mardi 18 décembre 2018

Drame et humour dans Consentement chez Duceppe



Texte original d'Esther Hardy
Crédits photos: Caroline Laberge


Au moment où la notion de « l’acquiescement dans les relations intimes » est de toutes les discutions, où notre société prend conscience de l’importance de réajuster sa vision de respect mutuel, la compagnie Jean Duceppe met en scène la pièce Consentement de l’anglaise Nina Raine, dans une mise en scène de Frédéric Blanchette avec les talents de Marie Bernier, Anne Élisabeth Bossé, Véronique Côté, Patrice Robitaille, David Savard, Mani Soleymanlou et Cynthia Wu-Maheux. La demande ayant été forte, les représentations étaient déjà complètes dès la première et Duceppe a ajouté des supplémentaires, la pièce sera donc présentée jusqu’au 31 janvier.


« Est-ce qu’il arrive quelque chose sur terre qui ne vient pas d’une impulsion sexuelle?
– L’impôt! » 



Sur un ton humoristique et dramatique à la fois, un couple qui vient d’avoir un enfant reçoit ses amis. Ce sont deux couples d’avocat, des gens intelligents qui ont réussi et en mènent large. Se hissant au-dessus de la masse en bien-pensant, ils échangent sur des dossiers en cours et en viennent à un cas litigieux de viol. Naturellement, leur opinion est LA bonne vision à leurs yeux. Néanmoins, les deux couples parfaits vivent éventuellement des bas inattendus et tout à coup cette notion de consentement devient plus nébuleuse. Où est le consentement dans les apparents non-dits de la femme convoitée que l’homme excité croit percevoir?



Anne-Élisabeth Bossé, Patrice Robitaille, Véronique Côté, David Savard,
Mani Soleymanlou et Cynthia Wu-Maheux 


« Si le roi Lear était une femme, les gens diraient :ah! c’est à cause de ses hormones. » 



Au moment où le couple se sépare, le conjoint veut une dernière relation sexuelle et la prend sans le consentement volontaire de son ex. La culpabilité l’envahit! De convaincu, il se retrouve coupable et devra l’assumer. Là tout le drame et la notion de conscience de ses actes se révèlent avec force. Ainsi débute la chaîne des émotions tourmentées d’accusations, de culpabilité et de regret.



David Savard et Patrice Robitaille


« Il est désolé de ce qui lui arrive, pas de ce qu’il a fait. » 



« S’excuser si ça ne fait pas mal, ce n’est pas s’excuser. » 



Patrice Robitaille nous livre un homme aussi fier et fort que faible et troublé par la suite. De même pour David Savard, la dégringolade est vertigineuse. Les deux hommes sont durement mis à l’épreuve et perdent leur superbe, un talent que ces deux comédiens ont la capacité d’exploité avec autant de force et de profondeur que ce soit le macho fini ou l’être profondément tourmenté par sa conscience.



« C’est difficile d’être sincère quand on est obligé de s’excuser. » 




Patrice Robitaille, Véronique Côté et Anne-Élisabeth Bossé



Anne-Élizabeth Bossé possède cette capacité de bien s’approprier un texte et de se le mettre en bouche avec un tel talent qu’elle semble toujours spontanée et naturelle lorsqu’elle le livre.



« On s’imagine que l’autre nous aime complètement dans tout ce que l’on est. 
– Non, ça, c’est ta mère! » 



Traité avec une bonne dose d’humour qui rend toutes les notions d’agression et d’accusation plus accessibles dans le contexte, la pièce Consentement nous touche et met le doigt avec finesse sur l'aspect litigieux pour les spectateurs du drame et le traitement si inconscient des enjeux qu’en font les hommes de loi.

 

Nina Raine - © Richard Pohle

 


Fille du poète Craig Raine, l’auteur, Nina Raine est l’une des dramaturges britanniques contemporaines des plus estimés. Dès le départ en 2006, avec sa première pièce Rabbit où elle assume aussi la mise en scène présentée Trafalgar Studios dans le West End de Londres et ensuite au festival Brits Off-Broadway de New York, elle reçoit le Charles Wintour Evening Standard Award et le Critics Circle Award for Most Promising Playwright (la pièce la plus prometteuse).



Consentement vous aidera à discerner le vrai du faux dans tout ce débat sur la notion d’acquiescement dans les relations intimes…

À voir chez Duceppe jusqu’au 31 janvier.


 Mani Soleymanlou, Cynthia Wu-Maheux   et David Savard
  



Texte : Nina Raine
Mise en scène : Frédéric Blanchette
Traduction : Fanny Britt

Interprétation : Anne-Élisabeth Bossé, Patrice Robitaille, Marie Bernier, Véronique Côté, David Savard, Mani Soleymanlou, Cynthia Wu-Maheux

Conception : Mykalle Bielinski, Normand Blais, Marie-Renée, Bourget Harvey, Julie Breton, André Rioux

Assistance mise en scène : Andrée-Anne Garneau

dimanche 16 décembre 2018

Camillien Houde, Le petit gars de Ste-Marie




Texte original d'Esther Hardy
Crédits photos: Gabrielle Desmarchais 



En coproduction avec le Nouveau Théâtre Expérimental, la pièce Camillien Houde, Le petit gars de Ste-Marie, d’Alexis Martin, est présentée en supplémentaire au Théâtre de l’Espace Libre jusqu’au 18 décembre dans une mise en scène de Daniel Brière et Geoffrey Gaquère. D’abord créé dans le cadre du 375e de la ville de Montréal, le succès de ce récit historique a incité les créateurs à multiplier le nombre de représentations prévues initialement. Pour cette production et de par son engagement dans la communauté, l’Espace Libre a invité les citoyens de l’arrondissement à se joindre à la distribution, c’est ainsi que les comédiens professionnels : Pierre Lebeau, Évelyne Rompré, Josée Deschênes, Jacques L’Heureux, Didier Lucien et Dominique Pétin côtoient sur scène vingt citoyens invités et habitants du quartier.









On s’en doute, la pièce raconte la vie de ce citoyen du quartier, Camillien Houde, en commençant par sa jeunesse jusqu’à son décès, en passant par sa carrière politique précédée de ses engagements professionnels comme banquier. À travers ses expériences personnelles, on voit naître la vocation du politicien qui désire contribuer à améliorer la qualité de vie de ses semblables. Le voyant évoluer dans ses deux mariages, on comprend l’importance clef qu’a revêtue sa deuxième femme Georgette Falardeau dans l’édification de sa carrière et ses engagements auprès de la communauté qu’elle ravive constamment de sa propre vision et de son propre engagement.







À mi-chemin entre le théâtre documentaire et le drame, cette pièce citoyenne offre une belle fresque de notre histoire montréalaise. Tantôt député provincial, maire de Montréal, tantôt débuté fédéral, Camillien Houde, Le petit gars de Ste-Marie trace avec réalisme et intérêt le parcours de vie de cet homme politique édifiant.






D’abord narrateur de sa propre vie, Pierre Lebeau se présente seul sur scène et ouvre le spectacle en se posant en interprète de Camillien Houde. Tout au long de la pièce, il nous accompagne et nous guide dans les dédales de son histoire, et ce, en alternance avec son épouse Georgette Falardeau, interprétée par Josée Deschênes.







Avec en plus un pianiste sur scène, le grand nombre de personnages provoque des mouvements dynamiques que les metteurs en scène ont exploités avec justesse pour illustrer les changements marquants de la vie de Camillien Houde. On assiste à la rencontre avec ses deux femmes, ses amours, ses blessures et sa faiblesse quant à l'alcool, ses retournements, ses premières réunions citoyennes, ses complices et amis, la naissance de son feu et l'influence de sa femme qui le pousse à s’engager dans une vie publique.




  



Par les services de chacun des interprètes qui se chargent de déplacer les éléments scéniques au gré des tableaux, la scénographie très mobile assure une versatile à la scène qui s’adapte aux multiples étapes illustrées de la vie de Camillien Houde.






Toujours aussi rayonnant, c'est un personnage parfaitement adapté à l’énergie de jeu de Pierre Lebeau qui incarne ce politicien avec puissance et conviction! Sa complicité avec Josée Deschenes en font un couple touchant, très bien assorti! Cette interprète de Georgette Falardeau nous confirme sa versatilité à incarner de nombreux personnages aux profils opposés. Elle nous rend cette épouse engagée, visionnaire, digne des féministes qui ont changé le cours de notre histoire.






Aussi talentueuse, Évelyne Rompré incarne plusieurs personnages, dont la première épouse de Camillien Houde où elle est méconnaissable, puis son bras droit, un homme où elle est tout aussi méconnaissable et qui est franchement extrêmement crédible! Surprenant!






C’est une pièce édifiante et très bien mise en scène à laquelle nous avons assisté.  Compte-tenu des embuches qu’elle aurait pu receler, les créateurs ont fait un beau moment de théâtre.  On comprend sa popularité!


Présenté à L’espace Libre jusqu’au 18 décembre 2018.




Un spectacle de quartier d'Espace Libre en coproduction avec le Nouveau Théâtre Expérimental

Texte : Alexis Martin

Mise en scène : Daniel Brière et Geoffrey Gaquère

Interprétation :
Josée Deschênes, Pierre Lebeau, Jacques L'Heureux, Didier Lucien, Dominique Pétin, Évelyne Rompré ainsi que Eugénie Capel, Lucie Charbonneau, Alice Cheval, Anne-Sophie Da Silva, Sylvain Duchesne, Catherine Gignac, Luc Gosselin, Murielle Grenier, Nathalie Julien, Darlene Lenden, Michael Lortie, Melissa Pickering-Bourdeau, Jean Poulin, Suzie Quirion, Alexandra Shaw Marisseau, Kellyanne Montreuil, Maria Tarakci, Tra-Mi Ton-Nu, Katherine Turnbull et Florence Vauzelle

Assistance à la mise en scène et régie : Catherine Comeau et Alexandra Sutto

Scénographie : Jean Bard

Éclairages : Nicolas Descôteaux

Musique originale, conception sonore et musicien sur scène : Anthony Rozankovic

Costumes : Catherine Gauthier

Conception vidéo : Pierre Laniel


jeudi 6 décembre 2018

Rétrospective hilarante au Théâtre du Rideau Vert



Texte original d'Esther Hardy
Crédits photos: François Laplante Delagrave


En ce moment tout désigné d’arôme de fin d’année, le Théâtre du Rideau Vert nous présente sa revue annuelle des événements d’actualité « 2018 Revue et corrigée » jusqu’au 5 janvier, dans une mise en scène de Natalie Lecompte, avec les fougueux talents de Benoit Paquette, Suzanne Champagne, Martin Héroux, Joëlle Lanctot et Marc St-Martin dans de multiples imitations.


Dès que les éclairages baissent, une roulade de cris enthousiastes se fait entendre dans la salle. La tenue de l’événement annuel a fidélisé un public heureux de revenir et il est dans l’expectative du plaisir anticipé. C’est d’autant plus agréable de sentir cette fébrilité surtout lorsque la qualité attendue se confirme dès le numéro d’ouverture…


Benoît Paquette


Justin Trudeau s’avance (Benoît Paquette), habillé de vert, car selon ses habitudes il aime à se marier à l’ambiance, ici le rideau vert! Pour nous présenter avec une fierté hilarante les résultats de sa promesse électorale : la légalisation du pot! Le public se bidonne déjà !


Et nous voilà partis pour une succession de scènes sur le même thème, toutes aussi drôles, ce qui aurait pu devenir redondant, mais ç’aurait été sans compter la qualité du jeu, des textes si bien écrits et des imitations hilarantes. Le public est déjà jaloux de son siège dans ce lieu où la complicité est palpable.



Martin Héroux et Suzanne Champagne


Le spectacle roule depuis à peine un quart d’heure que je suis déjà dans l’admiration d’une mise en scène bien ficelée, conçue avec intelligence dans ce feu roulant où les comédiens s’éclatent avoir un plaisir similaire au nôtre!! Et que d'énergie ils déploient!! Ils chantent, dansent et imitent tout à la fois. On se tient les côtes, heureux d’y être.


On peut dire que l'équipe du Rideau Vert a un fort sens de l’humour. Tout y passe!! On se moque même de la directrice artistique, Denise Filiatrault! Et le public en redemande… Une soirée importante où les sketches et le public se font miroir, puisque Sonia Benezra et Richard Martineau pour ne nommer qu'eux, sont présents dans la salle et se voient imiter en direct sur scène…



Nathalie Lecompte



Habituée de participer à l'événement, après plusieurs éditions en tant que script et comédienne, Nathalie Lecompte inaugure une nouvelle facette de l’événement en tant que metteur en scène…et c’est un excellent début!



 Joëlle Lanctot et Marc St-Martin



La magnifique Mary Poppins est loin d’être le seul talent de Joëlle Lanctot qui rayonne dans ses imitations. Hilarante dans ses sketches de Sophie Prégent, Gaby la maquilleuse et bien d’autres, sa voix solide est parfaite pour incarner Céline Dion! Qui aurait cru que l'interprète de la plus célèbre bonne d’enfants avait autant de talent comique à offrir.


Martin Héroux, Benoit Paquette et Marc St-Martin, des habitués de l’événement déploient leur adresse sans retenue, folie et talent plus que confirmés. Nous n'oublierons pas de sitôt un Hubert Lenoir déjanté, un Michel Blanc précieux et un Curieux Bégin très expansif, tous très bien caricaturés.


Martin Héroux, Suzanne Champagne, Marc St-Martin, Benoit Paquette et Joëlle Lanctot 



Et Suzanne Champagne qu’on aime voir en Pauline Marois, Francine Grimaldi, etc. nous confirme encore une fois son talent et ce rire si communicatif.


Ils n’ont rien à envier au By By, tout en ayant autant de plaisir, et nous que dire...encore plus!


Suzanne Champagne et Martin Héroux



Mention spéciale aux auteurs : Casandre Charbonneau-Jobin, Luc Michaud, Justine Phillie et Dominique Carré qui ont même réussi à peaufiner des sketches incluant les événements des dernières semaines. Avec des numéros efficaces et épurés qui rejoignent tous les publics. Leurs multiples clins d’œil nous taquinent et témoignent de l’actualité sans jamais tomber dans le badinage.  


Durant ce marathon de changements de costumes, de maquillages et de perruques, une pensée d’admiration particulière pour tous les assistants en coulisse, coiffeurs, maquilleurs, costumiers et habilleurs pour un travail extraordinaire de créations de personnages et de cohérence dans tout ce beau monde! Vous devez travailler comme des fous entre chaque scène pour arriver en temps.  Heureusement, les projections laissent quelques minutes supplémentaires pour vous coordonner… Du bel ouvrage!


Une soirée riche, drôle et tellement rafraîchissante!!


Mise en scène NATALIE LECOMPTE
Script-édition DANIEL LEBLANC
Textes CASSANDRE CHARBONNEAU-JOBIN, LUC MICHAUD,
JUSTINE PHILIE, DOMINIC QUARRÉ


Assistante à la mise en scène Marie-Hélène Dufort

Avec SUZANNE CHAMPAGNE, MARTIN HÉROUX, JOËLLE LANCTÔT, BENOIT PAQUETTE, MARC ST-MARTIN













lundi 19 novembre 2018

Le Bilan de Marcel Dubé au TNM


Sylvie Léonard, Mathieu Quesnel, Rébecca Vachon et Rachel Graton


Texte original d'Esther Hardy
Crédits photos: Yves Renaud 



Dans une ambiance de studio de télévision, la pièce Bilan prend place sur la scène du Théâtre du Nouveau Monde jusqu’au 9 décembre dans une mise en scène de Benoît Vermeulen avec les talents de Christine Beaulieu, Joseph Bellerose, Philippe Cousineau, Mickaël Gouin, Rachel Graton, Guy Jodoin, Sylvie Léonard, Jonathan Morier, Jean-Philippe Perras, Mathieu Quesnel, Denis Trudel et Rébecca Vachon. D’abord diffusée à l’émission Le théâtre de Radio-Canada il y a cinquante ans, l’équipe du TNM a judicieusement choisie de présenter la pièce le jour anniversaire de cette création initiale!  
 


Marcel Dubé 


Donc, le TNM qui célèbre aussi l’auteur Marcel Dubé, présente à nouveau cette pièce d'anthologie sur notre Québec des années soixante. Auteur de théâtre et du petit écran, il s’est fait le miroir de notre société des années 60-70. Auteur précurseur de théâtre au Québec où le burlesque, le vaudeville, les revues et les mélodrames occupent nos scènes, Bilan est une pièce qui témoigne de son époque en mutation, choisie parmi sa trentaine de pièces et de ses centaines d’œuvres tout médium confondu.



Rébecca Vachon, Denis Trudel, Joseph Bellerose, Guy Jodoin, Jonathan Morier,
Sylvie Léonard et Philippe Cousineau 


Dans ce drame social, on se plonge au coeur des années soixante et des dessous de la politique de fin de règne duplessiste chez une famille québécoise aisée. Le chef du clan, William Larose, homme d’action de droite s’il en est, s'impose comme le centre de l’univers de son petit monde pour lequel il décide avec rigueur de tous les détails. Dans ce Québec bourgeois où il est devenu un entrepreneur prospère en se bâtissant une belle carrière à partir de rien, William Larose a de grandes ambitions politiques et il est prêt à délier son portefeuille pour arranger les choses afin de ramener sa couvée dans ses vues.



Se coupant volontairement des rêves et aspirations de son entourage, cet homme cherche à tirer les ficelles et à coordonner des stratégies pour parvenir à ses aspirations. Sans un sourcillement sur les répercussions que ses décisions produiront, il met en péril l’équilibre de sa famille et en subira les conséquences désastreuses.


Guy Jodoin


Fougueux et très incarné, Guy Jodoin campe le personnage volontaire de William avec talent, il déborde d’énergie et nous offre un jeu vraiment exceptionnel. Un personnage très typé que ce William Larose, il nous le présente avec une vélocité et une aisance surprenante! Dans cette intrigue politico sociale relatant l’apogée d’une époque, on le sent dominer tous les interprètes sur scène.



Les choix de la mise en scène font ressortir ce personnage comme un despote entouré d’une famille qui a grandement souffert. Seul le plus vieux des fils, incarné par Mickaël Gouin, réussit à préserver sa liberté et trouve sa vengeance en choisissant de vivre sa vie à sa façon aussi délinquante puisse-t-elle être. L’épouse de William, bien interprétée par Sylvie Léonard, n’aura rien obtenu du fruit de ses désirs que l'espoir de conquérir l’homme qu’elle aime et avec lequel elle espère enfin une vie heureuse. 

 

Christine Beaulieu, Sylvie Léonard et Philippe Cousineau


Incarner par Philippe Cousineau, cet amoureux secret qui est aussi le bras droit de William, refuse de succomber aux charmes de l'épouse, par loyauté envers son patron et complice. Elle restera donc sur sa soif d’un bonheur légitime auprès d’un homme. Elle aurait pu le trouver auprès de son époux, mais celui-ci la considère uniquement lorsqu’il peut l’utiliser comme faire-valoir selon ses humeurs et au gré de ses ambitions.


Guy Jodoin et Sylvie Léonard



De plus, comme la scène principale se situe dans une soirée dansante, les jeunes personnages de Jean-Philippe Perras, Mickaël Gouin, Rachel Graton, et tout particulièrement Christine Beaulieu sont constamment sur scène et passent un long moment à danser durant les dialogues. Devoir se trémousser durant de longues scènes ne semble pas les fatiguer plus qu’ils ne le seraient dans une soirée de ce genre, ce qui confirme la justesse de la mise en scène et de l’interprétation. 



Jean-Philippe Perras, Mickaël Gouin, Christine Beaulieu et Rébecca Vachon


Malgré les revers de la domination paternelle, on sent la fougue de la jeunesse et à travers elle, on perçoit l’espoir des années soixante poindre par la juste interprétation des comédiens qui incarnent cette verdeur, cette quête de découverte d’une société plus ouverte et plus libre.




Christine Beaulieu, Jean-Philippe Perras, Rachel Graton et Rébecca Vachon




Les magnifiques costumes des années ’60 nous surprennent par leur élégance et leur design impeccable qui siéent chacun des personnages. Soulignons la beauté des coupes et la fidèle recréation de l’époque avec tout ce qu’on espère de "glamour" et de séduisant pour la jeunesse comme pour les personnages d’âge mûr. Les robes féminines et chics côtoient les habits masculins bien coupés dans cette ambiance festive de bourgeois bien nantis qui cherchent à briller!



Debout: Mathieu Quesnel,  Denis Trudel, Rébecca Vachon, Philippe Cousineau, Joseph Bellerose,  Jean-Philippe Perras et Christine Beaulieu
Assis: Rachel Graton,  Jonathan Morier, Sylvie Léonard, Guy Jodoin et Mickaël Gouin 



Une bonne pièce de théâtre, bien interprétée, avec une recréation fidèle et enlevante de l’époque.


Texte MARCEL DUBÉ
Mise en scène BENOÎT VERMEULEN

Du 13 novembre au 9 décembre 2018

mercredi 14 novembre 2018

L'Épopée du roi Marco - de Caroline Boivin - Roman fantastique



Il y a longtemps que je me suis autant passionnée pour un roman fantastique!  En fait, depuis la Tapisserie de Fionavar, je ne crois pas m’être plongée avec un si grand plaisir!  Vous savez, lorsqu’on voudrait avoir plus de temps pour dévorer son livre de chevet.  Et lorsqu’enfin on y retourne, on n’a pas à relire les vingt dernières pages pour se souvenir de l’histoire et voir monter sa ferveur. 

Pour un premier roman, cette nouvelle autrice étonne avec L'Épopée du Roi Marco, un récit fantastique de plus de trois cents pages! 

L’intrigue principale raconte les mésaventures d’une jeune fille, Sonia qui a dû assumer les responsabilités de la vie à un très jeune âge. Elle se retrouve dans les mauvais quartiers et doit inventer toutes sortes de stratagèmes pour se sortir des griffes d’un proxénète. Fougueuse et courageuse à la fois, elle vit toutes sortes de tribulations jusqu’à devenir un dragon. On suit aussi de nombreux autres personnages dans leur évolution, leur rencontre, pour ensuite découvrir le nouvel empire qu’ils bâtiront ensembles!

Publié en juillet dernier, par la maison d’édition québécoise Les Éditions TNT, la jeune autrice Caroline Boivin a eu plusieurs épreuves avant d’enfin arriver à terminer son récit.



Caroline Boivin


Passionnée de fantastique, elle réécrivait les finales de toutes ses lectures par frustrations de ne pas voir accomplir ses aspirations plus élaborées que celles choisies par l’auteur.  Alors, c’est armée de cette prolifique imagination qu’elle écrit L’épopée du Roi Marco.  Et le pire lui arriva, après l’écriture des cent premières pages, elle se fait voler son ordinateur et doit tout recommencer. Néanmoins, sa témérité l’a emmené à repenser chacun des chapitres précédemment écrits et à pousser encore plus loin pour les développer en finesse. Au final, elle considère que cet incident a considérablement  enrichi son roman et en préface, elle le souligne en remerciant les responsables de ce méfait.


La troisième de couverture, nous donne quelques indications supplémentaires sur l'histoire : « S’enfuyant de sa ville natale pour échapper à l’esclavage, Sonia rencontre une dame mystérieuse qui lui transmet son pouvoir de dragon. Découvrant ses nouvelles capacités, Sonia voyage et rencontre Elliot, le prince des Elfes en fugue. Ensemble, ils devront combattre un dragon, bâtir un nouvel empire, recruter et former des alliances. Le pouvoir et le trésor, le but ultime de tout dragon qui se respecte. »


Une des grandes qualités de ce roman fantastique est l'abondance des surprenants retournements de situation. On se demande même comment l’autrice a réussi à fignoler certaines résolutions pour sortir ses personnages de leurs mésaventures. Elle ne laisse rien au hasard et nous étonne constamment. Un roman longuement réfléchi, élaboré avec de bonnes idées pour en arriver à ce niveau de qualité imaginatif. Néanmoins, on sent qu’elle aurait pu développer davantage les derniers chapitres afin d’arriver à une finale aussi raffinée que toutes les intrigues de départ fertiles et bien exploitées. On sent sa volonté d’arriver rapidement à la fin et les chemins utilisés ont quelques raccourcis…





Dans une vision actuelle, on discerne les nouvelles règles sociales qui incluent des intrigues LGBT et la sensibilisation au racisme, aux luttes des différentes classes, etc…


Si ce n’est des nombreuses coquilles malheureusement négligées par le correcteur, je vous talonnerais pour que vous vous le procuriez. Néanmoins, les Éditions TNT sont aussi dans une période d’apprentissage. Chapeauté par un Organisme à but non lucratif qui se consacre à la réinsertion sociale, ils manquent affreusement de moyens et le volet édition est en développement.


Au moment d’écrire ces lignes, l’éditeur et l’autrice me confirment une nouvelle correction du roman… Donc, j’imagine que la réédition suivra…  À vous de décider si vous préférez attendre ou choisir l'édition actuelle, néanmoins l'histoire vaut vraiment la peine d'être découverte!

Bonne lecture!!!

lundi 12 novembre 2018

Entrevue avec notre diva - Diane Dufresne




Texte original d'Esther Hardy
Crédits photos:





C’est en feuilletant le programme du Salon du Livre que j’ai appris la publication d’un nouvel ouvrage de Diane Dufresne! En cherchant des informations sur ce livre intitulé Aujourd’hui, ensemble et pour toujours relatant sa carrière en images, j’ai découvert que non seulement des photographies inédites de ses spectacles sont révélées dans ce nouvel ouvrage publié par Les Éditions Libres Expressions, mais aussi que la diva québécoise présentera une nouvelle série de concerts version symphonique à l’automne 2019! Et pour couronner cette triade créative de notre idole, elle lance simultanément un CD de nouvelles chansons : Vivre ensemble!



Pour accentuer le plaisir, nous avons eu la chance de la rencontrer pour une courte entrevue et dans le peu de temps qui nous a été alloué, Diane Dufresne a été généreuse, révélant ouvertement ses faiblesses et ironisant sur ses soixante-quatorze ans.



Voici l’entrevue dans son intégralité :









Le livre est une magnifique rétrospective en photos de toute sa carrière. Incluant une introduction de la chanteuse, ces photos nous révèlent des aspects inédits ou plus intimes et nous racontent sa vie en image. D’une grande créativité, ces images rendent hommages à plus d'une cinquantaines d’années de celle qui nous a mille fois enchantés de sa voix.



Diane Dufresne – Aujourd’hui, hier et pour toujours
Éditions Libre Expression, 192 pages.



CONCERTS EN MODE SYMPHONIQUE

Avec l’Orchestre symphonique de Montréal, ce sera à l’automne 2019 que nous pourrons assister au concert symphonique de la diva. Diane se produira à Montréal, Ottawa et Québec lors de ces concerts événements et elle interprétera de ses grands succès ainsi que des titres de son nouvel album Vivre ensemble




Montréal – 10 et 11 septembre 2019 avec l’Orchestre symphonique de Montréal
Maison symphonique de Montréal | Billetterie : 1 888 842-9961 | Achat en ligne




PRÉVENTE : Mardi, 30 octobre à 14h | MISE EN VENTE : jeudi, 1 novembre à midi
Montréal – SUPPLÉMENTAIRE – 12 septembre 2019 avec l’Orchestre symphonique de Montréal
Maison symphonique de Montréal | Billetterie: 1 888 842-9961 | Achat en ligne




Ottawa – 4 novembre 2019 avec l’Orchestre du Centre national des Arts
Centre National des arts d’Ottawa | Billetterie : 1 888 991-2787 | Achat en ligne




MISE EN VENTE : Mardi, 30 octobre à 17h
Québec – 26 et 27 novembre 2019 avec l’Orchestre symphonique de Québec
Grand Théâtre de Québec | Billetterie : 1 877 643-8131 | Achat en ligne

samedi 10 novembre 2018

Un Bonjour là bonjour très particulier au TDP

Francis Ducharme, Gilles Renaud et Diane Lavallée



Texte original d'Esther Hardy
Crédits photos: Gunther Gamber



Le tragique côtoie étroitement le comique sur la scène du Théâtre Denise Pelletier ces jours-ci! Michel Tremblay nous fait voyager au-delà du prévisible dans son univers, nous étonnant dans des recoins de la vie quotidienne où on ne s’y attend pas. La pièce Bonjour là Bonjour mise en scène par le directeur artistique du théâtre, Claude Poissant, est présentée jusqu’au 5 décembre! 





 Annette Garant, Diane Lavallée et Francis Ducharme


Serge, interprété par Francis Ducharme, revient chez lui après un voyage de trois mois à Paris et se retrouve harcelé par chacun des membres de sa famille qui cherchent à illuminer leur vie en s’épanchant ou en quémandant sa présence à tour de rôle. Avec un père confus, trois sœurs, deux tantes et une amoureuse, il se sent interpellé!  Il est divisé entre son désir de faire sa vie et celui de leur faire plaisir ou de leur rendre service. Leurs demandes d’attention sont toutes aussi insistantes! On comprend leur volonté dès qu'on sent la stagnation du quotidien et leurs prisons personnelles que sa visite vient égayer pour un temps.



« Quand c’est arrivé, c’était tellement beau, puis effrayant en même temps! »



Geneviève Schmidt, Francis Ducharme, Diane Lavallée, Mylène MacKay et Annette Garant


D’une écriture très élaborée et extrêmement bien conçue, néanmoins ce texte présente probablement un grand défi à la première lecture. Toutefois, il révèle toute la beauté de sa structure dans une mise en scène intelligente.  En fait, cette écriture dévoile le génie de l’auteur québécois, Michel Tremblay qui a vraiment peaufiné un petit bijou! Nous avons été oubli par sa façon particulière de concevoir l’ordre des répliques en trois conversations simultanées, de façon si adroite, que le public ne perd aucun des fils des dialogues et comprend tout! Et le poids dramatique qui s’entremêle entre chacune des vies révèle toute l’étendue de l’intrigue. Cette écriture fait échos au bombardement que subit le personnage principal durant toute la pièce!  Du génie !!!!



« Si personne t’écoute, c’est parce que t'es plate! »



Francis Ducharme et Gilles Renaud



Gilles Renaud incarne le personnage d'Armand, un père de famille classique, assez conservateur, en fait, un bon vieux québécois plein de bonhomie, comme on les connaît. On le découvre ici dans un type de jeu que nous n’avons pas l’habitude de le voir travailler. Ce comédien d’expérience approfondit un personnage plutôt passif, bien incarné dans nos racines québécoises, différent de son casting habituel, souvent plus volontaire.



« Je m’en viens assez cochonne en vieillissant, ça se peut quasiment pas! »



« L’autre étape c’est l’over size! 
C’est ce que je me disais en regardant la tarte à farlouche dain yeux! »



Mireille Brullemans,  Geneviève Schmidt ,  Mylène MacKay et Francis Ducharme 





De plus, Geneviève Smith nous a beaucoup étonnés dans le rôle de la sœur plus dégourdie. Habituée à la voir dans des personnages discrets, intérieurs, dramatiques comme celui de Jessica de la série Unité 9, elle est ici à l’opposé parfait : extraverti, drôle, ricaneuse, moqueuse, un brin déjantée…Elle nous a beaucoup fait rire! Notons qu’elle démontre un talent remarquable dans cette variation de rôle!




  Mylène MacKay  et  Francis Ducharme



Une scène libre entourée de murs divisés par quatre ou cinq entrées surprend par la simplicité efficace de ce décor. Des projections sur les murs enrichissent l’ambiance au gré des scènes. D’un musée à Paris jusque dans la maison familiale, la versatilité de ce décor lui permet de se prêter à tout.



« My god, c’est vrai que tu es une tapette manquée. 
J’en ai rêvé! C’est vrai que c’est ce qui peut t’arriver de mieux. »



Un spectacle bien conçu, très bien joué, extrêmement bien écrit et qui révèle une intrigue vraiment inédite. Si vous avez envie de voir quelque chose d’à la fois familier et de très différent, c’est au Théâtre Denise Pelletier jusqu’au 5 décembre.


AVEC
Sandrine Bisson, Mireille Brullemans, Francis Ducharme, Annette Garant, Diane Lavallée, Mylène MacKay, Gilles Renaud et Geneviève Schmidt  
CONCEPTEURS - COLLABORATEURS
Assistance et régie
Alain Roy
Scénographie
Olivier Landreville
Costumes
Marc Senécal
Lumières
Alexandre Pilon-Guay
Musique originale et Conception sonore
Laurier Rajotte
Maquillages
Florence Cornet
Accessoires
Étienne René-Contant


dimanche 4 novembre 2018

Et si Astérix était Québécois...



Texte original d'Esther Hardy
Photos sur les lieux: Esther Hardy


C’est dans une ambiance festive que nous avons assisté au lancement du nouveau livre de Tristan Demers qui cette fois se penche sur un grand village gaulois : Astérix chez les Québécois. Une potion magique verte en main et de l’autre, le nouvel ouvrage de cet auteur prolifique, nous avons pu rencontrer quelques-uns de ses amis et eu la chance de discuter avec cet auteur original! Sympathique d’entendre son éditeur et complice chez Hurtubise, le taquiner avec humour dans la langue gauloise d’Assurancetourix, sur son cheminement de travail de rédaction et celui tout aussi important, de négociation, pour arriver à ce bel ouvrage.


En ouvrant le volume, je m’attendais à découvrir une histoire originale de nos mythiques personnages gaulois sur fond de décor d’érablière, Obélix se délectant de tire d’érable avec une spatule dégoulinant en main sur la première image, pimenté de clins d’œil entre les deux peuples. 




Tristan Demers





Mais c’était sans connaître le plaisir que prends Tristan Demers à plonger dans des quantités effarantes de références afin de bien approfondir un sujet, comme il l’a fait dans ses précédents ouvrages : Tintin et le Québec et Emmène-nous à la Ronde. Donc, quelle ne fut pas ma surprise en découvrant un livre trois fois plus volumineux qu’un exemplaire classique des aventures d’Astérix, avec de nombreux parallèles et des références extrêmement intéressantes entre les Québécois et nos héros gaulois, et ce, couvrant les dernières quatre à cinq décennies!


Ayant reçu l’autorisation et les encouragements des éditeurs français, ainsi que des auteurs héritiers : Jean-Pierre Ferri et Didier Conrad, Tristan Demers a pu plonger dans des recherches élaborées pour relever les similarités entre le peuple gaulois isolé dans une mer romaine et nous, les irréductibles Québécois francophones au milieu de la mer anglophone d’Amérique du Nord. Soulignant ainsi le miroir éloquent du peuple gaulois pour nous !!





Dans les amis présents, le sympathique Ghislain Taschereau





Pour mieux saisir son cheminement, voici l’entrevue prise sur le vif avec l’auteur Tristan Demers :


Esther:
Bonjour Tristan, bienvenu à Esther aux premières loges. Aujourd’hui, grand jour du lancement d’Astérix chez les Québécois. En ouvrant ce volume, je croyais retrouver une histoire et j’ai plutôt découvert un super documentaire.


Tristan:
C’est ça! En fait, c’est une histoire! Mais c’est notre histoire racontée à travers notre relation particulière avec Astérix. De par notre spécificité culturelle, nous sommes à quelque part des Gaulois en Amérique. Alors, depuis longtemps, soit près de 50 ans, même de 60 ans à la limite, depuis les tous débuts de la Révolution tranquille, nous récupérons cette idée d’analogie avec Astérix. Et j’avais envie de le raconter en images d’archives. Afin d’y arriver, il m’a fallu deux ans et demi de boulot pour trouver toutes les informations et entre autres, rencontrer quatre-vingts personnes.



Esther:
D’après ce que j’ai pu comprendre, vous avez aussi eu la collaboration de l’éditeur?

Tristan:
Ah bien oui! Il fallait travailler avec des ayants droits de l’œuvre d’Uderzo et de Goscinny qui s’assuraient de protéger leur marque et leurs personnages. Ils ont bien collaboré. Il y a eu des ajustements d’ordre cosmétique, mais sur le fond, ils ont embrassé l’idée de parler de société et à la limite, de parler un peu de politique avec Astérix! Ils ont embarqué et on a vraiment travaillé en collégialité avec eux. 


Tristan Demers



Esther:
Est-ce qu’ils nous connaissaient assez pour savoir qu’il y a vraiment une parenté?

Tristan :
Oui puisque Uderzo et Goscinny venaient souvent au Québec dans les années 60-70-80! En fait, pour ce qui est d’Uberzo, parce que Goscinny nous a quittés en ’77. Néanmoins, ils venaient souvent au Québec.  Et surtout à cette époque-là, on parlait beaucoup de notre différence. 
Ils m’ont écrit pour m’expliquer qu’ils avaient apprécié le livre et particulièrement parce qu’ils ont appris des choses. Par exemple, ils ont aimé quand j’ai mis la main sur une action qui a été faite ici il y a trente ou quarante ans, sans nécessairement les consulter et demander la permission à leur équipe à Paris. Je parle ici d'événements qui étaient restés dans les secrets québécois, dans les archives nationales.


Esther:
Des événements que seulement les Québécois connaissaient?

Tristan:
Voilà! Alors, eux aussi ont découvert des pans de notre histoire et des similitudes.



Esther:
OK donc, si je comprends bien, les Français aussi se sentent différents?

Tristan :
Les Français sont soixante-dix millions en France, ils n’ont pas le même rapport que nous avec eux-mêmes. Ils ne sont pas du tout en rapport sociétal avec ce qu’ils sont, versus leur langue etc. Donc, c’est deux visions complètement différentes. Mais à quelque part, ce n’était pas non plus l’intention des auteurs que de se dépeindre en tant que peuple! 
Nous, on y voit bien ce qui fait notre affaire en lien avec nos combats! Qui ne sont pas ceux des Allemands par exemple! Après la France, l’Allemagne est le pays où Astérix est le plus prisé selon ce que j’en sais. Et les Allemands n’ont pas les mêmes combats d’identités que nous. C’est autre chose, un autre pays, c’est une autre culture. Ils ont leurs propres raisons d’aimer Astérix et nous avons les nôtres.  



Ma potion magique et le livre de Tristan Demers





Esther :
Tout à fait! Merci beaucoup Francis Demers…

Tristan :
Tristan…

Esther :
Oups, désolée, trop de potion magique!!!



Cet ouvrage est définitivement une nourriture culturelle enrichissante et féconde de nombreuses réflexions sur notre identité…!  Il ne nous manque qu’un bon druide comme Panoramix pour concocter une potion magique afin de nous faire respecter et retrouver notre dignité! 


Bonne lecture!