore l’expression culturelle d’un peuple, ses codes, sa façon de créer et sa vision. Question de voir au-delà de nos propres codes et de briser nos limites…



Kings of War me surprend par l’aspect relativement classique de son style… Les acteurs semblent tous assez âgés et même s’ils ne le sont pas, ils en ont quand même le port… donc, la facture de tout le spectacle a quelque chose d’extrêmement classique et conventionnel dans son aspect visuel. Les costumes et le décor sont sobres laissant toute la place au jeu des comédiens. On sent par ailleurs la puissance du travail de ceux-ci, la rigueur dans leur jeu et la force de leur complicité pour l'oeuvre commune. 

Ils intègrent bien la technologie, alternant entre le jeu sur scène et sur grand écran, de projection de l’histoire qui se poursuit derrière le rideau, comme si les coulisses étaient la suite du château et que les acteurs continuent à y vivre en sortant de scène. La caméra les suit et on peut voir la suite par l’entremise de films préenregistrés ou en direct… Ainsi, un acteur donne certaines de ses répliques à l’écran qui se synchronise avec son entrée sur scène où il continue la conversation qu’il a avec un autre personnage.



De plus, cette technologie permet d’accorder un répit aux quinze interprètes qui se succèdent en sous-groupe sur scène pendant les quatre heures de représentation.

D'entrée de jeu, Henry V, une pièce que je connais pour l’avoir déjà jouée.  Il m’apparaît évident qu’on a dû couper énormément pour pouvoir faire entrer un texte de plus de trois heures en 1h15-30. Et quelle partie couper?...d’une part pour ne pas affecter la compréhension de l’histoire, d’autres parts pour garder l’essentiel des meilleurs moments?… Un dilemme quasi impossible à résoudre, car tout est bon!!



Naturellement, j’ai retrouvé mes meilleures scènes, mais pas toutes… Les priorités d'adaptation de Peter Van Kraaij et de Bart Van den Eynde se concentrent dans le flot de l’histoire psychologique des rois, leur évolution, l’édification de leur royauté et les complots de tous les protagonistes pour arriver à leur fin!  Il fallait faire des choix!

 Par exemple, dans Henry V le moment clef de l’histoire se situe lorsque le roi fait un discours exceptionnel à ses troupes pour les encourager avant le grand combat final.  Toute cette scène effervescente est sonore, sans appui visuel…les acteurs étant tous en coulisses.  Donc, nous n’avons pas pu voir les réactions des combattants et le pouvoir du roi qui ravive le feu de ses troupes si important dans l‘histoire…  Ils avaient assez de comédiens pour nous la jouer et nous faire goûter au puissant charisme du roi…  L'équipe du metteur en scène, des dramaturges et adaptateur avait sûrement une bonne raison… néanmoins, cela prouve que le feu au combat n’était pas une priorité dans leur regard, il se sont concentrés sur tous les aspects psychologiques comme mentionnés précédemment, ce qui nous offre un théâtre plus cérébral.



Un spectacle à voir pour découvrir tous ses aspects différents, s'enrichir d'une vision particulière et connaître un grand metteur en scène… Jusqu’au 27 mai au théâtre Denise Pelletier.
Et pour voir l’agenda complet du FTA cliquer ICI!





Un spectacle du Toneelgroep Amsterdam
Texte Shakespeare
Mise en scène Ivo van Hove
Interprétation Hélène Devos + Jip van den Dool + Fred Goessens + Janni Goslinga + Aus Greidanus jr. + Marieke Heebink + Robert de Hoog + Hans Kesting + Ramsey Nasr + Chris Nietvelt + Harm Duco Schut + Bart Slegers + Eelco Smits + Leon Voorberg
Traduction Rob Klinkenberg
Adaptation et dramaturgie Peter Van Kraaij
Adaptation Bart Van den Eynde
Scénographie et lumières Jan Versweyveld
Composition musicale Eric Sleichim
Contreténor Steve Dugardin
Musiciens BL!NDMAN [brass] : Max Van den Brand + Charlotte van Passen + Daniel Quiles Cascant + Daniel Ruibal Ortigueira
Costumes An D’Huys
Vidéo Tal Yarden

Assistance à la mise en scène Nina de la Parra + Olivier Diepenhorst
Assistance à la dramaturgie Thomas Lamers
Assistance à la scénographie Bart Van Merode + Pascal Leboucq
Assistance à la vidéo Rodrik Biersteker
Assistance aux lumières Trent Suidgeest
Assistance à la conception sonore Finn Kruyning
Conseil au casting Hans Kemna
Direction technique et de production Wolf-Götz Schwörer

Co-commissaires Barbican (Londres) + Chaillot – Théâtre national de la Danse (Paris) + Wiener Festwochen (Vienne)
Coproduction BL!INDMAN (Bruxelles) + Holland Festival (Amsterdam) + Muziektheater Transparant (Anvers)
Avec le soutien de Rabobank Amsterdam
Producteurs privés Harry + Marijke van den Bergh
Présentation en collaboration avec le Théâtre Denise-Pelletier

Rédaction Diane Jean
Traduction Neil Kroetsch

Création au Wiener Festwochen, Vienne, le 5 juin 2015

mardi 22 mai 2018

Pianoman expérience – un diamant brut!

 



Photos crédits: Gabriel Talbot

Texte original d'Esther Hardy

L’intime 5e salle de la PDA s’est transformée en un gros « party » de vieux copains sous la musique et le talent de Christian-Marc Gendron, de sa compagne, Manon Séguin et de leurs musiciens vendredi dernier. Une soirée musicale avec les souvenirs de nombreux  musiciens à succès des 75 dernières années, appelés « Piano man » dans la profession! J’ai connu Christian-Marc Gendron dans un lancement de saison l’an dernier. Fascinée par son incroyable capacité à recréer les tubes des années ’80 - ’90 avec un enthousiasme, un dynamisme et une exactitude exceptionnelle, je voulais absolument le revoir en spectacle pour mieux savourer son talent et confirmer mes impressions. 







Ce gars-là est un trésor trop ignoré du public!!  Ses prestations dans tous les styles de musique sont aberrantes! Voyageant du jazz au rock, en passant par le pop, de Franck Sinatra à Billy Joël, on ne se lasse pas de l’écouter, tant ses qualités d’interprètes nous enflamment. On tape du pied, on se dandine sur nos sièges et finalement, n’y tenant plus, on se lève et on danse… du moins, moi et le trois quart de la salle! Que ce soit sur son piano à queue, son piano électronique ou avec son clavier, le dynamisme et la qualité est la même! Sa capacité à recréer une ambiance est foudroyante! Il est vraiment talentueux, en un instant on se retrouve dans l’univers de l’artiste, au cœur de l’époque et des émotions de la chanson à succès qu’on a tant aimée!




Manon Séguin



Et il adore ça! Talentueux musicien d’expérience, il a accompagné de nombreux artistes sur scène, tel que : France D’Amour, Stéphane Rousseau, Roch Voisine, Sylvain Cossette, Bruno Pelletier, Nanette Workman, Andrée Watters, Lucky Uke, Dany Bédar, plusieurs autres… et Mario Pelchat avec lequel il travaille toujours. Pendant plusieurs années il a été le « pianoman » de nombreuses croisières, car il adore jouer de son instrument et encore plus devant public. Son plaisir est plus que communicatif, il est sincèrement rafraîchissant!



Ayant aussi participé à une quarantaine d’albums pour des artistes variés, son talent est très apprécié par ses pairs! Également reconnu pour sa plume d’auteur-compositeur, Christian Marc a écrit pour Mario Pelchat, Tocadéo, Marie-Chantal Toupin, Marc-André Fortin, Cindy Daniel, Marie-Pierre Perreault, et plusieurs autres.






Débutant par un medley de Ray Charles, il a poursuivi avec un nouveau medley de Jerry Lee Lewis 
avec des titres comme « Jambalaya », et ce n’était que le début! La suite nous a affirmés dans notre vision, entre « Ain’t That A Shame » et « Le Petit Roi », on a aussi apprécié des mélodies telles que « Je voudrais voir New York » et « Je ne suis qu'une chanson ». Il nous a aussi fait plaisir en se promenant dans la salle pour répondre aux demandes spéciales du public et en les exécutant avec brio. Puis, nous nous sommes bercés sur « Fly Me to the Moon », « What a Wonderful World », « Hey Jude », « Hallelluia » et plus. 




Ensuite, il nous a présenté tous ses collaborateurs musiciens, aussi talentueux chanteurs qui se sont lancés à tour de rôle, pour nous interpréter des chansons telles que « L’escalier », « Golden Slumbers », etc.  Puis, il est reparti et naturellement, nous avons eu droit à nos favoris ; les plus grands succès d’Elton John : « Crocodile rock », « Benny and The Jet », « Your song », etc. Et la soirée ne pouvait se terminer sans les succès de Billy Joël : « Honesty », « Just The Way You Are », « Uptown Girl », etc…

Voilà ce qu'a été notre soirée, néanmoins, il est si versatile qu’il s’adapte à l’âge et aux désirs de son public. Donc, à vous de découvrir ce qu’il vous réserve…



Vous me trouvez enflammée?! En effet et avec raison!  Une vision juste de cet artiste d'après ceux qui étaient présents! Rayonnant, Christian adore son public!!  Et la bonne nouvelle est que même s’il a débuté son spectacle pour le plaisir de jouer la musique des « pianoman» en 2017, la réponse du public a été si intense qu’il poursuit et prévoit des représentations jusqu’en 2019.
Pour plus d'informations: Son site.



Pour ne pas manquer pas sa venue dans votre ville, voici les dates des spectacle à venir :

6 juillet – Piano Man Expérience au Monte-Carlo, Charlemagne
7 juillet – Piano Man Expérience à l’Auberge La Fascine, Isle-aux-Coudres

12 août – En duo avec Manon Séguin au Pic-Nic du Village, Ste-Thérèse
22 août – Piano Man Expérience au Théâtre le Petit Champlain, Québec
23 août – Piano Man Expérience au Théâtre le Petit Champlain, Québec
24 août – Piano Man Expérience au Théâtre le Petit Champlain, Québec
25 août – Piano Man Expérience au Théâtre le Petit Champlain, Québec
29 août – Piano Man Expérience (supplémentaire) au Théâtre le Petit Champlain, Québec
30 août – Piano Man Expérience (supplémentaire) au Théâtre le Petit Champlain, Québec
31 août – Piano Man Expérience (supplémentaire) au Théâtre le Petit Champlain, Québec

1 septembre – Piano Man Expérience (supplémentaire) au Théâtre le Petit Champlain, Québec
14 septembre – Piano Man Expérience (supplémentaire) à la Maison des Arts, Drummondville
22 septembre – Piano Man Expérience (supplémentaire) au Théâtre Desjardins, LaSalle
29 septembre – Piano Man Expérience à la salle Promutuel, Montmagny

13 octobre – Piano Man Expérience, Thetford Mines
26 octobre – Piano Man Expérience à la Salle Rolland-Brunelle, Joliette

15 novembre – Piano Man Expérience au Centre des Arts Juliette-Lassonde, St-Hyacinthe

14 décembre – Piano Man Expérience (supplémentaire) au Club Dix30, Brossard
15 décembre – Piano Man Expérience (supplémentaire) au Club Dix30, Brossard

SPECTACLES 2019

18 janvier – Piano Man Expérience à l’espace Muni-Spec, Mont-Laurier
25 janvier – Piano Man Expérience (supplémentaire) au Théâtre du Cégep, Trois-Rivières

1 février – Piano Man Expérience, St-Georges-de-Beauce
2 février – Piano Man Expérience, Ste-Marie-de-Beauce
16 février – Piano Man Expérience (supplémentaire) au Cabaret BMO, Ste-Thérèse
23 février – Piano Man Expérience au Vieux Théâtre, La Baie

1er mars – Piano Man Expérience au Cabaret-Théâtre du Vieux-Saint-Jean à Saint-Jean-sur-Richelieu (Qc)
16 mars – Piano Man Expérience (supplémentaire) au Carré 150, Victoriaville



1 juin – Piano Man Expérience au Théâtre Gilles-Vigneault, St-Jérôme

dimanche 20 mai 2018

Les Francos - une 30e édition qui va faire veiller tard!!!



Texte original d'Esther Hardy


Déjà 30 ans!! Les Francofolies de Montréal se porte comme un charme et la nouvelle édition risque d'enrichir nos souvenirs de plaisir et de ravissements supplémentaires.  Cette 30e édition ralliera  d'autant plus les francophiles de tout acabit du 8 au 17 juin dans le quartier des spectacles!!

On attends avec impatience le dévoilement prochain de la programmation complète sur les scènes extérieures!! Dans l'attente, quelques annonces officielles de spectacles sur lesquels on se promet assurément  de danser et de se bercer à la soirée de clôture, nous sont dévoilés:

Sur les grandes scènes extérieures, nous aurons droit à...


Yann Perreau



Jacques Higelin


Yann Perreau nous présentera Tombé du ciel, un salut au grand Jacques Higelin sur la Scène Bell dans la soirée du 17 juin.  Jacques Higelin, un auteur-compositeur-interprète et comédien français décédé en avril dernier, père d'Arthur H qu'on connait bien de ce côté de l'Atlantique, a fait une grande carrière de chanteur très original avec de multiples disques d'or dont ses succès: Pars, Champagne et Tombé du ciel.


Toujours dans la soirée de clôture du 17 juin, un spectacle très attendu sera présenté sur la Grande scène La musique de Stone: Hommage à Plamondon, qui présentera uniquement des chansons de Luc Plamondon, de son album du même nom, réorchestré par Jean-Phi Goncalves avec de nouveaux arrangements pour une touche plus actuelle des oeuvres incontournables de l'auteur prolifique québécois. Et pour ce spectacle, ce sont une brochette exclusives de chanteuses que nous pourrons voir et entendre : Ariane Moffatt — Betty Bonifassi Beyries — Catherine Major -- Gabrielle Shonk — Klô Pelgag -- La Bronze — Marie-Pierre Arthur -- Martha Wainwright — Safia Nolin -- et Valérie Carpentier. Rien de moins! Les chansons de l'Album Stone: hommage à Plamondon sont tirés de la trame sonore du spectacle du Cirque du Soleil présenté l'été dernier.


Et nous avons de multiples choix dans la programmation en salle,  riche en style et en découvertes!



Hubert Lenoir
Crédits photos: Frédéric Ménard



L'excentrique, Hubert Lenoir qu'on voit partout et qui fait le gros "buzz" sur tous les réseaux avec son premier album Darlène, viendra nous présenter ses chansons le 12 juin au Club Soda. De même, Angèle qui fait aussi sensation en Europe avec ses six millions de vue de son clip La loi de Murphy (voir icisera sur la même scène...  Une soirée qui fera date!!!


Angèle
Crédits photos: Charlotte Abramow





Un autre spectacle porté par des femmes dans une création et mise en scène d'Ines Talbi, La Renarde, sur les traces de Pauline Julien avec Erika Angell, Émilie Bibeau, Isabelle Blais, Fanny Bloom, Sophie Cadieux, France Castel, Frannie Holder, Louise Latraverse, Amélie Mandeville, Klô Pelgag, Queen Ka, Ines Talbi et invités sur la scène du Théâtre Maisonneuve de la PDA le 8 juin.   Pauline Julien, cette renarde de femme à la fois forte et fragile, passionnée et engagée a été un modèle pour beaucoup.  Puisqu'elle nous a quitté il y a plus de 20 ans, on désire ici souligner son apport à la culture québécoise. Donc un spectacle en textes et en chansons interprétés par des femmes de toutes générations et styles.  Une autre soirée qui laissera des souvenirs indélébiles...




Roch Voisine



Dans les soirées très attendues,  Roch Voisine a concocté un spectacle tout spécialement pour le 30e des Francos! Quand un chanteur qui a vendu des millions d'album dans le monde s'installe dans une salle aussi intimiste que la 5e salle avec deux musiciens, on appelle ça un événement! L'acadien d'origine revisitera l'immense répertoire de ses grands succès les 8-9-10 et 11 juin à la 5e salle de la PDA.



Mara Tremblay



Mara Tremblay sera sur la scène de L'Astral le 15 juin avec en première partie le groupe Joli-Bois que nous avons découvert en février dernier et pour lequel nous avons immédiatement craqué.  Voici le lien pour entendre l'enthousiaste chronique d'une entrevue de Sonia Cordeau membre du duo Joli-Bois avec Raphaëlle Lalande: Chronique du 27 février.



Joli-Bois




Voici quelques sélections parmi l'abondance présentée en salle avec plusieurs rendez-vous incontournables :


  • La renarde, sur les traces de Pauline Julien - 8 juin - PDA
  • Une heure avec Roch Voisine - 9-10-11 juin - 5e salle PDA
  • Dubois en liberté: Claude Dubois - 9 juin - PDA
  • Marc Dupré - 9 juin - Centre Bell
  • Catherine Ringer - 12 uin - PDA
  • Hubert Lenoir et Angèle - 12 juin - Club Soda
  • Sur la lune, souvenir de Claude Léveillé - 13 juin - 5e salle PDA
  • Roxane Bruneau - 13 juin - Club Soda
  • Grand Corps Malade - 14 juin - PDA
  • Annie Villeneuve - 5e salle - PDA
  • Événement André Mathieu - 14 juin - Maison symphonique
  • Émile Bilodeau - 15 juin - Club Soda
  • Mara Tremblay avec Joli-Bois en 1er - 15 juin - L'Astral Maison des festivals
  • Pierre Lapointe: la science du coeur - 15-16 juin - PDA
  • Brel Symphonique - 15 et 16 juin - Maison Symphonique
  • Florent Volant - 16 juin -  5e salle PDA
  • Fred Fortin solo - 16 juin - L'astral Maison des Festivals


Pour la programmation officielle extérieure, tous les détails seront dévoilés le 23 mai....suivre ce lien:
Bonnes Francos!!


mercredi 16 mai 2018

Rideau vert : Trahison – Le flegme anglais à son meilleur



Julie Le Breton, François Létourneau et Steve Laplante


Crédits photos: David Ospina
Texte original d'Esther Hardy

La pièce Trahison, un triangle amoureux sous l'égide du flegme anglais, est présentée au Rideau Vert. Cette pièce de l'anglais Harold Pinter interprétée par Julie Le Breton, François Létourneau et Steve Laplante dans une mise en scène de Frédéric Blanchette, se poursuit jusqu’au 9 juin 2018.


Lorsque le rideau se lève, les murs sont nus, la scène est sans décor à part quelques meubles dans une maison qui laisse l’impression d’un logis sans âme… Au départ, ça semble une énigme, puis à mesure des avancées de l’action, on comprend qu’il symbolise le dépouillement dans la vie de chacun des trois protagonistes.



Julie Le Breton et François Létourneau


D’entrée de jeu, la première scène nous donne le dénouement de l’histoire : un divorce. Et la pièce nous raconte ce qui est survenu pour en arriver là… Au fond de la scène, des projections nous indiquent la datation, les étapes de l’histoire et les changements de lieu… On fait donc un grand retour dans le temps.



Emma (Julie Le Breton) croise son ancien amant Jerry (François Létourneau) dans une soirée professionnelle et non moins détendue, d’un vernissage dans sa galerie d’art. Elle en profite pour lui parler qu’elle est en plein divorce avec Robert (Steeve Laplante), son mari et qu’elle lui a tout avoué de leur ancienne relation. On comprend que les deux hommes sont meilleurs amis depuis leurs études, qu’ils se voient régulièrement pour faire du sport ou casser la croûte et que chacun d’eux a vécu de grandes blessures au fil des années, sans jamais en parler ou montrer ses sentiments à l’autre…



Steve Laplante et François Létourneau 


Au fur et à mesure du dénouement de l’histoire, on voit des murs apparaître, le décor se revêtir et s’enrichir de quelques meubles et accessoires. On comprend alors, à quel point la relation entre Emma et Jerry a créé un vide en eux et tout autant dans leur relation mutuelle avec Robert. Bravo à Pierre-Étienne Locas, créateur de la scénographie, pour ce support admirablement imagé complémentaire à l’histoire.



Que faire quand deux hommes qui ont une grande amitié et une admiration réciproque sont amoureux de la même femme? Qu’est-ce qui pèsera le plus lourd dans la balance : le maintien et l’importance de leur amitié, leur relation avec elle, un confort amoureux illusoire…? C’est le départ du triangle amoureux classique des grandes épopées. Et ce qui nous interpelle dans Trahison, est cette incapacité des protagonistes à discuter! Les non-dits sont omniprésents dans chacune des relations intimes que le poids des années rend encore plus gigantesques.



François Létourneau, Steve Laplante et Julie Le Breton 


Dans ce chassé-croisé, chacun assume ses émotions et ses souffrances que les décisions de l’autre provoquent, et ce, sans cris, sans colère, sans condamnation et sans chercher à le faire souffrir en retour! C’est très particulier… et très anglais!




Harold Pinter

Crédits photos: PA




L’auteur londonien, Harold Pinter a écrit la pièce Betrayal (Trahison) en 1978 pour le Royal National theatre de Londres. Prix Nobel de littérature en 2005, Pinter se serait inspiré de sa propre relation extraconjugale avec une animatrice télé, tandis qu’il était déjà marié, qu’il s’est divorcé et ensuite remarié avec une troisième femme… Comme on le sait, dans les années 60 les divorces étaient peu communs et faisaient bien souvent scandale sur la place publique, dès qu’ils touchaient des personnalités connues.



Le metteur en scène Frédéric Blanchette nous présente une pièce bien campée dans cette époque avec le dénouement de la dramatique et de ses énigmes en filigranes de relations conviviales entre les interprètes. Malgré qu’il ait bien réussi à nous faire ressortir les non-dits et les incapacités à communiquer, nous nous questionnons: aurait-il pu  nous faire sentir avec plus d'évidence les répercutions de ce grand enfermement issu du mal à l'aise et de la castration interne de la dramatique? La subtilité des émotions liée au flegme anglais et le style des textes de Pinter appellent cette fine nuance indispensable.


  
Steve Laplante et Julie Le Breton




Un peu plus tôt dans la saison et sur cette scène, nous avons vu Julie Le Breton dans son excellente interprétation de la célèbre infirmière en chef Mildred Ratched dans Vol au-dessus d’un nid de coucou, ainsi que dans plusieurs autres spectacles qui ont fait l’objet de chroniques : 8 de Mani c’est quoi, FTA — Nelly Arcand – La fureur de ce que je pense, Le cœur d'enfant est roi dans « Poésie, sandwichs et autre soir qui penchent...»Comme toujours, son interprétation de ce personnage clef est juste et confirme son importance dans le triangle amoureux.



François Létourneau




Steve Laplante



François Létourneau avec ses proverbiaux airs naïfs et sans malices, nous a touchés par un jeu juste où il arrive à nous démontrer une vie intérieure riche dans son personnage de Jerry. Et Steve Laplante, dans un Robert vraiment flegmatique où tout reste bien caché, les apparences de sobriété étant la priorité, on y croit vraiment…


Cette pièce très différente de ce que nous avons l’habitude de voir dans le théâtre contemporain comme triangle amoureux vaut le détour!



lundi 14 mai 2018

Les chaises au TNM - Un MUST!!!


Gilles Renaud et Monique Miller


Crédit photo: Yves Renaud
Texte original d'Esther Hardy 

« Moi qui jusqu’à aujourd’hui, pensais avoir saisi le sens de cette célèbre pièce d'Eugène Ionesco!! »  Voilà ce que je me suis dit, en assistant à la puissante interprétation de Gilles Renaud et de Monique Miller, les époustouflants protagonistes dans les rôles du Vieux et de la Vieille de la pièce Les chaises, présentée jusqu'au 2 juin, au Théâtre du Nouveau Monde, mise en scène par Frédéric Dubois dans une coproduction du Théâtre du Nouveau Monde et du Théâtre des Fonds de Tiroirs.



Frédéric Dubois
Crédit photo: Stéphane Bourgeois



Vraiment! Frédéric Dubois avait des comédiens de choix pour interpréter cette farce tragique qui relate un discours intérieur d’un vieux couple âgé, un genre de rêverie du passé amalgamée à une fabulation du présent.  Néanmoins, c'est bien un rare metteur en scène qui arrive à faire émerger une compréhension intelligente et limpide de ce texte. Dès les premières répliques, sa mise en scène toute en douceur et en finesse nous présente un couple de petits vieux terriblement attachants.


Chapeau! Défi plus que réussi! Son désir de monter  Les chaises  depuis longtemps confirme qu’il avait raison. Déjà prometteur en début de carrière, le travail de Frédéric Dubois des trente dernières années n’a fait que se bonifier tandis qu’il développait une expertise et un style tout en finesse. L’intelligence, la subtilité et le raffinement de son travail sont dignes de mention !!


 Gilles Renaud et Monique Miller


Dès l'ouverture du rideau, Gilles Renaud et Monique Mille s'avancent lentement vers le public en traînant leur chaise.  Dans une ambiance intimiste, ils ouvrent leur porte sur le quotidien  de deux personnes âgées qui sont tout, sauf banales... En apparence, on pourrait croire qu’ils sont comme tous les autres couples de petits vieux.  Mais leur dynamisme, leur complicité, leur répartie et leur tendresse nous surprennent et nous accrochent dès le départ. On a le regard rivé sur eux, absorbé par leur discours décousu et combien captivant! 


J’avoue avoir vu cette pièce à de nombreuses reprises, mais jamais avec  ce niveau de qualité.  Je suis totalement absorbée par le jeu bien campé dans une mise en scène habilement définie et harmonieuse à la fois.  


Voilà que la mystérieuse pièce absurde « Les chaises » se révèle et prend enfin tout son sens. C'est là tout l'art du metteur et de ces comédiens exceptionnels!!



Monique Miller et Gilles Renaud


Contrairement à un théâtre plus conventionnel, la pièce Les Chaises n’est pas une histoire linéaire.  Et si on l’aborde ainsi en tentant de la comprendre, il va de soi qu’on échappe au dessein de l’auteur.  C’est un univers en soi qui ne se situe ni dans le temps, ni dans l’espace…car comme cité précédemment, il représente une forme de discours intérieur, soit l’univers de nos deux protagonistes qui se remémorent leur vie et revoient les gens qu’ils ont croisés… 


Pour arriver à bien rendre ce texte, les interprètes doivent donc être vrais et avoir des intentions claires, avec un jeu le plus simple possible, car autrement ils alourdiraient un texte décousu déjà très riche.   Il va sans dire que Monique Miller et Gilles Renaud sont plus qu’à la hauteur de ce mandat qu’ils relèvent avec brio!  Leur capacité à nous guider dans leur monde onirique de ce texte aux multiples pièges est surprenante, ils dansent dans cette rigueur de jeu exceptionnelle et outrepassent les exigences du rituel théâtral. Mon admiration pour ses deux monuments du théâtre québécois en a été grandement enrichie.  


Gilles Renaud et Monique Miller


Mentionnons aussi, les magnifiques costumes et décors. Le style sobre des costumes mi vieillots, leur conception et leur beauté sont époustouflants.  Ils se marient parfaitement à l’action, au style et à l’extension psychologique de nos personnages.  Un excellent travail!


D'abord très épurée, la scénographie nous a étonnés. Puis, nous sommes renversés par les changements minimalistes, mais combien importants.  En avançant dans l’action de la pièce, après avoir apporté une dizaine de chaises supplémentaires, les invités se succédant, on voit arriver plus d'une centaine de chaises en un seul bloc, bien enlignées et de grandeurs décroissantes pour garder l’illusion du nombre impressionnant... Impeccables et imposantes, elles forment une sculpture artistique en soit!


Les chaises est définitivement à voir, la qualité de la mise en scène toute en finesse, le talent des comédiens et de tous les concepteurs valent plus que le détour!
Un « Must »!!!!


Pour mieux connaître la pensée du metteur en scène, je vous invite à écouter ce qu’il en dit :  Les Chaises | Mise en scène Frédéric Dubois


Et le TNM vous offre des billets réduits, pour vous en procurer, suivez ce lien : https://www.tnm.qc.ca/bons-couts/


Texte EUGÈNE IONESCO

Mise en scène FRÉDÉRIC DUBOIS

Coproduction Théâtre du Nouveau Monde et Théâtre des Fonds de Tiroirs

Distribution MONIQUE MILLER, GILLES RENAUD, JASMINE DAIGNEAULT,JEAN‑FRANÇOIS GUILBAULT, ALEX-AIMÉE MARTEL, ROSALIE PAYOTTE

Durée du spectacle 1 h 20, sans entracte



samedi 5 mai 2018

Alpha & Oméga – Toute une aventure!!!

 Dominique Pétin, Christophe Payeur et Peter Batakliev



Crédits photos: Marlene Gélinas Payette

Texte original d'Esther Hardy 




Le Nouveau Théâtre Expérimental et Urbania présentent la pièce “Alpha et Oméga”, une œuvre inédite de théâtre interactif qui innove indéniablement cette forme de spectacle sur scène. De l’auteur et humoriste Christian Vanasse (Les Zapartistes), ce spectacle qui sollicite une participation active du public est mis en scène par Daniel Brière, avec la participation des comédiens : Peter Batakliev, Christophe Payeur, Dominique Pétin, Jade Mariuka Robitaille et Victor Trelles Turgeon, sous les conseils dramaturgiques d’Alexis Martin.


Dans la tradition de la science-fiction, l’histoire se situe dans un futur éloigné où un groupe de scientifiques explorent les sous-sols de la planète pour trouver LE nouvel élément salvateur, la panacée qui changera l’existence de tous les êtres humains sur terre. Cette ode futuriste, un peu déjantée et à la folie passagère, prend place sur la scène de L’Espace libre jusqu’au 19 mai.




Victor Trelles-Turgeon et Christophe Payeur 


D’abord, la série web a été diffusée sur ARTV où déjà le public avait la possibilité de s’improviser coauteur-scénariste. À de multiples étapes, il était donc appelé à voter pour l’une ou l’autre des sélections, soit le type d’intrigue, le style dans lequel elle serait jouée et plus encore.




Poussant l’aventure un peu plus loin, l’adaptation au théâtre prend forme dans la même ouverture interactive avec le public. D’abord, les spectateurs ont eu l’occasion de sélectionner la distribution en amont du spectacle. Ensuite, ils sont invités à choisir le dénouement de pratiquement toutes les scènes durant le spectacle.

Chaque représentation devient donc un objet unique, tant dans le choix que feront les spectateurs que dans les improvisations, les « bloopers » des comédiens et les réactions du public à tout ce jeu festif. Tout cela, il va sans dire, dans un esprit de convivialité et de complicité assurée avec le public.


Victor Trelles-Turgeon, Christophe Payeur, Peter Batakliev,  Dominique Pétin et Mariuka Robitaille 


Mis à part les matchs d’improvisations, j’ai rarement assisté à un spectacle avec un engagement aussi volontaire du public. Suivant chacun des choix de scénario sélectionné et donc, imposé aux comédiens, le public réagit dans l’expectative d’une nouvelle surprise. Très concerné par le dénouement, il veut découvrir comment les protagonistes improviseront le scénario choisi. On doit savoir, et je le tiens des confidences du metteur en scène, que les interprètes découvrent eux aussi les choix de scénarios au fur et à mesure qu’ils sont sélectionnés. Ils n’ont donc pas pu les préparer ou même les connaître avant la première, et ce, parce qu'on a voulu préserver la spontanéité du jeu des comédiens.


L’ambiance se situe donc à mi-chemin entre les matchs de sports, le spectacle pour enfants ou le théâtre traditionnel. On s’amuse et on rit beaucoup.



Dominique Pétin, Peter Batakliev, Victor Trelles-Turgeon et Christophe Payeur


Ce spectacle est né pour répondre aux demandes du public qui désirait s’impliquer dans la création d’une œuvre. Le rôle du metteur en scène se transforme donc, car il doit se demander comment créer un spectacle sans avoir tous les éléments en main, puisque des décisions clés sont prises par des centaines de personnes sans qu’elles se consultent et sans qu’elles ne connaissent les paramètres du théâtre…


Cette mission de mettre en scène un tel objet hétéroclite était un défi pour Daniel Brière. Il a accepté ce mandat un peu fou sachant que le résultat ne serait pas nécessairement probant. Donc, son but ne devait plus être de créer une magnifique œuvre dramatique qui se tient en soit, mais un objet artistique en devenir, et ce, en acceptant tous les aspects d’imperfection qu’il comporte.



Victor Trelles-Turgeon et Christophe Payeur



Au théâtre, le dénouement dramatique et le rythme sont prioritaires pour préserver la qualité de l'œuvre créée sur scène. Il va de soi que les interruptions imposées afin de laisser le public faire ses choix durant le spectacle, créé une forme de décrochage quasi volontaire…


Heureusement, le public semble plutôt cohérent dans ses choix et d’une représentation à l’autre, les mêmes choix de scénario reviennent. Il va de soi que le tout est extrêmement divertissant pour le public. Car une complicité implicite s’installe avec force entre le public et les comédiens qui relèvent ces multiples défis… Tout comme les matchs d’impro, on prend plaisir à découvrir l’adresse et l’imagination qu’ils déploient afin de rester crédibles.  



Peter Batakliev, Dominique Pétin, Victor Trelles-Turgeon, Mariuka Robitaille  et Christophe Payeur


Soulignons l’apport important des techniciens qui ont programmé l’ordinateur afin de créer pas loin de 190 différents fils de différents « cues » -musique, éclairage et effets - durant 1h15 de spectacle, couvrant tous les choix possibles du public et leur suite... gérée par 7 ordinateurs et un technicien qui voit à tout... même à rejoindre au téléphone les créateurs de cette jonglerie électronique lorsqu’une interférence brise la suite si bien synchronisée.  Et croyez-moi, ça arrive!!!!


Le résultat donnera un spectacle bon enfant, similaire à l’ambiance des spectacles dans les écoles… où la complicité recherchée avec le public, dynamise et ponctue ce spectacle un peu fou.


Amateurs d’improvisation, amoureux de cette dynamique public-comédiens, c’est votre heure, vous allez adorer, surtout si en prime, vous aimez la science-fiction!!!!


Une création de Daniel Brière, Alexis Martin et Christian Vanasse
Texte : Christian Vanasse
Mise en scène : Daniel Brière
Conseiller à la dramaturgie : Alexis Martin
Avec Peter Batakliev, Christophe Payeur, Dominique Pétin, Mariuka Robitaille et Victor Trelles-Turgeon
Scénographie: Jonas Véroff-Bouchard 
Costumes: Marie-Noëlle Klis 
Éclairages: Lucie Bazzo
Musique et conception sonore: Anthony Rozankovic
Direction de technique: Dominic Dubé
Direction de production: Émilie Martel
Régie: Renaud Pettigrew
Production Nouveau Théâtre Expérimental et URBANIA
Grâce à la participation du Fonds des médias du Canada et d’ICI ARTV et ICI TOU.TV
Rendez-vous sur ICI.ARTV.ca/alphaetomega pour visionner la websérie