lundi 17 septembre 2018

Le reste vous le connaissez par le cinéma… L’Espace Go s’éclate!




Texte original: Esther Hardy
Crédits photos: 




En coproduction avec le Théâtre français du Centre national des Arts et Carte Blanche, L'Espace Go présente la pièce Le reste vous le connaissez par le cinéma..., un texte de Martin Crimp, adapté et mis en scène par l’insaisissable Christian Lapointe. Le reste vous le connaissez par le cinéma... est une réécriture de la pièce Les Phéniciennes d’Eurépide, inspirée des récits mythologiques de la vie d’Œdipe. Cette adaptation est présentée jusqu'au 6 octobre dans une généreuse distribution de comédiens comparable à celle des classiques.


Christian Lapointe, comédien et metteur en scène de talent se plait à relever les abymes de la vie moderne qui se révèlent parfois vide de sens. Son travail dans cette pièce l’illustre bien, utilisant tout ce qui l’inspire sans préjugés pour présenter le pouvoir de son propos et malgré l'aspect très éclaté de sa mise en scène, on suit l'histoire aisément.






"Peut-être d'où vous venez,
 personne ne meurt pour ce qu'ils croient 
parce que personne ne croient en quelque chose!"


Méconnaissable dans son costume, comme d’ailleurs la majorité des interprètes… on se demande qui est ce comédien d’âge mûr avec une énergie débordante! Sa fougue qui ne trompe pas, nous a mis la puce à l’oreille….naturellement, c'était Marc Béland! La scénographie exige beaucoup de déplacement pour les comédiens et lui, plus que tous les autres, doit échafauder une longue échelle de la hauteur d’un deuxième étage pour accéder à son aire de jeu et ce, à plusieurs reprises. Marc Béland est probablement le seul comédien de sa génération à pouvoir déployer cette vivacité athlétique afin de déambuler dans ces échelles à toute vitesse… Étonnant!









Le jeu et l’interprétation des personnages de Lise Castonguay et celui de Nathalie Mallette, nous ont particulièrement plus. Très centrées, elles sont les phares autour duquel l'action se passe... Une grande partie de la pièce est jouée par la classe de jeunes filles qui interprètent en chorale la vision plus éditoriale de l'auteure.


Les niveaux de langages des personnages varient énormément, certains utilisent un niveau plus littéraire, d'autres frisent la vulgarité ouverte et déchaînée!  Ça va de tous les côtés pour exprimer la pensée et le style de l’adaptation...





Une scénographie éclatée, des costumes plus qu’hétéroclites et une abondante distribution, on cherche à stimuler le public de toutes les façons possibles et on y arrive en allant dans tous les sens… Qu’est-ce que des gants géants d’admirateur de football, des pompons de meneuses de claques, un casque rétro de pilote des années ’50, un tigre en toutou géant et une classe d’écolière…etc. font ensembles pour illustrer ce récit? Ce sont autant de différents univers que Christian Lapointe s'amuse à réunir pour illustrer son propos…









Ici on ne doit pas chercher le raffinement dans l’esthétisme, mais bien la nuance dans l'expression du symbolisme afin d'en extirper tout le sens. Malgré son aspect carrément hétéroclite au point de ressembler à une grosse soupe indigeste, ce spectacle est innovateur et recèle des trésors à découvrir! Chose certaine, Le reste vous le connaissez par le cinéma... ne laisse personne indifférent…








Des mises en scène éclatées, Christian Lapointe en a signé de nombreuses qui ont été récompensées par différents prix. Des marques de reconnaissances jalonnent déjà sa jeune carrière : le Prix John-Hirsch du Conseil des Arts du Canada en 2010, de même que par plusieurs prix de l’Association québécoise des critiques de théâtre pour TOUT ARTAUD d’Antonin Artaud, OXYGÈNE d’Yvan Viripaev et DANS LA RÉPUBLIQUE DU BONHEUR de Martin Crimp. En 2016, Christian Lapointe a été finaliste pour le Prix Siminovitch, la plus haute distinction en théâtre au Canada.







Au sujet de l’auteur, Martin Crimp : « Né à Dartford en Angleterre en 1956, Martin Crimp est devenu au fil du temps l’un des plus importants dramaturges britanniques actuels. Il a écrit une quinzaine de pièces — jouées à Londres, à New York, à Montréal, ainsi qu’en Allemagne, aux Pays-Bas, en France et en Italie — qui lui ont valu une renommée internationale. Ses pièces, dont LA VILLE (ESPACE GO, 2014), LE TRAITEMENT, LA CAMPAGNE, ATTEINTES À SA VIE et TENDRE ET CRUEL traitent avec humour et cruauté de la futilité de nos vies bien réglées d’Occidentaux et de la turbulence des temps contemporains. » Espace Go.


À voir à l’Espace Go jusqu’au 6 octobre…

Texte : Martin Crimp
Traduction québécoise et mise en scène : Christian Lapointe
Dramaturgie : Andréanne Roy
Avec Marc Béland + Florence Blain Mbaye + Lise Castonguay + Claudia Chillis-Rivard + Gabrielle Côté + Laura Côté-Bilodeau + Mellissa Larivière + Nathalie Mallette + Marie-Ève Perron + Ève Pressault + Éric Robidoux + Jules Ronfard + Paul Savoie + Gabriel Szabo






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