lundi 1 avril 2019

Britannicus - Le pouvoir despotique - selon Florent Siaud




Sylvie Drapeau et Francis Ducharme



Texte original dEsther Hardy
Crédits photos Yves Renaud




Sylvie Drapeau est méconnaissable dans la pièce Britannicus de Racine présentée au Théâtre du Nouveau Monde jusqu’au 20 avril, dans une mise en scène de Florent Siaud dont on a déjà constaté la qualité du travail (Don Juan revient de guerre) dans une précédente chronique. Une solide distribution composée de Marc Béland, Sylvie Drapeau, Francis Ducharme, Maxime Gaudette, Marie-France Lambert, Éric Robidou et Évelyne Rompré incarne cette pièce tragique. Florent Siaud est fidèle à ses comédiens, on comptait déjà Maxime Gaudette, Marie-France Lambert et Évelyne Rompré dans sa précédente production de Don Juan revient de guerre.




Maxime Gaudette, Sylvie Drapeau et Francis Ducharme



Britannicus est une pièce en vers sur les combats pour le pouvoir au sein d’une famille royale. La mère Agrippine (Sylvie Drapeau) règne à travers son fils Néron (Francis Ducharme) jusqu’à ce qu’il manifeste un excès de pouvoir et fasse enfermer Junie (Évelyne Rompré), l’amoureuse de son demi-frère Britannicus (Éric Robidou) dans la crainte d’un coup d’État. La belle Junie prise entre son amoureux Britanicus et Néron dans un triangle amoureux, hérite de cette nouvelle conquête sans l’avoir désiré. Car Néron est idéaliste, déborde de l’orgueil de la jeunesse et tel un despote sans compassion, il est mû par un désir de régner à sa façon, affranchi de l’influence de sa mère et avec toute la fermeté qu’il juge nécessaire.





Évelyne Rompré et Éric Robidou



« D’une beauté que l’on vient d’arracher au sommeil. »


On sent poindre son arrogance dès son entrée en scène où il se présente dans le costume d’Adam sous les vapeurs de la douche. La magie du théâtre nous cache sa nudité qu’il arbore avec provocation. Pour cette première mise en scène au TNM, Florent Siaud pousse ses comédiens à affirmer leurs intentions avec une subtilité étonnante pour qui ne connaît pas l’histoire.




Sylvie Drapeau et Francis Ducharme



"J'embrasse mon rival pour mieux l'étouffer!"


Sylvie Drapeau incarne le personnage d’Agrippine, mère de Néron et malgré les nombreuses occasions où nous l’avons vu sur scène, on assiste ici à une métamorphose tant dans son énergie que dans sa voix si bien que c’est à peine si nous l’avons reconnu. Comédienne accomplie, elle a un riche prisme de jeu et sait nous surprendre dans une Agrippine à la fois acerbe, déterminée, dramatique, mais toujours capable de douceur! Un paradoxe bien interprété dont cette talentueuse comédienne a le secret.




Évelyne Rompré, Marc Béland et Éric Robidou



"Tout ce que vous voyez conspire à vos désirs!"


C’est une Évelyne Rompré fragile qu’elle nous présente dans son personnage de Junie. L’ayant vu cet automne dans  Le ptit gars de Ville-Marie avec ses multiples personnages dont un très fort conseillé masculin, son talent est mis en valeur avec encore plus d’évidence et elle est naturellement très crédible, juste et très inspirante dans son personnage de Junie.





Marc Béland et Francis Ducharme



La belle voix de Francis Ducharme projetée à souhait dans un Néron charismatique, rend ce personnage puissant impossible de le détester malgré la force de sa véhémence!


 
Francis Ducharme, Éric Robidou et Marc Béland


On sent que le pouvoir du texte en vers devient un support supplémentaire dans le travail d’interprétation des comédiens. Très agréable à entendre, la pièce se transforme malgré la tragédie, en une poésie soutenue et très agréable à écouter!

À voir au TNM jusqu’au 20 avril



Texte RACINE
Mise en scène Florent Siaud

Production Théâtre du Nouveau Monde
En collaboration avec Les songes turbulents, compagnie de création

Du 26 mars au 20 avril 2019

Marc Béland, Sylvie Drapeau, Francis Ducharme, Maxime Gaudette, Marie-France Lambert, Éric Robidou, Évelyne Rompré.

Durée du spectacle : 1 h 45, sans entracte



Marie-France Lambert

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