mercredi 22 janvier 2020

Quand les mots s'en prennent au maux - de Queen Ka

      




Texte original d'Esther Hardy
Crédit photos: Emmanuel Crombez


La scène du Théâtre La chapelle est témoin des paroles engagées de Queen Ka (Elhahna Talbi) dans Si je reste, son spectacle de « spoken word » présenté jusqu’au 6 février. Accompagnée de deux musiciens, ses fidèles compagnons de la première heure : Blaise Borböen Léonard et Stéphane Leclerc, avec douceur, ponctuation et fermeté, elle nous emmène dans le dédale de ses réflexions qui se transforment en un poétique parcours initiatique, témoignage de préoccupations très actuelles.


« Ça demande du courage le silence! »





« Si je reste, c’est que je crois qu’il y a de l’espoir! »


Ma première rencontre avec Elhahna date d'une quinzaine d'années au moment où elle commençait à vociférer son art poétique engagé sous la forme de "slam". D'abord plus personnel, son travail d'écriture est rapidement devenu universel. Elle représente bien une génération d’artistes engagés, conscients des enjeux sociaux politiques et environnementaux.


« Les mains meurtries par la pierre, incapable d’allumer un feu! »


J'ai tout de suite été fascinée par son aplomb, son ton simple et direct qui toujours cherche à charmer l'oreille, nourrir la pensée et faire quelques clins d'œil au cœur. Créant des rimes de sa voix ferme et claire, elle nous partage ses réflexions sur des enjeux actuels! Tentant d’éveiller les consciences aux enjeux qui tapissent son inconscient créatif, elle ne se lasse pas de reprendre le crayon pour porter ses mots avec plus de nuances et cette fois dans Si je reste, elle devient le personnage principal de son récit.


« L’éveil est brutal, il fait fausse commune! »






« Fragile au bord du chaos! »


Voyageant dans sa tête, d’aventures en prises de conscience, elle traverse de multiples phases d’éveil, de déconstructions pour ensuite trouver la brèche d'où elle émerge et se reconstruit! Puis, elle nous transmet ses espoirs, fruits de ses réflexions au détour de son parcours initiatique!


« Il était une fois nos ego qui ont voulu remplacer les étoiles (…) faire le jour en pleine nuit! »


Touchée par son talent, je me rappelle lui avoir souligné à quel point je suis impressionnée par sa facilité à donner de la voix avec fermeté et elle de me répondre : « C'est facile! ». Inconsciente de sa grande détermination, elle ne voit pas son talent comme le fait son public. La talentueuse Queen Ka a définitivement le courage et l’aplomb de ses ancêtres nord-africains!


« Ravaler ma conscience dans une gorgée de vin nature! »






« Je n’ai personne à blâmer, chaque action me définit. J’ai choisi le chaos! »


Venus au Québec pour s’établir, ses parents font parties des gens qui ont toujours gardé l’engagement social au cœur de leur priorité. Digne héritière de leur feu, la jeune Québécoise Queen Ka est tout aussi, sinon plus déterminée qu’eux!


« Si je réapprends à lire la carte du ciel,
je découvrirai peut-être où nous allons au lieu de chercher qui je suis. »


Ayant été invité à deux reprises à assumer la première partie de Grand Corps Malade en spectacle à Place des Arts, Queen Ka a roulé sa bosse dans tous les cafés, événements et même aux Francofolies où sa parole vibre ses intimes pensées qui secouent souvent ses interlocuteurs en les charmant tout à la fois.


« Composter la critique pour faire grandir la bienveillance! »







Si je reste…

Théâtre La Chapelle jusqu’au 6 février 2020
Texte : Queen Ka
Composition musicale : Blaise Borböen Léonard, Stéphane Leclerc
Interprètes : Queen Ka, Blaise Borböen Léonard, Stéphane Leclerc



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