samedi 27 février 2016

Esther aux premières loges

Esther est la nouvelle chroniqueuse théâtrale d'ATUVU.  Vous pouvez lire sa chronique dans le fil culturel sous l'onglet: "Esther aux premières loges".


Voici le lien:

ESTHER AUX PREMIÈRES LOGES


Son travail consiste à sélectionner les pièces qu’elle désire voir dans le répertoire produit à Montréal.  De transmettre cette liste à la direction d'ATUVU qui se charge ensuite de lui procurer les billets.


Par la suite, dépendant de la production, elle écrit sa chronique soit avant d'aller voir la pièce ou après, en donnant naturellement son appréciation, anecdote, lien et souvenir, inspiration, etc.


Ses chroniques seront aussi publiées ici  sur son blog.












jeudi 25 février 2016

13 auteurs déjantés à la salle Fred-Barry





Publié par Esther Hardy le Jeu. 25 février 2016 à 16h00 - Contenu original

Crédit photos: Pierre Crépô


Dramatique et drôle, « Love is in the birds » n'a rien à voir avec « l'amour est dans le pré », mais tout à voir avec « l'amour, l'amour, l'amour, l'amour » extrait de la chanson bien connue de Zachary Richard : « L'arbre est dans ses feuilles ». Et rassurez-vous, il n'y a rien de quétaine dans ce collage par 13 auteurs déjantés, dans une mise en scène pétillante d’Anne-Marie White, présentée en mise en lecture à la salle Fred Barry du Théâtre Denise Pelletier ce jeudi le 25, vendredi le 26 et samedi le 27 février.


Ces 13 saltimbanques du verbe se sont donnés comme défis de répondre à des questions liées à chacun des thèmes de la chanson bien connue « L'arbre est dans ses feuilles », soit l’arbre, la branche, le nid, le trou, etc. Par exemple, pour l’arbre, il leur était demandé d’élaborer un texte sur leur propre testament. Après plus de deux cents pages écrites par ces auteurs prolifiques, des perles ont été récoltées pour ensuite être réunies en une œuvre parsemée de chansons qui elles aussi ont été composées par ces mêmes auteurs.




Gabriel Robichaud et Anne-Marie White 


Anne-Marie White, Marjolaine Beauchamp, Annie Cloutier, Sonia Cotten, Céline Delbecq, Julie Gilbert, Georgette Leblanc, Louis-Patrick Leroux, Lisa L’heureux, Robert Marinier, Michel Ouellette, Gabriel Robichaud et Mylène Roy sont les treize auteurs de « Love is in the birds » qui se sont commis dans cette aventure originale produite par le Théâtre du Trillium.


Sur scène, tous les comédiens prennent un plaisir évident à jouer ce texte qu'ils assument totalement et n’hésitent pas à nous transmettre leur enthousiasme. L’équipe de comédiens regroupe quelques-uns des auteurs : Marjolaine Beauchamp, Céline Delbecq et Gabriel Robichaud, puis les comédiens : Nicolas Desfossés et Maxine Turcotte, sans oublier le très talentueux et farfelu auteur-compositeur-interprète ontarien Stef Paquette qui ajoute la touche musicale, rendant le tout très harmonieux. Animateur de foule hors pair, il réussit même à nous faire chanter.



Maxine Turcotte, Nicolas Défossé, Céline Delbecq et Marjolaine Beauchamp 



Interprétant chacun plusieurs personnages, les comédiens nous captivent avec leur performance tellement ils ont le pouvoir d’évoquer ce texte très coloré. Ils arrivent à nous faire oublier totalement le cadre en apparence limité de cette mise en lecture.


Soulignons, la performance exceptionnelle de Maxine Turcotte dans chacun de ses nombreux personnages, elle est vive, juste, colorée et très captivante. Et notre coup de coeur acadien, Gabriel Robichaud qui joue avec naturel et spontanéité, parle aussi un superbe chiac et interprète avec brio une chanson en s‘accompagnant à la guitare. Toute cette belle équipe agrémente leurs lignes de quelques onomatopées craquantes, de légers pas de danse et d'agréables couplets de chansons qui ponctuent le spectacle.



Maxine Turcot

Crédit: Mariane Duval 






Gabriel Robichaud

Crédit: Marianne Duval


Notons une savoureuse mise en scène d’Anne-Marie White, bien rodée, originale, déjantée, avec d'excellentes décisions qui valorisent le texte. Elle a le talent d'éviter les pièges avec créativité et simplicité de bon aloi. Par exemple, la chanson de la fin serait passée à côté du but, sans une touche de sobriété qui vient au contraire, nous toucher droit au cœur, produisant ainsi le puissant effet désiré.





Anne-Marie White
Crédit: Mélissa Carier 




Pour vous donner un avant-goût des perles de ce texte qui mis ensemble donnent un résultat très coloré, voici un extrait de la dernière partie où on évoque le cœur de l’oiseau, l’auteur-comédienne Marjolaine Beauchamp s’exprime ainsi : « Ça y est, j’ai assez fait l’amour avec ma mort. J’abandonne. Je vis! » Quelle belle poésie sur les périodes noirs de la vie!


Récipiendaire du Prix Coup de coeur 2014 de La Fabrique culturelle, "Love is in the birds" est un excellent spectacle qui a répondu à mes désirs d'auditoire : je me suis amusée, j’ai réfléchi, j’ai été touchée, émue, attendrie, j’ai beaucoup ri, j’ai chanté, j’ai fait quelque prise de conscience et tout cela a nourri ma soif artistique de beauté. Une excellente soirée!!


Faites vite, "Love is in the birds" est à Montréal jusqu'à samedi, puis repart en tournée.

dimanche 21 février 2016

Une girafe rencontre Casabonne...



Publié par Esther Hardy le Dim. 21 février 2016 à 15h00 - Contenu original


Crédit photos: Marc Séguin

Jean-François Casabonne!

À lui seul, ce nom évoque un monde de poésie, un univers infini de créativité, une humanité réfléchie. Riche de tous ses talents, Jean-François Casabonne s’est ingénié à créer un spectacle issu de sa poésie et de l'album qu'elle lui a insufflé : « Une girafe et un pont », qu’il nous présente au Théâtre de Quat‘Sous les 25-26 et 27 février prochains. Cet artiste incandescent créé un pont entre la richesse de son monde intérieure et nos pensées.



« La girafe et un pont » est inspiré d’un dessin du talentueux Marc Séguin et d’une photo où on voit Jean-François à l'âge de quatre ans, au côté de sa grand-mère, regardant une girafe au zoo. Il a d’abord créé le recueil de poésie, suivi d’un premier spectacle, puis de l’album lancé l’automne dernier et maintenant cet ultime spectacle qui complète le triptyque.






Artiste multidisciplinaire accompli et fort de sa belle expérience de comédien, il sait qu’en sortant des coulisses, il émerge de sa ténèbre personnelle pour se révéler sous les feux de la rampe. Porté par son ardent désir de transmettre à son public la richesse qui l’habite, et surtout sa joie et son désir d’être vivant, Jean-François dévoile les réflexions qui l’habitent sous forme de chanson, de poésie, de jeu et de mouvements dansés.




Pour ce faire, il s’est entouré de grands artistes : Brigitte Poupart, hémisphère droit de ce spectacle, qu’on connaît pour ses nombreuses mises en scène, spectacles et réalisations, puis l'hémisphère gauche, Philippe Boutin aussi complice à la mise en scène, ensuite les talentueux musiciens de l’album : le réputé bassiste Philippe Brault (La forêt des mal aimés, Sentiments humains, PUNKT!) et le talentueux percussionniste Charles Duquette (Les grands Ballets Canadiens, Klô Pelgag).





Courtoisie de la famille Casabonne


Philosophe, artiste ultrasensible, il se laisse toucher par cette girafe qui poétiquement lui parle dans son silence chargé de réflexions. Tout comme les animaux sont témoins de l’inertie des êtres humains. Pour ce grand artiste, l’humain vit plus souvent sa vie en étant mort que vivant et il désire créer un pont. Jean-François utilise alors les animaux comme point de départ à cette poétique réflexion sur la présence. Et dans cette présence, il désire humblement apporter sa contribution à son public.



Jean-François Casabonne a terminé sa formation d’acteur en 1988. Il a participé à une soixantaine de productions théâtrales, dont Moby Dick présentement en tournée où il incarne un inoubliable harponneur polynésien « Queequeg » à la fois charismatique et sauvage. Sans oublier ses nombreux rôles au petit et au grand écran.




Crédit: André Panneton


Fort de sa belle carrière de comédien, il a aussi écrit 8 ouvrages allant du roman, de la poésie, de la pièce théâtre, du récit, jusqu’au traité théâtral ainsi que de nombreux articles. De plus, il se commet musicalement comme auteur-compositeur interprète et lance son premier album en 2008 : « L’inconnu zigzag : spectacle en chantier », puis un second en octobre 2015, prélude à ce spectacle : « Une girafe et un pont » où il présente ses nouvelles inspirations en compagnie de ses complices le bassiste Philippe Brault et du percussionniste Charles Duquette.


Ce n’est pas un « show » sur l’environnement, mais sur la conscience d’être simplement vivant en regard du monde qui nous entoure. Comme le dit si bien Jean-François: "C'est une rencontre, un échange de richesse. "


C’est pour moi un plaisir de vous inviter à le rencontrer dans cette riche performance au Quat’Sous où il nous fera voyager dans son monde intérieur, dans l’essence de sa folle et sage poésie, usant de son imagination pour nous illustrer sa pensée et faire un pont avec la nôtre…


Pour vous donner l’eau à la bouche, voici des extraits de l’album « Une girafe et un pont »: casabonne.bandcamp.com

dimanche 14 février 2016

Glengarry Glen Ross: Haute voltige au Rideau Vert



Publié par Esther Hardy le Dim. 14 février 2016 à 10h00 - Contenu original

Crédit photos: F. Laplante-Delagrave

Une pièce très particulière que le Rideau Vert nous présente jusqu’au 27 février. Un texte de David Mamet pour lequel il a reçu un prix Pulitzer en 1984 et une nomination au Tony award en 1983, avec des dialogues intenses et brillants qui nous gardent en haleine du début jusqu’à la fin. « Glengarry Glen Ross » nous parle des revers du capitalisme et de la cupidité. Même si la pièce a été écrite il y a plus de 30 ans, elle demeure aussi pertinente et actuelle. « Glengary Glen Ross » est un exercice de haute performance d’acteurs avec un texte incroyablement bien écrit, une mise en scène impeccable et un décor en complément parfait!




Crédits: F. Laplante-Delagrave


L’action, entièrement portée par des acteurs chevronnés, est si intense qu’on oublie le temps qui passe tellement elle nous emporte dans son tourbillon. La vitesse à laquelle les répliques s’enchaînent est impressionnante. On parle ici de répliques d’une construction impeccable, d'un échafaudage parfait en fait. Cet ouragan nous transporte dans une intrigue où toute roublardise est valable pour arriver à ses fins : vendre un terrain et rapporter la cagnotte.


Denis Bouchard, Éric Bruneau, Fabien Cloutier, Luc Bourgeois, Renaud Paradis, Sébastien Rajotte, Frédéric-Antoine Guimond et Mani Soleymanlou portent ce texte coup-de-poing avec vélocité. Ils nous entraînent avec force dans le tourbillon des intentions de ces parfaits salops et nous captivent jusqu'à la fin.


Crédits: Marlène Gelineau Payette 


Une mise en scène très bien ficelée signée Frédéric Blanchette, et d'autant plus efficace! Il nous offre un spectacle extrêmement bien rodé qui nous garde bien présent dans l’intrigue. Le jeu des comédiens nous fait sourire, jusqu’à l’éclat de rire tellement les répliques sont crues et directes. 



Chacun désire garder son poste, dépasser ses propres performances et malgré cette grande compétitivité, chaque vendeur reste complice des autres devant les clients. Néanmoins, c’est chacun pour soi dans cette jungle du succès personnel. Leur art de la roublardise devient un exercice de haute voltige. Ils se dépassent les uns les autres dans leurs manigances, leurs failles morales et l’agressivité qui les portent vers leur but.



Crédits: F. Laplante-Delagrave 


Denis Bouchard se surpasse dans ce fourbe déchu et sans vergogne qui tente de tirer son épingle du jeu en manipulant son patron campé par Luc Bourgeois. Son talent et son expertise impressionnent dans son personnage de Levene, ce roublard en chef! Il assure aussi l’excellente traduction de ce texte américain avec le metteur en scène Frédéric Blanchette.


Moss incarné par Fabien Cloutier surprend avec l’agilité de sa verve, son énergie inépuisable et son jeu volontaire. Il envahit l’espace avec talent. Éric Bruneau, charmeur dans le personnage de Roma, avec un jeu toujours parfait, devient le meilleur complice de Denis Bouchard.


Oliver Landrevile, le concepteur du décor émerveille avec la plus belle pluie que j’ai vu sur scène. La beauté de l’aménagement du bureau qui sert de toile de fond à ce drame est impeccable, elle sert l’action et le jeu des acteurs à la perfection.


« Glengarry Glen Ross » est un excellent spectacle à voir jusqu’au 27 février au Rideau Vert.


Au sujet de l’auteur :




Courtoisie 


Connu pour ses dialogues intelligents, bruts et même vulgaires par moment, et pour son inclinaison à exploiter et explorer la masculinité, David Mamet est non seulement auteur, mais aussi acteur, producteur, scénariste, essayiste et dramaturge. Ce multiple artiste est à l’origine d’un ensemble de techniques de jeu très populaires à l’Acteur Studio de New York.



L’une d’elle consiste à utiliser le vécu de l’acteur, soit une charge émotive provenant d’expériences personnelles riches et émotivement similaires à celle du personnage. En se moulant sur ce que l’acteur porte de charge et d’expérience, elle permet de guider l’acteur avec une grande rigueur dans son travail de préparation. Très prisées, les techniques de jeu de David Mamet ont été exportées un peu partout dans le monde, incluant ici à Montréal. L’Acteur Studio a formé de très grands acteurs, tel que : Dustin Hoffman, Robert de Niro, Rom Cruise, Julia roberts, Susan Sarandon, Meryl Streep, Andy Garcia, Tom Hanks, Angelina Jolie, Nicole Kidman, John Malkovich, Julianne Moore, Jack Nicholson, Al Pacino, Bruce Willis, Renée Zellweger, etc.

mercredi 10 février 2016

Le miel est plus doux que le sang...et plus dynamique aussi!




Publié par Esther Hardy le Mer. 10 février 2016 à 15h05 - Contenu original

Crédit photos: Gunther Gamper


La délicieuse pièce, "Le miel est plus doux que le sang" de Simone Chartrand et Philippe Soldevila est présentée au Théâtre Denise Pelletier jusqu'au 27 février 2016 avec quatre excellents comédiens: Isabelle Blais, François Bernier, Renaud Lacelle-Bourdon et Simon Lacroix, dans une mise en scène de Catherine Vidal.


Avec un tel titre de pièce, qui est le rappel d’une des premières peintures de Dali inspirée de sa relation avec Federico Garcia Lorca, on pourrait s’attendre à un drame romantique sur fond de crime. Au contraire, on découvre un texte poétique, tout en nuances, rythmé et raffiné.


L’histoire évoque une rencontre entre Federico Garcia Lorca (Renaud Lacelle-Bourdon), Luis Buñuel (François Bernier) et Salvador Dali (Simon Lacroix) à la genèse de leur carrière. L'Espagne des années folles, synonyme de plaisirs, nous révèle des êtres à la fois inspirés et vulnérables, emplis de doutes autant que d’espoirs. En deux mots, nous sommes au balbutiement de l’éclosion du talent de ses monstres artistiques qui luttent pour se définir, se libérer de la médiocrité bourgeoise et révéler leur légende personnelle.


Au départ, le rythme et le style qui effleure la Commedia Dell'arte sont charmants. Ensuite, la mise en scène très efficace est si bien ficelée et offre tant de liberté de jeu permettant aux comédiens de s'éclater qu’ils n'ont qu'à s'y abandonner. Le travail de Catherine Vidal supporte le jeu des comédiens avec perfection. Leur enthousiasme devient alors contagieux.







Le personnage de Lolita incarné par Isabelle Blais, une talentueuse chanteuse de cabaret, dit qu'elle vit dans un monde d'hommes. Au lieu de se plier à la vision de l'époque, elle choisit de se battre et d'influencer les hommes qu’elle rencontre dans cette résidence étudiante de Madrid, en utilisant absolument tous ses outils. Elle est forte, c'est une battante, tout pour inspirer de jeunes hommes en découverte de leur talent. Elle les incite à briser leur barrière personnelle, à se battre contre la médiocrité et la banalité, puis à déployer la beauté de leur essence sans cliché. Devenue leur muse, elle les pousse à se révolter, à voir au-delà de ce que la société leur présente.



À l’orée de la révolution espagnole, on sent l’effervescence de la jeunesse qui veut prendre sa place. Une pièce qui nous inspire à approfondir notre connaissance de ces êtres plus grands que nature qui ont révolutionné leur époque avec leur art et dont on se félicitera toujours de connaître.



La pièce a été présentée il y a une vingtaine d’années dans un style très différent. C’est volontairement que Catherine Vidal a voulu la revoir avec beaucoup d’innovation. Sa mise en scène transforme le régisseur général en chef d'orchestre, à qui on aurait confié mille et un musiciens hétéroclites qui jouent leur partition sans fausses notes. La scénographie nous réserve aussi quelques surprises…






Dali, un personnage si bien découpé, voir typé, qui nous fait craquer à chaque réplique provoquant de nombreux éclats de rire. Original, coquin et drôle, Simon Lacroix réussit haut la main à nous charmer.


Isabelle avec son élégance du geste, nous envoûte de ses désirs et de sa jeune folie. Toutes ses chansons sont interprétées en direct. Elle marque le rythme de ses mains et de ses pieds avec quelques pas de danses espagnoles, sans manquer une seule note ou un temps. Elle possède la scène dès qu'elle y entre et ensorcelle ses compagnons sous son charme.


Luis Buñuel (François Bernier) et Federico Garcia Lorca (Renaud Lacelle-Bourdon) nous guident avec jovialité dans leur découverte de ce monde nouveau où la recherche de l’idéal prime, sans toutefois oublier de saisir toutes les occasions de s’amuser et l’inspiration du moment.


Lors d’un moment de grande intimité, Dali parle à Lorca en ces termes: "tu répands la beauté sur tout ce qui t'entoure". Inspirée par ces géants créateurs, "Le miel est plus doux que le sang" est une pièce à voir!


N’oubliez pas d’apporter votre cœur d'enfant, puis assoyez-vous confortablement et dégustez.

lundi 1 février 2016

Les Femmelettes récidivent




Publié par Esther Hardy le Lun. 1 février 2016 à 13h54 - Contenu original
Crédit photos: Olivier Sylvestre et affiche: Julie Robillard


«Les Femmelettes» présentent leur 25e cabaret mensuel, ce lundi 1er février à l’Espace La Risée. «Les Femmelettes» ce sont 12 copines, qui, comme elles le disent si bien, cumulent ensembles 135 années d’expériences professionnelles de scène. Chaque premier lundi du mois, elles nous donnent rendez-vous à l’Espace La Risée - lieu tout indiqué pour des femmes qui nous donnent plus qu’une risette à chacun de leur spectacle - pour nous présenter le fruit de leur travail, soit des numéros en solo, en duo ou en groupe qu’elles fermentent dans leur giron artistique et présentent dans ce cabaret laboratoire.


En d’autres termes, je définirais «Les Femmelettes» ainsi : une bande de drôles de saltimbanques déjantées, féminines, originales et enthousiastes qui sont assez audacieuses pour produire un cabaret par mois à la Risée. Pleines de fougues, d’amour pour le public et pour la scène, : Anka Rouleau, Céline Brassard, Catherine Hamann, Marie-Christine Pilotte, Francine Lareau, Véronique Pascale, Josiane Aubuchon, Anna Moulounda Beaupré, Linda Bouchard, Julie Dignard, Julie Robillard et Nadine Massie conçoivent elles-mêmes leur numéro dans un esprit ludique pour amuser leur fidèle public.


Créées en 2013 d’un désir artistique de s’autoproduire, «Les Femmelettes» en sont à leur 3e année. Elles créent tout à partir de leur inspiration. De l’écriture à la production, elles n’ont comme seul appui leur marraine-fée, la tout aussi déjantée, Marie-Lise Pilote.






Courtoisie

Voici ce que Josiane Aubuchon nous dit de leur collectif ad hoc :

«Il n'y a pas de règles strictes aux Femmelettes. Notre premier but est de s'amuser, d'offrir un numéro différent et inédit par mois. (…) Habituellement les performances se situent aux alentours de 8 à 10 minutes. D'ailleurs, tout est possible à nos cabarets, pour un soir une artiste solo peut s'acoquiner à une autre femmelette et soumettre un sketch, par exemple. On peut assister à de la chanson, de la danse, du théâtre et évidemment de l'humour. Tout se veut ludique.»

Ces numéros inédits font parfois des petits, les membres des Femmelettes produisent aussi leur propre spectacle inspiré de ces numéros. De là l’aspect laboratoire de ce rendez-vous mensuel.






Affiche: Julie Robillard


Comme comédienne et auteur, je suis pleine d’admiration pour ces 12 copines qui se sont donné une discipline de création, et se sont engagées non seulement à créer et présenter, mais aussi à produire chaque mois le fruit de leur travail. Donc, en quelques mots, mis à part leurs engagements et leurs nombreux contrats de comédiennes, d’auteurs, ou de metteurs en scène et sans oublier bien sûr, leur travail alimentaire, elles arrivent à écrire, répéter et produire rubis sur ongle, un numéro de 8 à 10 minutes chaque mois.


De plus, présenter ses propres textes demande du courage. On se lance sans filet. Normalement un comédien aborde un texte avec une liberté de création et d’interprétation. Étant comédienne et auteur, cette distance est absente pour elles, alors le stress est d’autant plus intense au moment de la performance. Et leur délai mensuel est court. Heureusement, «Les Femmelettes» ont leurs admirateurs, elles ont fidélisé leur public. Il les encourage avec ferveur et les suit depuis leurs tout premiers débuts.



Crédits: Marie-Pierre Charbonneau


«Les Femmelettes» nous font rire, nous choquent, nous étonnent, nous touchent et nous charment. Chacune d’elles étant aussi admirative du travail et de la signature des autres, elles nous inspirent à redoubler d’intérêt pour leur art très personnel.


Si ce lundi, il vous est impossible d’assister à leurs folies, aucun problème, vous pouvez vous reprendre tous les premiers lundis du mois jusqu’en mai, soit les 7 mars, 4 avril et 2 mai 2016, toujours à 20:00, au 1258 rue Bélanger, Montréal (Tarif: 15$ à la porte). Elles feront aussi une série "best of" les 4-5 et 6 juin. Vous pouvez réserver votre place à tarif privilégié sur atuvu.ca ou acheter votre billet sur la La Vitrine.