lundi 18 décembre 2017

Les Olivier: la fête de l'humour gagne sur les scandales





Les Olivier: la fête de l'humour a gagné sur les scandales


Publié par Esther Hardy le Lun. 18 décembre 2017 à 15h41 - Contenu original

Humour, Esther aux premières loges, François Morency, Gala des Olivier 2017, Isabelle énard, Julien Lacroix, Les Simone, Mike Ward, Radio-Canada


Le 10 décembre dernier, la grande fête des humoristes a réussi son pari! Animé par François Morency, le Gala des Oliviers a été une belle célébration des réalisations des enfants terribles de l'humour. Esther Hardy était sur place et a rencontré plusieurs des artistes, heureux de la soirée et de leur Olivier!












lundi 11 décembre 2017

Noir et blanc - Le génie musical de Grégory!




Noir et blanc | Le génie musical de Grégory!



Publié par Esther Hardy le Lun. 11 décembre 2017 à 15h15 - Contenu original
Musique, Centre Bell, Esther aux premières loges, Gregory Charles, Kim Richardson, Marc Hervieux, Noir et blanc


Grégory Charles et Marc Hervieux ont fait « swinguer » leur public sur des hymnes de Noël dans le spectacle Noir et Blancdimanche dernier au Centre Bell. Le titre fait mentir cette soirée haute en couleurs où nous avons assisté à un déploiement de talent rarissime. D’abord, nous avons eu droit au génie musical et à la capacité exceptionnelle d’improvisation de Gregory Charles; puis à la complicité, l’humour et à la magnifique voix de Marc Hervieux. On a pu aussi découvrir l’incroyable capacité d’adaptation des 2500 choristes, se pliant au quart de tour à la débordante imagination de leur chef de chœur, Grégory. Et en plus, on a pu admirer le surprenant talent des jeunes Virtuoses, élèves de Gregory qui ont maintes fois confirmé leur appellation. Et pour ajouter encore plus de variété à ce spectacle, des invités de choix: Kim Richardson, Marie-Hélène Thibert, Mark Wingswood – un chanteur anglais à la Michaël Bublé – et le beau Robby Johnson, un nouveau chanteur de la Beauce qui a fait sa marque dans le milieu country américain.



En première partie, Grégory, Marc et tous leurs invités nous ont présenté des chants de Noël: entre autres, un dynamique « Happy days » par une Kim Richardson très en voix. La soirée s’est poursuivie avec une magnifique version d’« Amazing grace » interprétée par Kim, notre Aretha Franklin québécoise. La complicité et l’humour de Marc Hervieux nous ont vraiment étonnés! D’une délicieuse autodérision, il est carrément cabotin par moments, et tout simplement craquant! Pour sa part, il a interprété un inoubliable « Ave Maria » de Schubert et plusieurs autres titres. Marie-Hélène Thibert nous a offert un « Hymne à l’amour » exceptionnel. Et la soirée s’est poursuivie avec plusieurs autres chants des invités et des choristes tout aussi dynamiques.






La deuxième partie de ce spectacle aussi peu monochrome, nous a fort impressionnés. D’abord, les spectateurs sont invités à faire leurs demandes spéciales avant le début de la soirée. Puis, parmi toutes les suggestions, Grégory pige directement sur scène un titre de chanson, et comme un génie musical à la Mozart qui imagine tout dans sa tête, il planifie la présentation en un tour de main, tout en bavardant avec Marc Hervieux, en taquinant les musiciens Virtuoses et en donnant à gauche et à droite quelques indications pour la suite… Et voilà, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, il entame l’hymne au piano et la magie opère! Les choristes, musiciens et virtuoses ainsi que les chanteurs sont en parfaite harmonie comme s’ils avaient répété pendant des heures! C’est fabuleux!



Tout le monde doit s’adapter en un clin d’œil et arriver à temps pour « performer » sous la direction du chef hyper actif! Arriver à un tel résultat est non seulement un défi haut de gamme, mais il est aussi un exercice extrêmement formateur pour les artistes à qui on demande cet effort impressionnant. Témoin béat de ce génie musical, le public est ébloui et en redemande perpétuellement! À notre grand plaisir, les rappels ne finissent plus!




Les 2500 choristes ont un impressionnant système de coordination faisant en sorte que chacun d’eux ait son moment sur scène. Divisés en groupe d’environ trois cents choristes, pendant que le premier groupe quittait la scène à la fin de sa performance, un deuxième entrait du côté opposé, un autre se préparait dans les gradins pour son tour à venir et tout cela en chantant. Un ballet extrêmement bien ficelé.



C’est en allant me sustenter durant la pause que j’ai croisé une mini-Grégory version fillette, haute comme trois pommes et d’environ cinq ans, très fière de son papa! La soirée était déjà très agréable…



On connaît tous de ces gens de talent, un membre de la famille ou un ami qui arrive à nous jouer une chanson populaire en moins de deux, ce qui est toujours impressionnant. Maintenant, imaginez en plus, faire tout cela en harmonisant 2500 choristes, 7 musiciens, 2 chanteurs et 5 autres jeunes musiciens, en discourant, taquinant à bâton rompu et en plus, en arrivant à changer de tonalité, changer de style, le faire « jazzé » ou encore plus rock, avec des effets, etc.

Tout simplement... ÉPOUSTOUFLANT!

mardi 28 novembre 2017

Lancement du cd - Marée haute - d'Émile Proulx-Cloutier - Entrevue




Émile Proulx-Cloutier à Marée Haute!

Publié par Esther Hardy le Mar. 28 novembre 2017 à 17h00 - Contenu original
Musique, Centre Phi, Émile Proulx-Cloutier, Esther aux premières loges, Guido Del Fabbro, Marée Haute

Crédit photos: Charles-Olivier Michaud

Le 17 novembre dernier, nous avons eu la chance de rencontrer Émile Proulx-Cloutier lors du lancement de son deuxième opus « Marée Haute » au Centre Phi.





L'univers d'Émile Proulx-Cloutier est la vie sans fard, qui se dépose en nous en douceur. Qu'il utilise la mélodie, la poésie urbaine, le slam ou le rap, il reste lucide et poétique; un rendu qui fait toute la différence dans la façon de recevoir et de comprendre son propos.



J'ai un coup de cœur pour sa plume qui transperce nos pensées avec une précision chirurgicale, dans un emballage tout en poésie. Entre autres, sa chanson « Force Océane » m'a beaucoup émue, tant son regard sur la femme est à la fois lucide et empli de compassion.


Voici ce qu'il en dit: « La chanson "Force Océane" est une forme de réponse à tous ceux qui se gargarisent du fait que le féminisme a connu ses belles heures et que c'est maintenant un vieux sujet, une lutte passée. Elle est plus un coup de gueule mélangé à un cri du cœur.»


Un cri du cœur, qui entre en nous comme une flèche brûlante de vérité!


Et pour le voir sur scène vous interpréter ces mélodies:

1er février 2018 – Salle Anaïs-Allard-Rousseau / Trois-Rivières

14 février 2018 – Maison des arts / Laval

23 février 2018 – Maison de la culture / Waterloo

1er mars 2018 – Centre des arts Juliette-Lassonde / St-Hyacinthe

2 mars 2018 – L'Entrepôt / Lachine

3 mars 2018 – Salle Georges-Codling / Sorel *en vente le 1er décembre

9 mars 2018 – Théâtre du Vieux-Terrebonne / Terrebonne

10 mars 2018 – Église Emmanuel / Cowansville

15 mars 2018 – Maison de la culture / Gatineau

16 mars 2018 – Théâtre du Marais / Val-Morin

30 mars 2018 – Cabaret BMO / Ste-Thérèse

31 mars 2018 – Théâtre Gilles-Vigneault / St-Jérôme

4 avril 2018 – Théâtre Outremont / Outremont

6 avril 2018 – Grand Théâtre de Québec / Québec

D’autres dates s'ajouteront.

jeudi 26 octobre 2017

Avec tout son charme, l'oeuvre de Pagnol débarque au Québec



Publié par Esther Hardy le Jeu. 26 octobre 2017 à 15h20 - Contenu original
Crédit photos: Jean-Charles Labarre


Les Productions Martin Leclerc et Nicolas Pagnol, le petit fils de Marcel Pagnol, présentent « Dans l’univers de Marcel Pagnol » en tournée québécoise du 22 octobre au 1er novembre. Le spectacle, spécialement conçu pour la Belle Province, se déroule comme suit: d’abord, la pièce Jules et Marcel créée à partir de la collection de lettres relatant la correspondance authentique entre Marcel Pagnol et son bon ami Raimu (Jules), comédien fétiche. Ensuite, la projection du célèbre film Marius, et, pour compléter la soirée, une discussion avec toute l’équipe de création et l’héritier des œuvres de ce célèbre Provençal au cœur d’enfant... qui a touché tant de générations par l'ensemble de ses films, ses pièces de théâtre et ses écrits.








Du théâtre au cinéma, Nicolas Pagnol a conçu ce spectacle pour charmer les Québécois. Les comédiens Fred Achard et Christian Guérin, aussi natifs du sud de la France, y donnent vie aux deux personnages mythiques. Ces derniers ont également fait partie de la version européenne de ce spectacle, qui a tourné depuis 2009. Néanmoins, le narrateur ne pouvant les accompagner en sol québécois, c’est le comédien et directeur général du Théâtre Outremont, Raymond Cloutier, qui, de sa magnifique voix, assure la narration de cet échange épistolaire, adapté pour la scène par Pierre Tré-Hardy.

Mis en scène par Nicolas Pagnol, ces comédiens chevronnés nous offrent un regard privilégié sur les personnalités des deux protagonistes et racontent avec humour, vérité et émotion les défis de ce cinéaste-monument du cinéma français.


Quelques extraits:




D’abord professeur, puis auteur et cinéaste, Marcel Pagnol a fait vibrer la francophonie par ses textes touchants, par l’humanité de ses films et par ses écrits qui vont droit au cœur. On se souvient entre autres du doux parfum provençal des films tel que: Jean de Florette, Manon des sources, Marius, La Gloire de mon père, Le Château de ma mère et du théâtre: Marius, Fanny et César, etc. Décédé depuis déjà plusieurs décennies, il allait malgré tout de soi que ces nombreuses œuvres ne devaient pas rester dans les cartons. Passionné par le travail de son grand-père, Nicolas Pagnol a pris le relais et se fait un devoir de perpétuer l’œuvre de celui qu’il admire de tout son cœur. Revisitant son répertoire, il nous le présente sous de nouvelles formules telles que: théâtre inédit, livres, bandes dessinées, ainsi que toutes les œuvres cinématographiques et le théâtre dont on connaît déjà la saveur exceptionnelle.


Entendre Nicolas Pagnol parler du répertoire de son grand-père avec admiration est craquant, tant il est charmé par l’œuvre et tant, en digne héritier, il croit que vivre et travailler dans le plaisir est essentiel.


Dans notre société où on oublie souvent de déguster la douce simplicité du quotidien en courant après le temps, où les relations humaines passent souvent à travers le tamis d’une réorganisation technologique, retrouver l’humanité, la naïveté, la simplicité et la bonhomie qui caractérisent les personnages de l’œuvre de Pagnol est une bouffée d’air frais qui réchauffe le cœur et fait le plus grand bien.

À voir au Québec…





Avec: Nicolas Pagnol
Adaptation théâtrale de Jules et Marcel: Pierre Tré-Hardy
Mise en scène: Nicolas Pagnol
Comédiens: Fred Achard, Christian Guérin et Raymond Cloutier
Production: Productions Martin Leclerc

Les dates du spectacle au Québec :

22 octobre | Gatineau | Salle Odyssée | 15h00

24 octobre | Brossard | Étoile Banque Nationale | 19h30

26 octobre | Montréal | Théâtre Outremont | 19h30

28 octobre | Québec | Théâtre Petit Champlain | 19h30

29 octobre | Beloeil | Maison de la culture | 14h00

1er novembre | LaSalle | Théâtre Desjardins | 19h30

vendredi 6 octobre 2017

François Morelli donne de l'oxygène

François Morelli donne de l'oxygène

Publié par Esther Hardy le Ven. 6 octobre 2017 à 15h00 - Contenu original
Exposition, 1700 La Poste, Esther aux premières loges, François Morelli, Les éditions de Mévius, Multidisciplinarité, Peinture, Sculpture

Crédit photos: Guy L'Heureux


« Assez fou pour être vraiment talentueux! », voilà ce que son professeur new-yorkais dit de François Morelli. Une judicieuse rétrospective des œuvres de cet artiste montréalais, talentueusement multidisciplinaire, est exposée à la galerie 1700 La Poste jusqu’au 17 décembre.





François Morelli
feuilletant ses cahiers


Cet artiste prolifique a un univers riche et très varié: de la sculpture, des peintures, des estampes, autant que de l’aquarelle, du pochoir, de l'encre...Et même des objets quotidiens qu’il sculpte au gré de son imagination, comme des ceintures ou du fil de fer. Les médiums n’ont pas de limite à son inspiration, et sa liberté de création est étonnante!





La femme loup (2015)
Encre et tampon encreur sur papier


L’exposition nous fait voyager dans son monde de couleurs et de formes sur de magnifiques murales, de gigantesques peintures où le macrocosme et la minutie du microcosme se côtoient harmonieusement. Ses sculptures de métal trônent au-devant de ses murales. Ses aquarelles fascinent par la richesse des couleurs, autant que sa suite de peintures monochromes qu’il utilise pour s’exprimer autrement. On peut aussi découvrir une sculpture de forme imaginaire qui illustre sa conception de l’union des sexes, et qu'il a portée sur son dos à travers plusieurs continents! L’exposition réunit donc les œuvres issues de ses nombreuses années de création, et réalisées par le biais de différents médiums.




À la frontière entre deux mondes XXXI (recto et verso, 1989)

Encre sur papier


Dans un esprit de discipline libre, François Morelli dessine chaque jour dans un cahier, cumulant ainsi un impressionnant nombre de créations au fil des ans. Parmi cette effervescence, des cahiers choisis font partie de l’exposition. Compte tenu de la quantité phénoménale produite en plus de quarante ans de pratique, une judicieuse sélection s’imposait parmi toutes ses œuvres.

La variation de son désir de création l’a amené tout autour du monde, et nous avons le loisir d’en découvrir une grande part au 1700 La Poste.


Pour vous donner un avant-goût, voici une vidéo de l’exposition : François Morelli


Rares sont les artistes qui ont la capacité d‘être talentueux, autant sur de très grandes surfaces que dans le fin détail de lignes d’une peinture. Son talent se confirme avec justesse dans ces univers opposés qui, sur ses toiles, se fondent et deviennent parfaitement complémentaires. La finesse des formes et des lignes s’agence parfois à un dessin ou à une forme plus brute qui, au final, produit des contrastes harmonieux. Plusieurs de ses peintures sont d’ailleurs ornées de fleurs rouges qui, pour lui, symbolisent la vie et la joie de vivre. Capable de les peindre sans tomber dans le déjà-vu, il prône la liberté de création sous tous ses aspects, même dans ce qui a déjà été fait à maintes reprises. Non pas par mimétisme, mais bien pour la pure liberté d’expression et de création, sans aucun préjugé et selon ses désirs du moment!





Belthead I (1998)
Ceintures, rivets, bloc de béton et miroir


François Morelli ne craint pas l’immersion de son art aux formes inusitées dans la rue, créant et s’inspirant du contact avec les gens qu’ils croisent… Et les souvenirs mémorables ne manquent pas, lorsqu’un artiste audacieux fait le tour de plusieurs pays avec une œuvre sur son dos. Parmi les aventures que son geste audacieux a suscitées, il a croisé un homme qui lui a offert de lui acheter la sculpture qu’il transportait, simplement pour ne plus le voir la trimbaler!


Riches et nourrissantes pour lui, l’artiste goûte les anecdotes savoureuses que son art provoque chez l’autre. Appréciant la spontanéité de ces rencontres impromptues, il aime voir se révéler l'impact que ses créations ont sur ces personnes. Plus qu’une étude de mœurs, elles deviennent un lieu d’apprentissage sur la réception de son art, et ce, chez différents publics. De là, l’idée de voyager dans plusieurs pays pour provoquer, voir et connaître ce qui advient de ces rencontres improvisées.




Colossal Head III (2006)
Encre sur papier

Issu de l’ancien quartier italien de la rue Ontario, François Morelli grandit entre une mère très ouverte d'esprit et un père qui lui donne une éducation empreinte d’un grand désir de s’épanouir. Sa mère admire les artistes, et la seule autre profession qu’elle espère lui voir adopter, est médecine. Puisque selon elle, les deux professions donnent de l’oxygène, elle est ravie de le voir entrer aux Beaux-Arts en peinture et dessin à l’Université Concordia. Son baccalauréat en poche, il expose à la galerie Don Stewart et participe à l’élaboration du centre Articule. Puis, c’est à New York au Mason Gross Scholl of the Arts de l’Université Rutgers qu’il poursuit sa maîtrise en installation et performance. C’est à ce moment qu’il cherche la rencontre avec son public dans les quartiers de la métropole new-yorkaise et, ensuite, le goût de voir du pays le propulse un peu partout sur la planète jusqu’à trimbaler ses œuvres de gauche à droite.


Sa démarche artistique est caractérisée par sa liberté de création, alliée à un puissant désir de pousser son travail pour découvrir ce qui est essentiel. Il a l’audace de faire fi des jugements, quitte à avoir l’air d’un hurluberlu en suivant son instinct. Cette étincelle puissante de création provient de l’éducation privilégiée qu’il a reçue, et de l’époque d’effervescence des années soixante dans laquelle il a grandi, où un projet de société et la liberté d’être primaient sur tout!




François Morelli

Ayant acquis une grande compétence dans l’utilisation de ses outils de travail, il ne questionne pas ses habiletés et il a une grande assurance. Ses années d’expérience lui ont appris à avoir une totale confiance en son instinct de création. En pleine possession de ses moyens, il laisse ses véhicules le guider vers où son imaginaire le porte, puis raffine et peaufine l’œuvre jusqu’à sa pleine satisfaction. Autant, il a une liberté de pensée, autant il a confiance et laisse sa main révéler le dessin en ayant l’assurance qu’une création authentique en ressortira au bout du processus.


On saisit son talent exceptionnel d’enseignant. Capable de laisser libre cours à son imaginaire, François Morelli met au monde des artistes en leur enseignant à se libérer de leur propre limitation de création, afin de concevoir en toute liberté et suivre leur inspiration dans tous les recoins de leur imaginaire! Après avoir enseigné à l'Université Rutgers à New York, à l'Université du Québec à Trois-Rivières, il est de retour à l'Université Concordia depuis 1996. Sa pratique personnelle s'est toujours poursuivie en parallèle de sa vocation d'enseignant.


Conscient des univers qui se côtoient dès que le public porte un regard sur ses œuvres, il apprend sur lui-même et se nourrit de ces perceptions et interprétations. Autant il désire s’émerveiller lui-même, autant il désire émerveiller l’autre! Et de là, découle la célébration du moment empreint d’une prise de conscience de l’aspect vital et fragile de l’existence!



À la frontière entre deux mondes XXXI (recto et verso, 1989)
Encre sur papier

Ses œuvres sont nourrissantes, elles apportent une dose d’émerveillement et de beauté… en fait, comme disait sa mère, « elles donnent de l’oxygène! »

À l’occasion de son exposition, les éditions de Mévius publient un livre d’art permettant de découvrir une production inédite des carnets de ses dessins quotidiens. Cet ouvrage richement illustré trace un portrait de la pratique de l’artiste depuis 1974.

À visiter au 1700 La Poste jusqu’au 17 décembre.


Le 1700 La Poste
au 1700 rue Notre-Dame ouest 




mercredi 4 octobre 2017

Ferme pas ta gueule Marianna !


Publié par Esther Hardy le Mer. 4 octobre 2017 à 16h00 - Contenu original


En tournée au Québec, l’audacieuse, fougueuse, coquine, « ratoureuse », joueuse et cabotine Mariana Mazza présente son premier one-woman-show, Femme ta gueule. Nous avons pu la voir le weekend dernier au Théâtre St-Denis, et elle est tout simplement hilarante. Très à l’aise sur scène, Mariana décape une bonne dose de tabous sexuels avec un humour bon enfant, sur un rythme impressionnant... comme si elle était sous l’effet d’une boisson à haute teneur en caféine, et qu'elle se serait retrouvée plongée dans un party-surprise qui a tourné en orgie! Après avoir pleuré de rire en assistant à toutes ses moqueries sur le public, les gars, les filles, sur elle-même et quelques humoristes au passage, on sort de son spectacle avec un mal de joues conséquent. Une soirée endiablée avec, en première partie, Dave Morgan, un nouveau venu très talentueux qui ne donne pas sa place non plus!

 Dave Morgan


D’une répartie qui frise l’arrogance, Mariana a une solide capacité à transmettre et à incarner ses textes, dans une mise en scène bien ficelée et ce, quelles que soient les réactions du public. Habituée à la foule, elle improvise et se moque de tout, même du manque de ripostes de ses admirateurs à ses provocations!






 Mariana Mazza


 Réputée pour ne pas avoir froid aux yeux, quitte même à être vulgaire, elle assume son choix de mots et signe. Car elle a l’audace d’affirmer tout haut les non-dits et les malaises sexuels sociaux des cent dernières années au Québec. Affirmée et fière d’être une femme qui assume ses pulsions, elle crie haut et fort son désir d’une liberté sexuelle sans compromis sexiste, où le mâle dominant la ferait se sentir diminuée!


Elle invente quelques mots au passage, tels qu’« envaginer » ou « dil-douche », pour exprimer sa façon d’être aux commandes de sa sexualité! Ce n’est pas tout; même si elle en parle avec humour, le féminisme, l’éducation sexuelle adéquate aux adolescents et le respect des femmes la préoccupent! Je paraphrase ici : « Mieux vaut parler à ta mère que de t’informer sur le net où les informations sont partielles! Parce que ta mère, elle, elle veut te parler! »



Mariana Mazza



Donc, si vous avez le poil qui se dresse en entendant quelques sacres, faites-en fi et regardez de plus près… Le discours de Mariana est fort simple : « Libérez-vous de vos tabous! Car, on peut vivre libre sans être pris dans de fausses convictions! » C’est ce qui m’enthousiasme tant chez elle, elle a dépassé ses peurs de dire les choses telles quelles sont et, après avoir souffert de ne pas comprendre sa sexualité d’adolescente, elle veut ardemment que les jeunes trouvent leur pleine liberté rapidement!

Mariana est un diamant brut, elle est fougueuse et déterminée, et ça fait du bien. Laissez-vous décoiffer un brin par son audace, et vous aurez du plaisir. Vous en sortirez peut-être avec le sentiment d’avoir acquis un peu plus de liberté de pensée, qui permet de respirer dans une société de moins en moins facile à assumer pour beaucoup d’autres raisons!


En tournée partout au Québec, suivez Mariana Mazza et trouvez ses dates de spectacle par ici.





jeudi 13 juillet 2017

Le St-Denis rock avec « Footloose »



Publié par Esther Hardy le Jeu. 13 juillet 2017 à 15h15 - Contenu original
Produite par Juste pour rire, la dynamique comédie musicale Footloose est présentée au Théâtre St-Denis jusqu’au 5 août. Mis en scène par le talentueux Serge Postigo, ce petit ouragan de plaisir et de drame humain est franchement une belle réussite! Les chanteurs Philippe Touzel (Ren McCormack ) et Éléonore Lagacé (Ariel Moore), qu’on a découverts grâce à La Voix, sont très convaincants dans leur interprétation. Et avec eux, les nombreux autres personnages qui chantent, dansent et jouent comme un orchestre bien dirigé font honneur à ce spectacle parfaitement rodé.



Philippe Touzel et Éléonore Lagacé 


Si vous avez vu le film, vous vous souvenez sûrement que Footloose raconte l’histoire d’un jeune homme de Chicago idéaliste et un peu turbulent, Ren McCormack (Philippe Touzel). Avec sa mère Ethel McCormack (Annie Éthier), ce dernier est forcé d’emménager chez son oncle Wes Warnicker (Sylvain Scott) et sa tante Lulu Warnicker (Hélène Major), qui habitent dans une petite ville isolée nommée Beaumont. Malheureusement, quelques années auparavant, Beaumont a été le théâtre d’un grand drame qui la transforme en un dortoir où la jeunesse n’a plus le droit de vivre librement ses plaisirs légitimes. Heureusement, Ren McCormack viendra bousculer ce beau monde emprisonné par ses blessures de vie, et se fera complice de la belle Ariel Moore, fille révoltée du révérend.


Dès l’ouverture du rideau, une magnifique structure métallique similaire au pont Jacques Cartier décore la scène et devient le fondement sur lequel cette comédie dramatique prend place.


Une scène se déroulant à l’école nous a particulièrement impressionnés avec un jeu d’ouverture et de fermeture de casiers, en même temps qu’une apparition de comédiens, et tout cela joué en chantant. C’était un exercice de coordination bien maîtrisé et ludique à la fois. À plusieurs reprises, la très agile Éléonore Lagacé est grimpée aux montants du pont comme une acrobate! Impressionnant! L'énergie que déploie Philippe Touzel et la troupe de danseurs dynamisent toute la salle, au point de nous donner l’envie de nous lever et de danser avec eux.




Éléonore Lagacé 


Malgré son jeune âge, Éléonore Lagacé a déjà une belle feuille de route. Après avoir incarné Patty Simcox dans Grease, assumé deux rôles dans Québecissime et plusieurs apparitions dans diverses prestations au petit écran autant que sur scène, la voici dans un rôle très intéressant pour elle. Avant son passage à La Voix, j’ai eu la chance de la croiser, alors qu'elle interprétait une étudiante en musique dans la quotidienne 30 Vies et que je jouais son professeur de musique.




Philippe Touzel 


Philippe Touzel est tout aussi admirable, après son rôle de Kenickie dans Grease qui a été très apprécié du public, ainsi qu’un rôle dans Québecissime, La Mélodie du Bonheur et plusieurs autres comédies musicales. Il a aussi roulé sa bosse comme chanteur avec son groupe jusqu’aux États-Unis, et a assuré plusieurs prestations sur nos écrans. À vingt-six ans, il cumule déjà quinze solides années d’expérience…


Comme on le sait, Serge Postigo offre des auditions ouvertes à tous. Il se fait un point d’honneur de rencontrer plusieurs personnes et de bien sélectionner chacun des participants à ses spectacles. La distribution expérimentée en comédie musicale confirme le talent sur scène de Footloose, ce très bon spectacle. Des gens comme Dominique Côté (Révérend Samuel Moore), Émilie Josset (Anne Moore), Danièle Lorain (Betty Blast), Marie-Ève Pelletier (Éléanor Dunbar), Hélène Major (Lulu Warnicker) et Joseph Bellerose (Directeur Harry Clark) sont des comédiens expérimentés qui ont des carrières enviables.






Dominique Côté en révérend, et son épouse Émilie Josset, nous ont beaucoup touchés par leur jeu talentueux et bien nuancé. Le digne directeur d’école qu'interprète avec justesse Joseph Bellerose met en valeur sa proverbiale prestance qu'on aime voir à l'écran comme sur scène! La talentueuse Hélène Major incarne une tante Lulu à la fois sympathique et un brin naïve, ce qui souligne son délicieux tempérament espiègle. Danièle Lorain est savoureuse en gérante du casse-croûte, elle nous a d'ailleurs beaucoup fait rire. Les jeunes comédiens ne sont pas en reste. Pensons à Tommy Joubert, touchant et hilarant en Willard Hewitt, l’ami de Ren. Geneviève Bournival en Rusty et Tanya Brideau en Wendy Jo, nous ont beaucoup amusés, ce sont de jeunes comédiennes talentueuses et pleines de ressources.


D'ailleurs, la distribution est solide, autant chez les musiciens, les comédiens-chanteurs que chez les danseurs. Voici la liste de ces nombreux talents:

Philippe Touzel , Éléonore Lagacé , Dominique Côté, Émilie Josset, Tommy Joubert, Hélène Major, Sylvain Scott, Annie Éthier, Geneviève Bournival, Tanya Brideau, Laurie M. LeBlanc, David Coriveau, Martin Rouette, Simon Labelle-Ouimet, Dominic Lorange, Marie-Ève Pelletier, Danièle Lorain, Joseph Bellerose, Tim Brink, Kathline Gréco, Tommy Tremblay, Frédérique Brunet, Rahmane Belkebiche, Raphaël Gagnon, Kiana Smith, Sunny Boisvert, Laura Piccinin, Jessy Gauthier, Édith Collin-Marcoux, Carol-Anne Vézina, Mathieu-Philippe Perras, Élise Cormier.





Comme pour la comédie musicale Grease, Serge Postigo s’est entouré de la même équipe de production pour son excellent travail. Nous saluons leur présence sur scène pour la révérence finale avec tous les artistes. Artisans importants de ce spectacle, nous avons peu l'occasion de souligner leur travail exemplaire. C’était donc un choix judicieux de mise en scène.


Musiciens, danseurs, chanteurs et équipe technique performent avec brio. Malgré ses obligations dues aux exigences de l’auteur, qui encadre avec rigidité les paramètres de la production de ce spectacle, le travail de traduction et d’adaptation de Serge fonctionne très bien.


Avec sa nouvelle façon de travailler la mise en scène, Serge Postigo est en train de marquer sa génération. Soulignons sa droiture, sa générosité, sa consécration et sa courtoisie exemplaire.




Serge Postigo 


Comme un bon père de famille, il prend à sa charge tous les tracas qu’une production de cette envergure peut comporter, sans jamais laisser son humeur se teindre des difficultés de tout acabit que cette grande responsabilité comporte. Il dirige toute son équipe avec une abondance d’encouragements; et jamais il ne se montre déçu, accablé ou laisse transparaître la moindre trace de découragement dans tout ce processus. Comédien de métier, il a cette attitude de délicatesse et sait préserver les artistes de toute forme d’inquiétude, afin de les garder concentrés dans l’essentiel de leur travail…


Naturellement, ses efforts portent fruit! Alors ne manquez pas l’occasion de voir Footloose, encore présenté jusqu'au 5 août 2017 au Théâtre St-Denis.

lundi 26 juin 2017

Rencontre avec Simon Rivard - Chef de l'Orchestre de la Francophonie!





Publié par Esther Hardy le Lun. 26 juin 2017 à 17h05 - Contenu original

La seizième saison du dynamique et innovateur Orchestre de la Francophonie (OF) marquera le début d’une nouvelle aventure pour Simon Rivard, puisque ce nouveau diplômé en direction musicale dirigera l’orchestre durant toute la saison estivale. Le chef Jean-Philippe Tremblay devant s’absenter, il allait de soi que son chef par intérim allait assumer cette responsabilité importante. Le délai pour entreprendre sa nouvelle tâche est court, néanmoins Simon a l’expertise, le talent et les connaissances pour le faire. Comme la saison est déjà planifiée, il ne reste plus qu’à se préparer à l’arrivée des jeunes musiciens de partout dans le monde (Australie, France, Belgique, Mexique, Jamaïque, États-Unis et Canada), et le nouveau chef fera son entrée.



L’OF offre aux musiciens récemment diplômés d’institutions reconnues, une formation complémentaire afin de leur donner le privilège d’expérimenter le travail au sein d’un orchestre professionnel avec toute la pression que cela implique : peu de temps de répétitions, un large répertoire musical et le plaisir d’offrir des prestations dans des salles prestigieuses. En conjuguant ses trois valeurs : apprendre, innover et partager, l’OF prépare ces jeunes musiciens à jouer un rôle de choix dans de grands orchestres de renommées nationale ou internationale.



Créée en 2001, cette académie orchestrale regroupe des musiciens ayant en commun la musique comme langage, afin de créer un orchestre inédit. Chaque année, les musiciens doivent auditionner pour y être admis. Les musiciens sélectionnés sont ensuite conviés à venir jouer six semaines au sein de l’OF, le temps de faire une belle tournée de concerts estivaux professionnels sur le sol québécois.




Jean-Philippe Tremblay



Le chef réputé, Jean-Philippe Tremblay, dirige près d’une trentaine de concerts en tant que chef invité dans des orchestres de renom de la scène internationale, en plus de diriger des concerts nationaux et ceux à la direction de l’OF, et ce depuis ses tout débuts en 2011. Le travail est intense et l’Orchestre de la Francophonie s’adjoint toujours un chef associé qui, comme l’an passé, est Simon Rivard, ce qui lui permet de parfaire son expertise en direction d’orchestre.



Le chef associé assume certaines répétitions de l’orchestre et autres relations avec les musiciens, en plus d'être parfois appelé à remplacer le chef au pied levé. Néanmoins, ce remplacement est inédit, car rares sont les chefs par intérim qui ont la chance d’assumer la responsabilité de diriger l’orchestre durant une saison entière. Il va de soi que Simon n’est pas nouveau au sein de l’OF, ses premiers pas en tant que violoniste en 2012 ayant été concluants, tout comme son retour l’an dernier pour assumer la responsabilité de chef associé. Cette année, il cumule à la fois la responsabilité de chef associé et de chef par intérim. Sa troisième année lui offre donc une expérience exceptionnelle pour compléter sa récente maîtrise de chef d’orchestre.



L’OF désire émanciper et décloisonner la pratique d’un grand orchestre. Conjuguant la convivialité dans les relations entre le chef et ses musiciens, il se fait un devoir de faire découvrir les compositeurs contemporains et tente de s’adjoindre à différentes institutions et artistes afin de réinventer la présentation de ses concerts. Il sort littéralement l’orchestre de la rigidité de sa forme communément et exclusivement classique. De plus, il peut s’associer comme partenaire pour de grandes causes, puis former des Ambassadeurs de l’OF afin de leur permettre de développer une vision à la fois pédagogique, sociale, communautaire et de participation internationale. Le projet Haïti a permis de former de jeunes musiciens haïtiens en leur offrant leur première expérience orchestrale à laquelle Simon a eu la chance de participer avec bonheur.




Dans ce désir de rendre la musique classique la plus accessible possible, l’OF offre deux concerts gratuitement et trois autres à moins de 25 dollars. Je vous recommande chaudement sa prestation qui sera offerte mercredi 19 juillet, intitulée : « L’Orchestre de la francophonie à la Maison symphonique » avec le prodigieux violoniste canadien de renommée mondiale Kerson Leong. Cet artiste d’exception démontrait déjà à 17 ans une maîtrise exceptionnelle de son instrument.




Kerson Leong


Natif d’Ottawa, il a remporté le prix du Concours de musique du Canada cinq années de suite de 2005 à 2009, et a reçu diverses mentions dans une grande variété de concerts internationaux. Mais c’est en 2010 qu’il obtient une reconnaissance internationale en remportant le prestigieux premier prix Junior de la Compétition internationale Menuhin. Le mécène Roger Dubois et Caminex Inc. lui ont prêté un violon de Crémon, œuvre de Giuseppe Guarneri datant des années 1700 pour sa virtuosité et la maturité de son interprétation. Son plaisir de jouer est indéniable et se transpose dans l’éblouissement qu’il provoque chez ses spectateurs.



Le concert aura naturellement lieu à la Maison symphonique à 19h30. Pour l’occasion et afin de faire connaître la musique au public, le coût est minime, soit 20 $ pour les adultes, 10 $ pour les moins de 16 ans et gratuit pour les 6 ans et moins. Pour vous procurez un billet, suivez ce lien: l’Orchestre de la francophonie à la Maison symphonique.




Simon Rivard
Crédits:Tam Lan Truong



Récipiendaire de la Bourse du millénaire et de nombreuses autres distinctions, Simon Rivard dirigera neuf des onze concerts présentés cet été à l’OF, dont celui du 19 juillet. Il faut dire que, durant deux saisons, il a eu l’occasion de participer au travail de l’Orchestre de la Francophonie et connaît bien son répertoire, son fonctionnement, ainsi que les pièces choisies et les compositeurs sélectionnés avec soin par Jean-Philippe Tremblay. Ouvert et très généreux, Simon, nouvellement diplômé de l’Université McGill en maîtrise de direction musicale, espère que son travail puisse d’abord inspirer, puis toucher et idéalement, contribuer à élargir les goûts musicaux de son public. À la suite d’un concert, son rêve est d’entendre des gens du public lui confier qu’ils désirent se procurer les pièces musicales de compositeurs contemporains nouvellement découverts dans ce concert.



Tout chef d’orchestre est d’abord un musicien chevronné. Ainsi, Simon a d’abord été conquis par son instrument de prédilection pour ensuite accéder à la direction musicale. Fasciné par le violon, il a commencé à jouer en très bas âge et n’a, depuis, jamais quitté cet instrument. Ses inspirations musicales sont très variées, allant de Dédé Fortin à Claude Léveillée, en passant par Jacques Brel, Fred Pellerin, Georges Dor et Paul Piché. Ses goûts dénotent une vision et un désir de démocratiser la musique, tout comme l’OF se l'est donné comme mission. Ses goûts musicaux confirment donc sa vocation au sein de l’OF, tout aussi ouvert à créer de nouvelles expériences musicales non conventionnelles.



De plus, Simon sait reconnaître avec humilité le talent de ses pairs et admirer le travail de ses collègues. Que ce soit un ancien copain avec qui il s’est assis sur les bancs du Conservatoire de musique, ou l'un des plus grands de renommée mondiale, Simon aime à s’enrichir de l’expertise de ses collègues et discerner les qualités qui font de chacun d’eux des artistes exceptionnels.





Simon Rivard



Pour lui, la principale qualité d’un chef d’orchestre talentueux est avant tout, sa capacité à interagir avec délicatesse et courtoisie avec les musiciens de l’orchestre et savoir leur expliquer sa vision avec respect. En fait, en étant doué pour les relations interpersonnelles, le chef arrivera naturellement à rassembler les musiciens autour de sa direction et les inspirer à aimer travailler de concert.



D’entrée de jeu, il m’entretient sur les qualités exceptionnelles d'être humain de Yannick Nézet-Séguin. Convaincu qu’au Québec, on ne peut mesurer l’ampleur de sa renommée mondiale, Yannick est un être à part qui sait tirer le meilleur de chaque personne avec laquelle il travaille. Tous les musiciens qui bénéficient de ses interventions en sortent plus riches, au point qu’elles accentuent leur enthousiasme pour leur art, jusqu’à devenir passionnés pour leur partition, pour l’œuvre dans laquelle ils jouent, pour leur instrument et la musique!



L’enthousiasme de Simon Rivard envers l’Orchestre de la Francophonie se transmettra au public dès le début de la saison, le 4 juillet avec un premier concert gratuit au Camp musical du Saguenay Lac St-Jean; et se poursuivra jusqu’au 3 août avec onze autres concerts de Métabetchouan à Ottawa, en passant par Gatineau, Mont-Laurier, Mont-Tremblant, St-Eustache, puis naturellement au Festival de Lanaudière pour faire entendre ses talentueux jeunes musiciens. L’orchestre terminera avec cinq concerts dans la région de Montréal, précédés par deux passages à la Maison Symphonique durant la saison, et le dernier concert le 3 août sera présenté au Centre Pierre Charbonneau avec Marc Hervieux, Jean-François Bleau et Marie-Ève Janvier.


Bonne découverte musicale!

mardi 20 juin 2017

FrancoFolies 2017 | « Amours, délices, orgues » et les folies de Pierre Lapointe



 Publié par Esther Hardy le Mar. 20 juin 2017 à 15h05 - Contenu original


Les FrancoFolies ont présenté le spectacle Amours, délices et orgues de Pierre Lapointe dans la magnifique Maison symphonique de la Place des arts du 14 au 18 juin. Mis en scène par nulle autre que la comédienne et nouvellement metteuse en scène, Sophie Cadieux, ce spectacle innovateur sort complètement des sentiers battus, autant pour l’assistance que pour Pierre Lapointe et toute son équipe de création.





Pierre Lapointe


Original par conviction, on constate que Pierre Lapointe s’est adjoint de grands artisans spécialisés dans chacun des domaines suivants : danse, chorégraphie, design, comédie, jeu, musique, orgue de l’orchestre symphonique, etc. En fait, il a fait appel à une équipe extrêmement créative, qui a offert toute une prestation. Pierre tenait à mettre en valeur chacun des artisans, il les a présentés plusieurs fois en soulignant leur important apport respectif.





Sophie Cadieux
Crédits Maude Chauvin



Habitué des Francos avec ses créations surprenantes, Pierre Lapointe est fidèle à lui-même avec ce dernier projet. Dès l’entrée du public dans cette immense salle de 2100 places, tous les concepteurs, artistes, musiciens et même Pierre Lapointe nous étonnent en étant déjà sur scène! Comme s’ils étaient en répétitions dans une conversation détendue, ils semblent insouciants de ce qui se passe dans la salle. Néanmoins, ce n’est qu’une impression! Car au moment opportun, l’éclairage s’assombrit et on entend la voix de Sophie Cadieux à la régie nous décrire ce qui suivra. En nous expliquant leur rôle dans le succès de cette création, elle nous présente d’abord chacun des artisans de cette œuvre commune et nous donne une idée générale du concept.



Parfois seul au piano ou accompagné de ses musiciens, avec sa magnifique voix, Pierre Lapointe interprète ses chansons pimentées de monologues, de danse, de conversations surprenantes et d’exceptionnels moments musicaux. Chaque membre de l’équipe restera sur scène du début jusqu’à la fin du spectacle. Jouant les rôles d’accessoiristes, de danseurs, de musiciens, etc., nous aurons droit à un travail d’équipe où chaque artiste travaille dans la détente et apporte sa contribution avec un souci d’abolir ce qu’on appelle communément le quatrième mur entre la scène et le public. Selon leur rôle et comme mentionné précédemment, Sophie Cadieux assume la mise en scène, l’auteur dramatique Étienne Lepage signe les textes, la designer Matali Crassef conçoit les éléments de décors qui servent aussi d’accessoires, le musicien Jean-Willy Kunz joue de l’extraordinaire orgue, le chorégraphe Frédérick Gravel compose les danses (et danse aussi lui-même avec Pierre), et Alexandre Péloquin veille à « énergiser tout ça » en le ponctuant d’éclairages puissants.






Jean-Willy Kunz


Nous avons eu droit à un spectacle innovateur ponctué de moments forts où les ambiances ont beaucoup varié. Lorsque Jean-Willy Kunz, installé sur le mur du fond au cœur de l’orgue gigantesque, se met à jouer « Mad Rush » de Philippe Glasse, c’était un de ces grands moments. Et lorsque Pierre défie les hommes hétérosexuels en leur demandant de fermer les yeux quarante secondes, et de s’imaginer faire l’amour avec un homme, les applaudissements qui ont suivi étaient, disons-le, un peu plus discrets. Puis, une surprise! Éric Bernier entre en scène et questionne Pierre sur sa façon d’agir, sa philosophie de vie… ce qui crée une scène très cocasse.



Présenté pour la première fois le 9 juin à la salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm à Québec, Amours, délices et orgues a été créé sur mesure pour la Maison Symphonique, ce premier spectacle a donc permis à toute l’équipe de s’adapter à cette nouvelle version.




Éric Bernier
Crédits Kelly Jacob


Pierre Lapointe et ses collaborateurs ont fignolé la trame de ce spectacle pendant trois ans, chacun de leur côté, pour ensuite se réunir dans les derniers mois. Pierre a su que Sophie Cadieux songeait à aborder le travail de mise en scène, et l'a immédiatement approchée afin de créer un spectacle non pas pour bercer le public sur ses nouveaux titres, mais pour créer un événement, une forme inédite qui viendrait déstabiliser tout le monde. Le désir de Pierre est de créer un contexte où chacun peut aller au-delà de ce qu’il connaît et recevoir réellement de nouveaux éléments dans sa vie pour ainsi devenir plus créatif.



Malgré les deux rappels, Pierre reste réservé sur l’accueil éventuel du public et de son type de spectacle. Lors d’une discussion qui a suivi la représentation de vendredi, il a même mentionné au public, et je paraphrase : « Vous n’êtes pas obligé d’aimer ce spectacle et c’est très bien ainsi, ça va rouler en vous. Et c’est ce qui importe! »



Oui, original! Parfois avec goût, d’autres fois moins! Néanmoins, son désir de déstabiliser son public est indéniablement réussi avec des moments que je garde en réserve pour ceux qui auraient la chance d’y assister éventuellement… Car chacun est reparti avec ses nouveaux éléments dans son petit baluchon… signé l’excentrique Pierre Lapointe!

lundi 19 juin 2017

La mafia s'invite au salon funéraire - Théâtre des Cascades



Publié par Esther Hardy le Lun. 19 juin 2017 à 16h00 - Contenu original

Des comédiens de l’émission « L’auberge du chien noir » et leurs amis se retrouvent à nouveau sur les planches du Théâtre des Cascades, pour présenter la pièce Ciao papa! de Jonathan Gagnon. À l’affiche tous les jeudis, vendredis et samedis de la saison estivale jusqu’au 28 août, le spectacle est présenté dans une première mise en scène de Josée Deschênes. Les coproducteurs et comédiens Roger Léger et François L’Écuyer s’y retrouvent donc avec Marie-Pier Labrecque, Jean-Pierre Chartrand, François-Xavier Dufour et Danielle Thomas.



Pleine de rebondissements, la pièce Ciao papa! raconte les frasques d’un médecin, Dr Beauchesne (François-Xavier Dufour), et de deux futurs associés d’un salon funéraire, Gaston Cloutier (Roger Léger) et Stéphane Tremblay (François L’Écuyer), qui tentent de magouiller des enterrements afin de faire de l'argent. Leur première victime, M. Dubois (Jean-Pierre Chartrand), échappe à leurs entourloupettes. Mais malheureusement, ils croisent la route du nouveau parrain de la mafia italienne Toni Scalabrini (Daniel Thomas) qui veut offrir des funérailles dignes de son rang à son père décédé. Après la perte d’un ou deux corps au laboratoire, la résurrection d’un autre, une histoire d’amour pleine de fougue avec la belle Cindy (Marie-Pier Labrecque), secrétaire et amante du patron du salon, sans compter quelques déboires avec des valises, ils retrouveront leur vocation de départ.





François-Xavier Dufour, Jean- Pierre Chartrand, François L’Écuyer, Roger Léger,
 
Marie-Pier Labrecque et Daniel Thomas, 


Vaudeville, théâtre de boulevard, couleurs qui nous rappellent la commedia dell’arte, tout dans cette pièce évoque les folies et le délicieux humour des théâtres d’été si cher au public québécois. Et les comédiens se payent la traite en moments extrêmement amusants!



Daniel Thomas, qu’on connaît pour son talent et son charme indéniable dans de nombreuses séries et plusieurs rôles dans les théâtres d’été, incarne Tino Scalabrini, un mafioso très crédible et absolument délicieux. Son jeu est surprenant, son talent établi dans le drame se révèle tout aussi chevronné dans la comédie. Sa personnification d’un Italien-Montréalais tel qu’on en croise régulièrement est absolument étonnante!



François L'Écuyer et Roger Léger, coproducteurs du spectacle et comédiens très drôles, incarnent deux rôles clefs de cette pièce de théâtre de boulevard. La chimie de ce tandem se confirme à nouveau. Ces deux personnages loufoques sont complices dans les imbroglios et les magouilles. Un duo gagnant qui fait à nouveau front devant l’apparente confusion et l’habile travail de Jean-Pierre Chartrand, victime de ces coquins! Son talent pour le drame n'empêche nullement Marie-Pier Labrecque d'incarner une Cindy très crédible, pleine de candeur et de spontanéité. Et la fausse fiabilité du médecin un peu fou incarné par le versatile François-Xavier Dufour nous a beaucoup amusés.




Josée Deschênes


Pour une première mise en scène, Josée Deschênes fait honneur à son nouveau métier et confirme son expertise de comédienne et d’artiste accomplie. On ne peut douter de sa maîtrise du jeu, et particulièrement dans des pièces humoristiques des théâtres d’été. Il va sans dire que de diriger ses copains de travail des quinze dernières années doit sûrement être agréable et de ce fait, contribuer à cette réussite. Naturellement, on pense ici à Roger Léger, Jean-Pierre Chartrand et François L’Écuyer. Néanmoins, nous sommes surpris du résultat aussi probant pour une première expérience.






Théâtre des cascades


L’été dernier Josée a incarné une entremetteuse dans la pièce Femme cherche homme désespérément, c’est ainsi qu’elle a découvert le Théâtre des Cascades et a été conquise par la beauté du lieu. Le théâtre est établi sur une péninsule, un site magnifique sur le bord de la rivière Outaouais et du Lac St-Louis; tout cela a de quoi charmer le public et les artisans, et c'est sans compter la nature qui l’entoure!




Jonathan Gagnon
Crédits: Nicolas-Frank Vachon


L’auteur et comédien Jonathan Gagnon qu'on a pu voir avec bonheur dans Gloucester en janvier dernier, et qui a fait l'objet d'une autre chronique, a créé les prémices de Ciao papa! lors d’un atelier de sa formation au Conservatoire d’art dramatique. Le succès de cette scène centrale inspirée d’une pièce de Molière, lui a donné le goût de relever le défi et de créer une pièce humoristique complète. Il peut se féliciter, car le résultat est concluant.



Je cite la promotion si bien tournée du Théâtre des Cascades : « Ciao papa! une comédie où presque personne ne meurt, certains ressuscitent, d’autres sont morts de peur, mais de laquelle vous ressortirez...morts de rire! »

lundi 12 juin 2017

FrancoFolies 2017 | Philippe Katerine - Irrésistible!!!




Publié par Esther Hardy le Lun. 12 juin 2017 à 16h00 - Contenu original


Crédit photos: Éric Garault

Les FrancoFolies de Montréal débutaient en force vendredi soir avec le spectacle de l'auteur-compositeur-interprète français Philippe Katerine, venu présenter son dernier opus: Le Film, précédé de son compatriote Tim Dup – jeune auteur-compositeur. Des artistes généreux ont offert près de trois heures de spectacle au Théâtre Maisonneuve de la Place des arts. Pour mon premier concert de cet artiste original d’envergure, la Place des Arts était toute désignée. Une foule enthousiaste s’est invitée dans la salle. Des gens de tous âges! Philippe Katerine attire autant les enfants par la simplicité de ses textes, que des adultes et des têtes blanches qui comprennent le second et le troisième degrés de ses ritournelles…




Philippe Katerine


Cet auteur-compositeur-interprète de renommée internationale était accompagné par sa complice Dana Ciocarlie au piano, une talentueuse musicienne qui se prête au jeu, incarne quelques personnages complémentaires et rythme de sa musique toutes ses folies sur scène. Avec sa légendaire autodérision, cette première rencontre m'a donné beaucoup de plaisir!


Philippe Katerine est inclassable! Comment le comparer? Le qualifier de chanteur serait oublier tout l’aspect chorégraphique, humoristique et de jeu perpétuel dans ses prestations. Katerine réunit les talents de chanteur, de comédien et d’humoriste! Son spectacle est complet et très bien rodé. Coquin comme il s’en fait rarement, dès le départ, il a cassé la glace en entrant parmi les spectateurs par le fond de la salle, habillé en roi médiéval avec une couronne d’étoiles lumineuses sur la tête, en chantant « La reine d’Angleterre ». Le public délirait d’enthousiasme!



Pour le public, rencontrer un artiste dont on aime écouter les mélodies est toujours un plaisir. Néanmoins, voir Philippe Katerine sur scène n’a aucune commune mesure avec l’écoute de sa musique et de ses chansons! De le voir se délecter de la présence du public avec ses mille ritournelles espiègles, relançant sans cesse du regard chaque réaction de ses admirateurs, provoquant les rires tel le bouffon du roi a été carrément craquant!





Philippe Katerine



On a assisté à une comédie musicale en règle où chaque instant est utilisé avec astuce pour amuser et nourrir le public. C’était un feu roulant du début jusqu’à la fin, sans pause pour marquer les transitions, puisque chacune d’elle était faite de jeux, de monologues interprétés avec un bel humour. Chaque mouvement, chaque parole, chaque regard étaient destinés à amuser et faire rire son public. Un vrai lutin, fou du roi né juste quelque deux cents ans après la fin de la monarchie française! Un thème qui était très présent tout au long du spectacle de ce gamin irrésistible!



Vous croyez que je suis fan...en fait, je ne l'étais. Tout comme vous, je l'ai vu à « Tout le monde en parle » et l'avais trouvé original, mais sans plus. J'étais donc sans attente, en fait, une page blanche avant de le voir faire ses mille petites folies sur la scène du Théâtre Maisonneuve.


Venu présenter son nouvel opus Le film dont il a chanté les principales chansons, le public a aussi eu droit à ses succès : « Philippe » et « La banane ». Il a terminé la soirée par sa dernière chanson de son opus : « Un moment parfait » exprimant ce qu’il ressentait.




Tim Dup


Tim Dup n’était pas en reste, jeune chanteur à texte, enthousiaste et discret à sa façon, il a offert six titres à un public heureux de le découvrir! Connu de Philippe Katerine, c’était sa seconde occasion de faire la première partie de ce dernier. Sa première venue aux Francos lui a aussi permis d’offrir une prestation complète sur une scène extérieure le lendemain.


J’ai adoré ma soirée. Je m’attendais à découvrir un artiste plus franchouillard, genre hurluberlu qu’un artiste aussi accompli, drôle, talentueux et tellement sympathique! Un vrai cœur d’enfant comme il s’en fait rarement. Philippe Katerine a un talent irrésistible, capable de faire rire aux éclats, émerveiller, surprendre et toucher! En fait, il fait ce qu’il veut... Et le public en redemande!


Question qualité/prix, ce spectacle valait son pesant d’or. Je suis passée du « je ne le connais pas » à « très enthousiaste »! La qualité du spectacle, le travail minutieux de transition, la tendre attention et le soin qu’il porte à son public, en plus de sa volonté de l’amuser à chaque instant, sa large culture et l’incontestable professionnalisme de Philippe Katerine m’ont vraiment impressionnée. Il vaut plus que le détour!

samedi 10 juin 2017

FrancoFolies 2017 | Ingrid, Delphine et Fanny - Délices, pianos et voix




Publié par Esther Hardy le Sam. 10 juin 2017 à 16h55 - Contenu original

La Cinquième Salle de la Place des Arts a accueilli, samedi soir, trois auteures-compositrices-interprètes et musiciennes déjà exceptionnelles de part leur répertoire respectif: Ingrid St-Pierre, Fanny Bloom et Delphine Coutant, qui ont uni leur talent, leur univers, leur voix et leur piano pour nous bercer de leurs harmonies en émotions et en douces arabesques. Dans un concert intimiste, leurs voix et trois pianos, jouaient l’une et l’autre à la chaise musicale en harmonie avec celle qui interprétait son titre. Les deux autres se mettaient ainsi au service de la chanson interprétée, l’accompagnant de leurs voix et de leurs notes, et faisant tantôt quelques couplets, tantôt les voix d’accompagnements.



Elles ont chanté douze titres tirés de leur répertoire, donc trois ou quatre chacune. On a pu entendre la douce voix d’Ingrid sur ses titres: « Tokyo jelly bean », « Place Royale », « 63 rue Leman » et « La dentellière » de son album Tokyo sorti en novembre 2015. La voix charismatique de Fanny nous a touché sur : « Piscine », « Bicyclette » et « Drama Queen » tirés de ses deux albums Fanny Bloom et Pan. Et Delphine nous a initié à son répertoire avec : « La parade nuptiale», « Dehors tout refleurit », « Sables instables » et « Noces d’hiver » tirés de ses deux albums Parade nuptiale et La nuit philharmonique son plus récent.





Ingrid St-Pierre

Crédits Martin Laporte


Chacune a raconté l’importance de cette soirée pour elle, et sa genèse personnelle qui l’y a préparée. Delphine était au Québec pour la deuxième fois, la première étant en février dernier lorsqu’elle a rencontré ses deux nouvelles compagnes de concert afin de voir si la chimie et la magie se créeraient entre elles. L’expérience fut concluante. Comme elles nous confiaient, elles ne se sont pas choisies. De là l’importance de s’assurer que le trio d’univers pouvait s’harmoniser et être convaincant en concert. Alors, elles ont accordé une grande importance à la simplicité de leur travail en laissant leur musique et leur talent se rencontrer.



L'idée d'unir les trois artistes est venue de Christophe Villier, producteur et amateur de musique des deux côtés de l’Atlantique qui les connaissait toutes trois et a songé à unir leur répertoire dans ce bien beau spectacle. La première rencontre a eu lieu, et déjà la chimie opérait. Elles n’ont eu que quelques jours de répétitions en deux rencontres pour mettre au monde cette progéniture musicale!!





Delphine Coutant
Crédits Julien Climent


Delphine a été impressionnée par l’accueil et la magie qui s’est créée entre elles. Elle soulignait la différence entre ses concerts en Europe où on parle peu ou pas du tout pendant les transitions… Ingrid, qu’on sentait sous le charme et très complice, a été touchée par la simplicité de leurs contacts et par l’honnêteté qui s’en est dégagée. Ce n’est pas tout d’unir leurs univers, il fallait aussi que chacune aime les textes des deux autres pour que le projet marche. Ce qui s’est fait tout naturellement!


Elles ont des styles similaires et très différents. Delphine a des mélodies tout en douceur, elle parle aussi de la nature et sa voix chaude est légèrement cristalline. On connaît bien Ingrid pour ses textes d’une grande poésie qui vont droit au cœur, avec une authenticité désarmante et une légèreté bon enfant.




Fanny Bloom
Crédits Christine Grosjean


Fanny, qui a l'habitude de jouer au clavier et rarement au piano à queue, n'est pas en reste; sa voix puissante, chaude et son ton coquin par moments, nous ont touchés. Son répertoire étant déjà riche, elle a même interprété une nouvelle chanson « Bicyclette » à peine sortie en vente depuis hier et jamais interprétée en spectacle. Elle l'a apprise rapidement pour l’occasion. Nous avons eu droit à un corpus ponctué d'émotions variées, alliant la poésie de ses textes et de sa grande capacité vocale.



En rappel, c’est la chanson de Barbara « Dis quand reviendras-tu? » qu’elles ont, avec courage et émotions, interprétée a cappella. Malheureusement, les échos des spectacles extérieurs ont fait une légère ombre à tous ces délices vocaux, de ces interprètes qu'on aime maintenant aussi ensemble!



Ce spectacle unique sera heureusement présenté de nouveau lors d'une petite tournée européenne en mars prochain. Même si on les aime toutes séparées, espérons que nous aurons d’autres occasions de les entendre ensemble!




Ingrid St-Pierre