dimanche 17 juin 2018

Francos - Brel symphonique - L'OSM se surpasse!




Crédits photos: Victor Diaz Lamich et courtoisie


Texte original d'Esther Hardy



Dans le cadre de la Série OSM pop, Brel Symphonique a été présenté deux soirs à la Maison symphonique, terminant les Francos sur une note aussi puissante qu’elles avaient commencées. Malgré le marathon de spectacles des derniers jours, Brel symphonique est assurément un concert à ne pas manquer!  Dans la salle, on sent le plaisir de l'attente chez le public tandis que les musiciens de l’OSM entrent à tour de rôle et accordent leur instrument.


Le chef et instigateur de la soirée, Simon Leclerc nous présente le programme avec son délicieux humour « Je vous ai apporté des bonbons : les valeureux musiciens de l’OSM ». En introduction, il nous offre une magnifique pièce de son cru qui mérite une diffusion plus large dans les médias.


Simon Leclerc


Bien coordonné, ce concert unique est mis en scène par Luc de Larochelière et chacun des dix invités nous gratifie de deux titres incluant les succès éternels de Brel qu'on attendait avec impatience. Ils sont tous aussi enflammés les uns que les autres en se se succédant sur scène avec leurs deux coups de coeur.



Sous la douceur des violons, la langoureuse Bïa entre la première et présente « J’arrive » suivi d’« Amsterdam », adaptées à ses couleurs qu’on aime tant, avec sa magnifique intensité. La musique de l’OSM se dépose en nous en douceur… Très chic, Pierre Flynn impressionne avec sa voix puissante dans « Le plat pays » et nous taquine en parlant de sa recherche de points communs avec Brel en présentaion à « La bière ». Catherine Major vêtue de noir très saillant, interprète avec conviction « Au suivant » et nous introduit son deuxième titre en la qualifiant de "la plus grande chanson de déchirement amoureux" : « Ne me quitte pas » avec un espoir éternel dans la voix.


  
 Catherine Major


Un moment très fort de la soirée: la prestation exceptionnelle de Danielle Oddera! Cette belle Marseillaise naturalisée québécoise depuis 1960 n’est pas à son premier spectacle hommage à Brel. Depuis son départ, elle le chante fréquemment.  Elle a même présenté en 2008 « Je persiste et signe… Brel », un hommage alliant théâtre et chansons, vibrant de sensibilité, empreint de toute la tendresse qu’une amie a gardée pour ce monument belge de la chanson française. Elle nous raconte quelques anecdotes de l’époque où Brel fréquentait « Chez Clairette », le cabaret de la sœur de Danielle. Elle interprète avec force : « Fils de » et sa voix s’emballe d’intensité dans « La valse à mille temps ». Le public déborde d’enthousiasme et spontanément se lève d’un bond pour l’ovationner!



 Danielle Oddera


À un point tel que Luc de Larochelière qui suit, débute sa prestation avec humour en disant « Si quelqu’un se demande si c’est difficile de passer après Danielle Oddera… oui ça l’est! » en guise de préambule. Néanmoins, son interprétation d'« Un enfant » et de « Mathilde » nous réjouissent. La première partie se termine avec la vibrante prestation du charmant Bruno Pelletier qui prête sa voix à « Quand maman reviendra » et à « La chanson des vieux amants » dans une très belle interprétation. La musique apporte une autre dimension à la mélodie et aux textes des chansons de Brel, c’est grandiose!


En deuxième partie, dès que Paul Piché entonne « Le moribond », on saisit immédiatement l’envergure de son talent qui n’est pas limitée à son magnétisme incontestable et à ses capacités exceptionnelles d’auteur-compositeur. Sa puissante voix résonne avec tout son charisme dans la maison symphonique, ses variations et son timbre nous émeuvent et nous impressionnent. Vivement qu’il ait une soirée complète avec l’OSM dans cette salle tout indiquée pour goûter à l’envergure de son talent vocal!





Moins connue du public, Andréa Lindsay nous explique qu’elle remplace Marie-Hélène Thibert et comme chanter en français est plus exigeant pour elle, elle doit suivre sa partition. Bien encrée, sa voix est parfaite pour la mythique chanson « Quand on a que l’amour » et « Rempart de Varsovie » qu’elle interprète avec intensité ! Une découverte que cette belle voix.



Marc Hervieux


Sur ses minis escarpins, Diane Tell nous offre avec émotions  la chanson « Voir un ami pleurer »  et « Jeff » de sa puissante voix limpide. Marc Hervieux entre sur scène de reculon avec une timidité inhabituelle s’amusant à interpréter le personnage dans « Les bonbons » et provoque une nouvelle ovation debout dans sa prestation de la magnifique chanson « La quête »!





Puis, nous avons eu droit à deux autres titres, une interprétation romantique de la part des femmes sur « Les cœurs tendres » et sur une note rigolote les hommes entonnent « Les bourgeois ».


Simon Leclerc, chef de l’Orchestre symphonique de Montréal et orchestrateur du spectacle nous a étonné avec son humour et sa simplicité  On sent son amour pour son art et le plaisir qu’il prend à le rendre accessible. Une soirée magnifique qui nous laisse enchanté et dont on se souviendra longtemps!!!


Croyant que le spectacle était une exclusivité concoctée pour les Francos, nous avons appris que c’était au contraire une supplémentaire à sa trente-cinquième représentation, par contre, seulement les trois dernières ont été présentées avec l’OSM et ce, à guichet fermé.







La genèse de ce concert : « Chef et orchestrateur brillant et inventif, admirateur de Brel devant l’éternel, Simon Leclerc s’est vu confier l’honneur de porter un regard inédit aux chansons de ce géant de la chanson française. Voilà tout un défi, qu’il a su relever en comptant sur la complicité, la voix, le talent et la présence scénique de dix interprètes d’exception réunis autour de l’Orchestre Symphonique de Montréal le temps d’un concert mémorable. Riche d’orchestrations inédites, tout en nuances, leur interprétation donne un nouveau souffle à l’œuvre, immense, du Grand Jacques. »


Tout est magnifié à la perfection sous l’archet d’un orchestre symphonique. J’ai adoré Harry Potter, imaginez Brel! Si le spectacle est présenté de nouveau, courez-y!!!

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