lundi 2 décembre 2019

La profondeur du Fleuve de Sylvie Drapeau





Texte original d'Esther Hardy
Crédits photos Yves Renaud


La pièce Fleuve de Sylvie Drapeau est présentée au TNM jusqu'au 7 décembre 2019.  Ce premier texte de l’autrice mis en scène au théâtre, nous présente son enfance et la genèse qui a formé cette artiste de talent.


 

Même si ce n’est pas un long fleuve tranquille pour Sylvie Drapeau, celui-ci a l'impressionnante profondeur de l’océan jusqu'à en donner des vertiges.  Elle nous y expose les moments charnières qui ont changé sa vie de son enfance à son adolescence.  



 


« On ne peut faire ce travail sans retourner dans ses propres ténèbres! »

 


Née sur la côte nord, le St-Laurent et ses berges sont ses premiers terrains de jeux où avec ses frères et sœurs, elle s’invente mille aventures. Les lieux n’étant pas sans danger, ils seront à quelques grains de sable du pire évènement survenu dans sa vie, un moment clef qui chambardera le quotidien jusque-là si paisible sur les rives du Fleuve à Baie-Comeau qui bousculera l’avenir de toute sa famille.



  

 


« On a oublié comment on fait pour jouer! »


En dévorant la suite de ses récits autobiographiques: Fleuve, Ciel, Enfer, et Terre, de courts textes en petits feuillets d'une centaine de pages, on découvre ce que la pièce Fleuve représente...un collage de moments clefs, nous plongeant dans l'intimité la plus profonde de l'artiste exceptionnel qu'est Sylvie Drapeau!





« J’aurais voulu te sauver! »  

Elle s’offre à nous comme un grand livre ouvert avec l’énergie et le grand sourire candide qui la caractérisent!  Avec elle, on assiste au dénouement des drames qui ont jalonné la vie de sa petite enfance jusqu’à l'âge adulte où la résilience et la bienveillance ont tôt fait d’apporter un regard mature sur ses nombreux écueils.


 

« Là d’où tu venais, c’était mal vu de s’apprécier soi-même! »



Narratrice de sa propre vie, elle nous présente cette dramatique histoire avec le  détachement d’un cœur d’enfant qui nous la rend d’autant plus dynamique et touchante.  Sur un fond de miroir, elle accompagne les personnages qui vivent son récit tandis qu’ils incarnent les moments charnières de celle-ci!

 

« Quelle joie, quelle liberté, d’appartenir au vent! »




« Maman, papa, on est trop petit pour être des héros! »

 

 

Sur fond de mer bleutée, la metteure en scène, Angela Konrad a choisi de traiter cette autobiographie avec la légèreté des balades d’enfants. Nous avons beaucoup apprécié cette délicatesse qui évite de tomber dans le drame déchirant.  Car, en rencontrant la Meute comme Mme Drapeau se plaît à nommer ses nombreux frères et sœurs, on réalise à quel point ils ont été importants dans son cheminement et à quel point elle a pu puiser très jeune dans un bassin de fortes expériences qui ont nourri la riche intériorité de l’artiste accomplie quelle est devenue aujourd’hui. 


 

« Je t’ai brisé le cœur quand je t’ai dit que je n’irais plus à la messe! »




 


Pour incarner le personnage de La Petite, son surnom d'enfance, on a fait appel à deux jeunes comédiennes : Alice Bouchard et Marion Vigneault qui l’incarnent en alternance.  Étonnantes, elles se démarquent par leur grande capacité à assimiler et incarner une quantité de texte effarante pour ces jeunes comédiennes de 3 pommes de haut.


 

« La dernière fois que nous avons désobéi, une personne est morte! »




 


C’est Karelle Tremblay qui assume la période de révolte qu’est l’adolescence et l’affirmation de sa personnalité où son fort désir de se différencier et de s’émanciper est particulièrement exacerbé. Sa diction plutôt paresseuse sied au caractère adolescent!  Puis, la comédienne incarne les débuts de l’âge adulte où malgré son front de bœuf, elle apprendra la résilience et à maturer toutes à la fois. 

 

« Tu es mort de peur! »

 

Artiste accomplie, on découvre et comprends pourquoi cette comédienne chevronnée avait d'abord songé à devenir autrice...
Et voilà que c’est fait!

 

Fleuve est une rencontre entre la résilience et la mer…



 

 


Texte original et adaptation de Sylvie Drapeau
Mise en scène Angela Konrad
Présenté du 12 novembre au 7 décembre 2019

 

DISTRIBUTION :

ALICE BOUCHARD, SYLVIE DRAPEAU, KARELLE TREMBLAY, MARION VIGNEAULT ET SAMUËL CÔTÉ, PATRICIA HOULE, JEANNE MADORE, ALEX-AIMÉE MARTEL, ROSALIE PAYOTTE, EMMA PLAMONDON, MATTIEU PLAMONDON

 

ÉQUIPE DE CRÉATION

 

Conseillère à la dramaturgie ANGELA KONRAD

Décor ANICK LA BISSONNIÈRE

Costumes ANGELA KONRAD et PIERRE-GUY LAPOINTE

Éclairages SONOYO NISHIKAWA

Conception vidéo HUB STUDIO/THOMAS PAYETTE et GONZALO SOLDI

Musique originale et bande sonore SIMON GAUTHIER

Maquillages ANGELO BARSETTI

Assistance à la mise en scène STÉPHANIE CAPISTRAN-LALONDE

 






















lundi 25 novembre 2019

Et que la grandiose magie de la musique orchestrale et du cinéma soit!!!


Texte original d'Esther Hardy
Crédits photos: courtoisie  Attila Glatz Concert Productions


La place des Arts s'est à nouveau emplie d'une foule portant les foulards des Griffondors et les lunettes de Harry Potter pour cette soirée festive à la Salle Wilfrid Pelletier où petits et grands ont pris place pour la 1re partie du film: Le Prince de sang mêlé, de la célèbre série des aventures d'Harry Potter.

La chef d'orchestre très dynamique fait son entrée et la magie du Ciné concert débute sur les notes bien connues de la rentrée à Poudlard!





Même si l'histoire nous est déjà familière, le plaisir est non seulement de la revisiter dans cette ambiance grandiose, mais de se sentir inclus dans une puissance musicale où le moindre tintement de sort magique est aussi interprété par l'orchestre.  Nous sommes littéralement au coeur de cette trame sonore d'une force et d'une beauté qui nous charment en nous amusent tout à la fois!!






Le film est diffusé en version HD sur grand écran, accompagné par l'orchestre symphonique. La présentation se fait en version originale anglaise, sous-titrée en français et naturellement, cela ne nous cause aucun désagrément, la lecture est facile et il est fort agréable d'entendre le charme des accents "british" de nos protagonistes!


Plus l'histoire avance, plus nous sommes séduits! Les cinéphiles réagissent avec enthousiasme, et ce, au plaisir du Chef d'orchestre qui par ailleurs, a pris la peine de l'encourager en début de concert en soulignant toutefois de se garder de crier afin de ne pas lui faire peur!!







Le récit débute juste après le tragique décès de Cyrius Black, le parrain d'Harry Potter.  Cette victoire de celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom créée une ambiance de crainte, de méfiance du danger sur le chemin de Traverse.  Les anciens étudiants craignent de retourner à l'école. Les Moldus tous comme les sorciers sont menacés par le pouvoir qui a vaincu nos amis sorciers!





En filigrane, nos protagonistes ont grandi et vieilli! Harry vient de célébrer son 16e anniversaire et les amours adolescents  bouleversent de plus en plus toute sa bande, comme tous leurs amis et ennemis de Poudlard...






On parle d'élixir d'amour, une nouvelle stratégie du combat entre Harry, ses amis et leur ennemi incarné par du Professeur Rogue et de Malefoy.



"Ces filles, elles vont me tuer" 
Ron


Heureusement, avec l'aide de du Professeur Dumbledore, ils découvriront l'Horcrux, ce précieux objet magique qui renferme l'âme de leur ennemi, bien utile pour causer sa perte!  Néanmoins, le grand secret du Prince de sang mêlé se révélera au coeur de la bataille finale!

Dans cet univers qui nous a conquis depuis longtemps, le Prince de sang mêlé en est le 6e volet.  On se donne donc rendez-vous pour les 7e et 8e volets qui termineront cette passionnante saga  magique!!!







lundi 7 octobre 2019

L'homme de la Mancha - bouleversant !!!



Texte original :Esther Hardy
Crédits photos: David Ospina


Avec son parfum à la Don Quichotte, Cervantès revient nous charmer dans ce retour très attendu au Rideau Vert!! Avec sa troupe qui alterne entre les menaces et la complicité, le créateur de Don Quichotte reprend vie dans L’Homme de la Mancha présentée dans une mise en scène de René Richard Cyr jusqu’au 9 novembre.


Créée originellement sur Broadway, cette pièce musicale relate l’histoire de l’incarcération de Cervantes qui rêve d'une évasion exceptionnelle dans son imaginaire! L’œuvre a été traduite et popularisée chez les Français par Jacques Brel qui en a aussi assumé le rôle-titre.


Comme je le dis souvent, il est urgent d’attendre!”
Sancho


Dans son cachot, Cervantès croisera tous les malfrats de la ville et il aura à se défendre auprès de ses compagnons de prison avant d’être condamné. Sa défense étant son art et son imaginaire, ses compagnons de cachots acceptent de jouer le jeu et d’entendre une défense très colorée. On entre alors dans l’univers poétique de Don Quichotte avec sa Dulcinée, son compagnon Sancho et toutes ses aventures.


Est-ce qu’on parle de corde dans la maison d'un pendu!”


Cette pièce coup de cœur que nous savons eu la chance de voir en 2002 à l’amphithéâtre de Joliette, avec sensiblement la même distribution, nous transporte avec poésie. Imaginative et enlevante, elle est ponctuée d’une dizaine de chansons interprétées tour à tour par les comédiens avec des voix surprenantes : Joëlle Bourdon, Stéphane Brulotte, Stéphan Côté, Éveline Gélinas, Michelle Labonté, Roger La Rue, Jean Maheux, Sylvain Massé et Sylvain Scott.


La quête est la mission de tout vrai chevalier, non c’est son privilège!” 
Cervantès (Don Quichotte) 



Suivant cette dernière réplique, il nous interprète la chanson “La Quête” et réussit à émouvoir les plus sceptiques tel que Brel le faisait à l'époque... Jean Maheux interprète un Cervantès inspirant et digne! Exquis, il s’éclate comme un poisson dans l’eau. On perçoit l’expertise de l’artiste qui connaît le rôle et se l’est approprié totalement. 




Comment un homme irait mieux dans les derniers instants de sa vie, ce serait un grand gaspillage de santé.” Cervantès


Chef des malfrats, Sylvain Massé bombe le torse, tel le mâle alpha qui gère les lieux avec panache. Ce rôle lui va comme un gant! Il arrive à faire ressortir la force, le désir de profit du malfaiteur et sa noblesse tout à la fois!


Messire, vous devez t’être t’affamé!
Sancho

Toujours un pas derrière Don Quichotte, Sancho interprété par Sylvain Scott, nous présente ce personnage d’irrésistible cabotin avec un naturel qui le rend tout simplement craquant! Avec sa diction parfaitement exagérée et en prime son inaltérable désir de briller auprès de son maître, il est hilarant. Particulièrement, lorsqu’il avoue sa motivation de suivre Don Quichotte partout! Sa naïveté n’a d’égal que son admiration infinie à son mentor! Son enthousiasme est tel qu'il réussit à nous transmettre son admiration!


Un chevalier sans dame est un corps sans âme!” 
Cervantès


La mise en scène de René Richard Cyr est impeccable! La scène du confessionnal avec les deux fidèles de chaque côté est particulièrement inventive et nous donne un très beau tableau complice des personnages. Chaque tableau nous captive, mais on doit souligner la vibrante scène finale qui est à voir absolument!!!


Les trois musiciens bien installés de chaque côté de la scène suffisent à créer toute l’ambiance musicale et ponctuent les moments forts du spectacle avec des arrangements et une coordination impeccable. Leur travail devient un personnage complice qui complète le spectacle!


Cette pièce contemporaine créée initialement sur Broadway en 1965 pourrait être un classique, écrite par un des grands auteurs tels que Molière…

La folie vaut 100, mais l’amour vaut 1000.”

Que nous ayons déjà assisté à la première mouture de cette pièce ou non, la magie opère tout autant.... Le rêve de Cervantès imprègne chacun des personnages pour se propager et bâtir sa vision idéaliste jusqu’à son apogée! Le public subjugué entre dans son monde et toujours sous le charme, ressort du théâtre enthousiaste en se disant que l'interprétation poétique de la réalité, le rêve de Cervantès, sa vision sont beaucoup plus riches et nourrissants que le monde terre-à-terre.

« Les faits sont les ennemis de la vérité. »
Cervantès

« La folie n’est-elle pas de voir la vie telle qu'elle est, et non pas telle qu'elle devrait être!
Cervantès


Adaptation française: Jacques Brel
Mise en scène: René Richard Cyr

Avec Joëlle Bourdon, Stéphane Brulotte, Stéphan Côté, Éveline Gélinas (Dulcinée), Michelle Labonté, Roger La Rue, Jean Maheux (Cervantès), Sylvain Massé, Sylvain Scott (Sancho)

Directeur musical: Chris Barillaro
Musiciens: Chris Barillaro, Peter Colantonio, François Marion

Au Théâtre du Rideau Vert
4664, rue St-Denis, Montréal
Du 24 septembre au 9 novembre 2019

Livret: Dale Wassermann
Musique: Mitch Leigh
Paroles: Joe Darion



Assistance à la mise en scène: Lou Arteau
Arrangements musicaux: Benoît Sarrasin, Chris Barillaro
Décors: Réal Benoît
Costumes: François Saint-Aubin
Accessoires: Normand Blais
Éclairages: Étienne Boucher
Sonorisateur: Martin Lessard
Maquillages et coiffures: Sylvie Rolland Provost






mardi 1 octobre 2019

Allez! Ne manquez pas le jardin des lumières!!!





 Texte original d’Esther Hardy
Crédits  photos : Esther Hardy


Le rendez-vous automnal du jardin des lumières brille à nouveau de ses feux colorés pour nous charmer dans sa féerie nocturne annuelle dans le Jardin Botanique réaménagé pour l’occasion! Trois jardins culturels sont revêtus de cette ambiance féerique. Accueilli par les lanternes chinoises aux mille couleurs, on ne se lasse pas de leur beauté…







Créés selon la tradition millénaire chinoise, les visiteurs amorcent leur promenade dans les cours intérieures du Jardin de Chine où même les bonzaïs savamment illuminés dans la pénombre semblent encore plus impressionnants. La magie renaît dès qu’on aperçoit les nombreuses lampes flottantes qui illuminent le bassin principal devant le grand pavillon de Chine. Les reflets sur l’eau, la cascade qui scintille et les arômes du thé chinois nous embaument tout à la fois. Le dépaysement est total et on oublie qu’on est à quelques pas du quotidien de béton.





Les Montréalais peuvent se vanter d’être choyé de pouvoir déambuler dans le Jardin botanique au cœur de la ville. Ce plongeon en nature, aussi léger soit-il, permets de reprendre son souffle, trop souvent esseulé sur la froideur routinière des pavés cimentés du centre-ville.  On peut dire que ce poumon citadin nous permet de respirer au milieu d’une vie trépidante d’activités culturelles. 





C’est ce qu’on s’est dit dès l’entrée de notre visite et tout particulièrement lorsque nous avons croisé un groupe de jeunes artistes punk directement débarqué de Québec, aller-retour le même jour, pour profiter de cette beauté nocturne qui disons-le, est si facile d’accès pour les Montréalais.





Nous nous sommes à nouveau émerveillés dans le jardin des Premières nations en assistant au spectacle multimédia savamment projeté sur un peuplier géant, symbolisant le sacré de l’arbre maître du lieu qui traverse toutes les saisons avec une cohorte d’animaux de la forêt en de généreuses couleurs…





Le Jardin japonais quant à lui, nous a malheureusement été obstrué par une gardienne trop zélée qui se trompait de directives selon les agents rencontrés plus loin dans le parcours… Ne vous en faites pas, la promenade enchanteresse de cette balade nocturne nous avait déjà conquis bien avant cette mésaventure de fin de parcours!





Et pour goûter le meilleur, on vous conseille d’arriver en fin d’après-midi pour profiter judicieusement de la floraison et des coloris automnaux que revêtent toute la riche nature du jardin, pour ensuite poursuivre à la pénombre jusqu’à la noirceur afin de goûter aux lanternes et à tout l’aménagement qui rends cette visite d’autant plus charmante.




Hâtez-vous, il vous reste encore jusqu’au 31 octobre pour profiter de cette balade nocturne enchanteresse.



dimanche 23 juin 2019

Francos: Tire le Coyote dans le mile à la PDA


 


Texte original d'Esther Hardy
Photos: Benoît Rousseau


Artiste complet, Tire Le Coyote a présenté son spectacle issu de son album Désherbage dans le cadre des Francos vendredi dernier. Prenant place sur la scène du Théâtre Maisonneuve de la PDA, l’auteur-compositeur-interprète qui affiche complet des mois à l’avance dans plusieurs salles au Québec, se trouve choyé d’être invité à performer dans cette grande salle et d’autant plus étonné qu’elle soit remplie pour sa prestation!



"Ton coeur est un si beau pays, donne-moi ma carte de résidence."



Après ses titres «Tes bras comme… » et « Désherbage », nous avons droit à sa première intervention avec le public où Benoit Pinette (Tire le Coyote) souligne entre autres, son enthousiasme devant cette audience passionnée et nous promet que ce soir, lui et ses compasses « vont tout nous donner. »





En tournée depuis un an et demi, Tire le Coyotte se moque de lui-même avec un humour irrésistible! En présentant « Jeu vidéo », il nous raconte qu'elle est l’unique pièce de son album dont il n’est pas l’auteur-compositeur. Traduite de « Videogame » de Lana Del Rey, il précise en se bidonnant que le succès de « Jeu vidéo » a eu le privilège de contribuer à la carrière de Lana. Fou rire généralisé! Il vient de casser la glace devant un public déjà conquis!



"Voudrais-tu devenir ma révolution tranquille!"



Charismatique, drôle et charmant, il aime beaucoup se moquer, taquiner le public et ses copains musiciens, tout en prenant un malin plaisir à se moquer de situations cocasses où il est sa propre tête de Turque. Nous avons droit à un contact personnel où les anecdotes pimentent son discours de rire entre ses titres!




Les choristes et Benoît Pinette (Tire le coyote)




Simple et accessible, il nous fait rire tout en nous charmant sans retenu par toutes ses ritournelles qu’elles soient chantées ou parlées. Amoureux de la poésie, il se fait une tradition d’inviter des poètes locaux sur scènes, à venir lire leurs écrits durant son spectacle. C’est ainsi que nous avons le privilège d’entendre Louise Latraverse nous lire un poème d'un auteur québécois...



Louise Latraverse
Crédits photos: Raphaël Ouellet





Un moment extrêmement touchant suivra!  Pour surprendre Louise Latraverse avec une chanson écrite pour elle par Claude Léveillé " La légende du cheval blanc ", il l,Interprète en duo avec la talentueuse pianiste Alexandra Streliski qu’il admire pour des raisons évidentes!  En la présentant, il ajoute qu'il est tellement content de "sa shot!" Ils interprètent ensuite « Le ciel est backorder ». Puis, elle nous gratifie d’une pièce en solo.  








Après les généreuses quinze pièces de son album Désherbage, nous aurons droit à trois autres chansons en rappel : « Jolie Anne », « Pouvoirs de glace » et « Moissonneuse-batteuse »! Et de nouveaux éclats de rire, lorsqu’il nous raconte être surement l’unique auteur qui s’est inspiré des 375 écoutes de la « Reine des neiges » de sa fille pour écrire « Pouvoirs de glace »!










Sensible et évocateur dans ses textes, Benoît est accompagné de six choristes dont quatre voix féminines et deux masculines, une batterie, une basse, un clavier et une guitare en plus de sa propre guitare, Tire le coyote joue aussi de l’harmonica sur plusieurs pièces.



« Ton cœur est un si beau pays. »



Son guitariste qui l’accompagne depuis dix ans, le qualifie « du plus grand poète du Québec » en le présentant!





Vous trouvez qu’il a une belle binette au petit écran et sur les réseaux sociaux?  C’est rien comparé au « live ».   Je le situe dans les meilleurs interprètes que j’ai pu voir en spectacle depuis très longtemps. Dans sa voix, on pressent la profondeur de son être, ses qualités de coeur, son ouverture et sa vision sans limites. Sans parler de la poésie de ses textes et de ses douces mélodies apaisantes.  

Frissons et profondeur sont au rendez-vous.

Je suis devenue fan dès sa troisième chanson…


À consommer sans modération!  ;-)



Guitares, harmonica, et voix : Benoît Pinette (Tire le Coyote)

Guitare : Benoît Villeneuve

Guitare : Simon Pedneault

Basse : Marc-André Landry

Piano-clavier : Vincent Gagnon

Batterie : Jean-Philippe Simard
Piano : Alexandra Strelinski
Ses choristes : Sarah Bourdon, Amylie, Karine Pion, Myëlle, Gabriel Hélie, Elliot Maginot et Jean-Philippe Loignon.




mercredi 19 juin 2019

Francos - Nach et hommage à Ferré


La Souterraine

Texte original d'Esther Hardy
Crédits photo: Victor Diaz Lamich et Frédérique Ménard Aubin


Les cousins français, des artistes de La Souterraine ont débarqué avec leurs amis à la Cinquième salle de la PDA pour présenter leur spectacle C’est Extra, un hommage à Léo Ferré dans le cadre des concerts de Chansons intimes des Francos, présentées en collaboration avec le 98,5 et Ici musique. Avec des arrangements de leur cru et un répertoire inusité, ils ont fait une quinzaine de pièces mardi dernier cherchant à présenter les titres moins connus de ce géant de la chanson française. 


La Souterraine



Lorsqu’on entend Léo Ferré, on pense tout de suite aux inévitables chansons Avec le temps et Jolie môme, etc. que le groupe tente d’éviter, car ces titres n’ont pas besoin de reprises. La Souterraine préfère se pencher sur le répertoire moins connues du géant de la chanson française avec des pièces telles que Les anarchistes, Opéra du pauvre, La nuit, Est-ce ainsi. Et ce, afin de nous rappeler le pouvoir de sa vision combative qui a toujours été le pivot de ses textes.



La Souterraine



La formation s’est indignée des traditionnels hommages et a cherché à innover en présentant un aspect moins fréquenté de Léo Ferré. Ils désirent souligner son côté pop, afin qu’encore aujourd’hui, vingt-cinq années après sa mort son dynamisme puisse subsister! Alors, nous avons eu droit à : Mauvaise graine, Le bonheur, Tu ne dis jamais rien, Si tu t’en vas, Préface, Vitrines, St Germain, Avec le temps (Antoine), Tank you satan, Les pops qui évoquent les bases qu’on reconnaît des textes de Ferré, soit l’énergie de la lutte, si fondamentale dans toute sa vie et son œuvre.


Le Charlevoisien Philémon Cimon et Antoine Corriveau qui sera présent sur la scène Loto-Québec le 21 juin, ont aussi pris part à ce spectacle, présentant chacun quelques pièces pour compléter la soirée.




Nach


Néanmoins, notre coup de cœur va à Nach qui a présenté son répertoire en première partie de ce spectacle. Une artiste dynamique et rafraîchissante qui jusque-là nous était inconnue : Anna Chedid surnommée Nach, autrice compositrice-interprète née au cœur d’une famille d’artistes européens. Son père Louis Chedia qui l'a sûrement inspiré est naturellement auteur-compositeur-interprète, écrivain et réalisateur français d'origine égypto-libanaise et son frère le multi instrumentiste qui lui aussi est auteur-compositeur-interprète, Matthieu Chedid l'artiste le plus récompensé aux Victoires de la musique.



Incitée à l’écriture dans son enfance par sa grand-mère poétesse qui a transmis à ses petits-enfants son amour de la vie et de l'humanité, Nach a plutôt reçu ses premières armes du métier avec son frère qui lui fait participer à ses propres albums. 


Nach  



"J'ai mal, toi mon meilleur et mon pire."



Seul au piano dans une version épurée de son spectacle, cette passionnée nous a interprétée son album récemment sorti Je m'en vais à l'aventure tel qu'elle l'a enregistré. Romantique et dynamique à la fois, Nach a un style personnel déjà acquis. Très énergique, elle crée des textes où les balades et la pop se mélangent en rappelant à la fois les espoirs de l’adolescente et les convictions de l’adulte affirmée. Une artiste prometteuse, c’est sa simplicité, sa sonorité, son enthousiasme et sa reconnaissance envers un public en découverte qui nous ont séduits!



Stefie Shock



Les scènes extérieures n’étaient pas en reste avec de multiples prestations, comme celle de l’auteur-compositeur-interprète Stefie Shock venu présenter son nouvel album Le fruit du hasard sur la Scène Loto Québec. L’artiste s’est fait rare ces cinq dernières années et de le revoir avec du nouveau matériel de sa pop entraînante a été un grand plaisir! 



 Vulgaires Machins


Vulgaires Machins



Et le groupe punk-rock Vulgaires Machins présentait leur matériel sur la grande scène Bell, sans compter les nombreux spectacles de la soirée : Rook, Victime, Poulin, David Marin pour ne nommer qu’eux. 





On peut dire que les festivaliers en ont amplement pour leurs attentes cette année aux Francos! 







dimanche 16 juin 2019

Francos: Cœur de gamine - Coeur de pirate à la PDA




Texte original d'Esther Hardy
Crédits photos: Benoit Rousseau



Pour débuter notre série de concerts aux Francos, assister pour la première fois à une prestation de Cœur de Pirate et ce, dans la grandiose salle Wilfrid Pelletier était tout désigné. Béatrice s’est présentée sur scène avec enthousiasme dans un somptueux ensemble à paillettes blanc. Ce vêtement diaphane lui donnait des allures glamour d’une beauté européenne! Coquine et fière, son sourire lui ne démentait pas le charme de son espièglerie purement québécoise. 






Accueillie par un grondement d’enthousiasme du public dans cette vaste salle, le choc a semblé la surprendre tant c’était impressionnant pour cette jeune artiste dont la timidité n’est jamais loin. Encouragée et visiblement heureuse de cette réaction, elle s’est lancée dans son premier titre avec dynamisme et en a redonné avec complicité dans un délicieux humour entre ses chansons. Dansant à sa façon, de geste parfois langoureux ou très rythmé, elle bougeait sur scène et se donnait avec passion dans chacun de ses titres comme un poisson dans l’eau!








Onze ans après sa prestation initiale des Francos où elle assurait la première partie du chanteur français Benjamin Biolay, son plaisir était palpable pour celle qui accomplissait un grand rêve. L’autrice-compositrice-interprète a entonné « Pilgrims on a long journey » tiré de son album « Child of light » paru en 2014, suivi de « Somnambule » extrait de son dernier et quatrième album : « En cas de tempête ce jardin sera fermé » devant un public déjà enflammé.







Le quatuor Esca formé de quatre musiciennes, soit 3 violonistes et une violoncelliste, a participé à de nombreuses pièces ajoutant une douce texture de subtilité et d’harmonie, cette touche tant appréciée de violons. Naturellement, elle était aussi accompagnée de son drummer, son guitariste, sa claviériste puis son bassiste et parfois elle-même, bien installée au piano à queue pour ce spectacle spécialement concocté pour les Francos. Mais c’est dans une touche d’intimité quand elle a entamé « Golden Baby » qu’on a pu sentir une électricité chargée d’enthousiasme monter d’un cran dans la salle, tant le public était complice. 







Ses invités se sont tour à tour joints à elle pour interpréter ses succès ainsi que les leurs, entrant sur un de ses titres, Béatrice quittait ensuite la scène pour les laisser interpréter leur chanson. Loud a été acclamé dès ses premières notes sur «Dans la nuit », précédé par Milk & Bone sur « Malade » et « Peaches » qu’ils ont chanté accompagné des musiciens. Safia Nolin a ensuite provoqué une vive réaction en faisant son entrée sur « Les chemins », puis a interprété « Adieu » accompagné seulement du guitariste. 



Célébrant sur cette scène le dixième anniversaire de son premier album, Béatrice ne se serait jamais imaginé avoir un si vaste succès qui irait même au-delà des prestations au Divan Orange rue St-Laurent, ce qui au départ semblait déjà très appréciable pour cette artiste timide. Elle était donc très enthousiaste à l’idée de présenter son spectacle spécialement conçu pour cette salle mythique de la place des Arts où sa mère la traînait de force pour assister à des opéras lorsqu’elle était enfant! 







Béatrice a chanté avec force chacun de ses titres: « Les amours dévoués », « Drapeau blanc», «Salement romantique», le tant attendu «Crier tout bas», «Place de la république», «Combustible», « Carte blanche», «Amour d’un soir», «Oublie-moi», « Comme des enfants », et plus encore, dans une généreuse prestation de vingt-deux pièces avant le rappel. 







Et au moment de terminer, comme le public réagissait à son départ, elle s’est lancé dans un discours avec son air gamin de petite fille qui révèle les plans de son mauvais coup! Carrément craquante, elle a donné le mode d’emploi comment obtenir des rappels en invitant le public à réagir tandis qu’elle quittait la scène avec ses musiciens!! 



Imaginez la réaction du public qui a rapidement suivi ses conseils pour avoir droit à trois titres supplémentaires : « Mistral Gagnant » accompagnée au piano par l’excellente Alexandra Stréliski, « Ne m’appelle pas » avec ses musiciens, pour conclure avec « Prémonition » accompagnée aussi au violon par le groupe Esca.




Crédits photos: Esther Hardy


Cœur de Pirate a terminé ce vibrant spectacle dans un geste triomphant au milieu d’un bal de confettis!  Moment d’apothéose!! 

Excellent spectacle!!!!